Prenez garde aux vendeurs itinérants un peu trop gourmands!

Les plaintes et poursuites contre les vendeurs itinérants aux pratiques parfois douteuses sont en hausse et CAA-Québec souhaite rappeler qu’il vaut mieux claquer la porte que de signer un contrat sous pression… et même si vous avez impulsivement apposé votre griffe, vous avez des droits. 

La scène typique

Ding dong! On sonne à la porte. Vous ouvrez et un grand gaillard à la bouille sympathique vous offre d’inspecter gratuitement votre « entretoit ». Il raconte qu'il y a une épidémie de moisissures dégoûtantes dans votre secteur et que de nombreuses propriétés ont nécessité une décontamination urgente de l’entretoit. L’inquiétude grandit en vous. Vous le laissez entrer et jeter un œil. Il trimballe toutes sortes d'appareils, il a l'air d'un vrai pro.  

«Les moisissures ont pris d’assaut votre maison et votre santé est à risque. Je n’ai jamais rien vu d’aussi épouvantable!», dit-il l’air paniqué.  Vous savez très bien qu'on ne plaisante pas avec les moisissures. Heureusement, votre bon gaillard a la solution. Ça coûte la peau des dents, mais la santé, ça n'a pas de prix! Et tant qu'à y être, il refera l'isolation et vous promet de vous faire économiser sur l’électricité.  

Il est persuasif, voire insistant. Le prix «d’ami» qu’il vous fait est sur la table pour aujourd’hui seulement. Demain, ce ne sera pas possible de faire une si bonne affaire. Puisque la santé de votre famille passe avant tout et que personne ne peut être contre l’idée de faire des économies, vous cédez à son insistance. Vous signez sur-le-champ. À peine le temps de remplir votre chèque pour l’acompte, voilà qu’il vous confirme que les travaux commenceront le lendemain matin. 

Un piège très répandu

Cette petite histoire vous dit quelque chose? Sachez qu’elle sonne des cloches à des centaines de consommateurs québécois qui se sont fait vendre sous pression et à gros prix des services dont ils n’avaient pas réellement besoin, souvent sur la base de fausses prétentions, par un commerçant itinérant. 

En février dernier, le Journal de Montréal rapportait qu’en 2018, 1000 plaintes avaient été déposées auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC) contre des vendeurs itinérants pour fausse représentation ou frais déraisonnables C’est 4% de plus qu’en 2017. 

L’OPC nous rappelle donc d’être très prudents. Le commerce itinérant n’est pas interdit au Québec, mais il doit répondre à des normes, dont celle de posséder un permis. Selon l’organisme gouvernemental, les plaintes et poursuites à l’encontre de vendeurs itinérants visent surtout les secteurs de la vente de thermopompes, de panneaux solaires et de services de décontamination de l’entretoit. 

Comment réagir?

«Ne cédez jamais à la pression et donnez-vous toujours le droit et le temps de réfléchir à une offre de travaux. Surtout, demandez d’autres avis pour vous assurer de prendre une bonne décision, c’est PRIMORDIAL! Et si on vous fait miroiter toutes sortes de belles promesses ou qu’on vous dit que l’offre n’est valide que pour 24h, dites ‘‘non merci’’ sans hésiter!», rappelle Jacques Gobeil, directeur des services-conseils habitation de CAA-Québec. 

Dans tous les cas, prenez toujours vos précautions avant de signer un contrat avec un vendeur itinérant: 

• Demandez à voir son permis de commerçant ou obtenez minimalement le numéro pour pouvoir faire vos vérifications auprès de l’OPC. 
• Assurez-vous qu’il a un permis en règle de la Régie du bâtiment (RBQ) et que ses assurances professionnelles sont suffisantes et en règle. 
• Demandez un second avis. Par ailleurs, tous les membres CAA-Québec peuvent faire appel aux conseillers des services-conseils habitation qui pourront répondre à leurs questions et les aider à prendre une décision éclairée. 

Et si vous avez mordu à l’hameçon, que faire?

• Il est important de vous rappeler qu’en vertu de la Loi sur la protection du consommateur, vous avez le droit d’annuler sans frais dans un délai de 10 jours tout contrat conclu avec un commerçant itinérant. 
• Sachez également que vous avez des recours contre un commerçant itinérant qui vous aurait fait souscrire un contrat à la suite de fausses représentations.  

En conclusion, soyez très vigilant. En 2019, les vendeurs itinérants sont bien organisés et outillés, et mettent à profit les réseaux sociaux pour faire valoir des offres alléchantes. Ils ont parfois toute une équipe et même un centre d’appels pour solliciter un maximum de ménages dans le cadre d’un blitz d’appels par secteur géographique ou région. 

Une personne avertie en vaut deux!