Cannabis comestible : la CAA interpelle les jeunes automobilistes
La CAA lance une campagne nationale qui invite les Canadiens à prévoir un moyen de transport sécuritaire pour rentrer à la maison lorsqu’ils consomment des produits comestibles à base de cannabis.
Un nouveau sondage1 de l’Association canadienne des automobilistes (CAA) révèle certaines données troublantes sur la conduite et la consommation de cannabis. Selon ce sondage, pas moins d’une personne sur cinq au Canada (20 %) aurait déjà conduit sous l’influence du cannabis ou été à bord d’un véhicule conduit par une personne qui en avait consommé.
La conduite sous l’influence du cannabis reste une préoccupation majeure pour les Canadiens : 90 % estiment qu’elle constitue une menace pour leur propre sécurité. Elle figure parmi les cinq principaux problèmes de sécurité routière à l’échelle nationale selon les répondants au sondage, après l’alcool au volant, le non-respect des feux rouges, la distraction au volant et la conduite agressive.

« Ce sont des données préoccupantes qui sont relevées à travers le pays sur la consommation de cannabis et la conduite. Bien des gens pensent être davantage en contrôle sous l’effet du cannabis, mais la littérature scientifique nous démontre amplement le contraire. »
André DurocherDirecteur, Fondation CAA-Québec
L’expert en sécurité routière souligne par ailleurs l’importance d’inculquer dès le jeune âge des habitudes de conduite sécuritaires qui auront des effets durables.
Une nouvelle campagne qui mise sur l’humour
C’est notamment pourquoi la nouvelle campagne nationale de la CAA cible avant tout les jeunes Canadiens, le groupe jugé le plus à risque de conduire avec les facultés affaiblies par le cannabis. Créée par l’agence ONE23WEST, la campagne souligne à quel point de simples tâches du quotidien peuvent s’avérer étonnamment complexes après avoir consommé du cannabis comestible.
« Notre nouvelle campagne renverse la formule habituelle des publicités d’intérêt public. Au lieu de recourir à des tactiques chocs, elle mise sur des moments cocasses auxquels on peut s’identifier pour encourager les jeunes à planifier leur consommation de manière responsable », souligne Kristine D’Arbelles, directrice principale des affaires publiques à la CAA. « Le message est simple : si tu consommes du cannabis, planifie tes déplacements, comme tu le fais avec l’alcool. »
Une étude publiée récemment dans le Journal of the American Medical Association a aussi révélé une hausse de 43 % dans la consommation de produits comestibles à base de cannabis chez les jeunes Canadiens depuis la légalisation du produit au pays.
Une étude terrain confirme les dangers de conduire après avoir consommé
La campagne s’est aussi appuyée sur les résultats d’une nouvelle étude menée par l’Université de la Saskatchewan, dans laquelle des chercheurs ont utilisé un simulateur pour évaluer les facultés de conduite après la consommation de produits comestibles à base de cannabis.
L’étude a conclu que le cannabis altérait effectivement des aptitudes essentielles à la conduite, dont le temps de réaction, le maintien dans la voie et le contrôle de la vitesse. Le risque de collision augmentait même considérablement après la consommation de produits comestibles. À peine une heure et demie après la consommation, près d’un tiers (30 %) des participants étaient impliqués dans une collision. Ce nombre est passé à 44 % au bout de deux heures et demie et a atteint un sommet de 58 % après quatre heures, ce qui souligne les effets prolongés du THC sur les facultés de conduite. L’étude a été soumise à une évaluation par les pairs.
À propos de CAA-Québec
CAA-Québec offre une étendue de services d’assistance dans des secteurs variés en misant sur une approche humaine. Engagée socialement, l’organisation agit au quotidien pour défendre les intérêts de ses membres. Et en respect de ses valeurs de fiabilité et de bienveillance, elle incite à une consommation responsable et à la promotion de la sécurité routière.
1 L’enquête publiée aujourd’hui par la CAA repose sur un sondage qui a été mené du 17 au 28 septembre 2025 auprès de 2 896 Canadiens. Un échantillon probabiliste de même taille aurait conduit à une marge d’erreur de +/- 1,9 %.
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