
TOYOTA RAV4 2019
L’hybride est désormais «Made in Canada»
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Tenue de route saine
- Habitacle et coffre vastes
- Sécurité de pointe de série
- Version hybride abordable
- Fiabilité quasi assurée
- Forte valeur de revente
Points négatifs
- Moteur très bruyant
- Roulement parfois agité
- Direction engourdie
- Accès difficile à l’arrière
- Certains matériaux bon marché
Survol
C’était en 1997: le tout nouveau Toyota RAV4 et son éternel rival, le Honda CR-V, donnaient naissance à la catégorie des VUS compacts contemporains. Plus de 20 ans et des dizaines de concurrents plus tard, la cinquième génération arrive avec un style entièrement revu, une architecture toute neuve et des groupes motopropulseurs révisés – y compris une motorisation hybride plus accessible que jamais sur le plan financier. À l’autre bout du spectre, la nouvelle version Trail en appelle aux adeptes du look tout terrain à la Jeep Cherokee Trailhawk.
Il faut désormais payer seulement 1400$ de plus pour un Toyota RAV4 hybride que pour une version équivalente à essence. Comme c’est la version bimotorisée qui affiche le plus de puissance, elle est la seule qui peut porter l’écusson XSE, que Toyota appose sur les finitions les plus ouvertement «sportives» de sa gamme. Les autres finitions habituelles du RAV4 demeurent au rendez-vous; toutes proposent la traction intégrale sans supplément, sauf les LE et XLE, toujours livrables avec deux roues motrices.
Toyota assemble le RAV4 à essence dans un complexe qu’il a inauguré pour lui, en 2006, dans la municipalité ontarienne de Woodstock. Pour la première fois cette année, la version hybride provient aussi du Canada plutôt que du Japon. D’ailleurs, le constructeur a déplacé la production de la berline Corolla dans une usine mexicaine pour faire de la place au RAV4 dans ses installations de Cambridge, également en Ontario.
Verdict
Derrière son allure plus robuste, le Toyota RAV4 reste le multisegment sûr, pratique et raisonnable à la pompe qui a déjà conquis tant de Canadiens. Il évolue juste assez au chapitre de la finition et de la technologie, et tant son historique de fiabilité que sa forte valeur de revente en font toujours un excellent choix rationnel. Toyota doit toutefois trouver le moyen de réduire le vacarme du moteur en accélération et de stabiliser encore le roulement sur chaussée bosselée afin de rehausser l’agrément au quotidien.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Tout en angles, en saillies et en renflements, le Toyota RAV4 redessiné a l’air plus gros que son prédécesseur. Mais les chiffres ne mentent pas: il a élargi de seulement 1 cm, alors que sa hauteur est restée la même et qu’il a même raccourci de 0,5 cm! La nouvelle version Trail se démarque cependant par sa hauteur totale gonflée de 4 cm, principalement en raison d’une galerie de toit plus massive.
L’empattement a également crû de 3 cm, ce qui consolide le classement du RAV4 parmi les modèles les plus spacieux de sa catégorie. Seuls certains essayeurs de plus de 1,82 m (6 pieds) ont trouvé le dégagement pour la tête restreint, à l’avant, en présence du toit ouvrant. Pour le reste, quatre adultes trouveront leurs aises dans la cabine lumineuse.
La place centrale reste principalement destinée à des enfants. À ce propos, l’étroite ouverture des portières nuit à l’installation d’un enfant dans son siège d’appoint ainsi qu’à la pose du dispositif lui-même; la plupart des concurrents du RAV font mieux à cet égard.
La position de conduite a plu à la majorité de nos essayeurs, notamment grâce à la portée allongée du volant télescopique. Quelques-uns auraient souhaité une assise plus longue des sièges avant, dont les appuis latéraux font un bon travail en virage sans confiner les occupants plus imposants. La banquette arrière est nettement trop basse pour bien soutenir les cuisses, mais son dossier inclinable s’avère assez enveloppant.
L’habitacle redessiné adopte la tendance de l’écran central perché sur le tableau de bord. Qu’on l’aime ou non, cette mode éloigne un peu trop du conducteur la portion de droite de l’écran. En revanche, celui-ci se montre logique, et la conjugaison des boutons qui le flanquent avec ceux posés sur le volant facilite l’accès aux fonctions principales. Les autres commandes sont nettement mieux regroupées qu’avant, ce qui en facilite beaucoup l’accès.
Quelques éléments sentent toutefois la rationalisation à plein nez. Par exemple, les interrupteurs dans les portières ne sont toujours pas illuminés, sauf celui de la glace du conducteur. Et le système de mémorisation de la position de conduite est un des seuls sur le marché qui n’englobe pas les rétroviseurs.
Autres faits saillants
Coffre: très logeable grâce à sa largeur et à son plancher assez bas (mais pas autant que celui d’un Honda CR-V). Les parois et quelques sections du plancher sont faites d’un plastique très bon marché qui se rayera rapidement. Cache-bagages facile à ranger sous le plancher. La banquette arrière 60/40 ne forme pas un plancher complètement plat lorsqu’on la replie; une section centrale rabattable de façon indépendante augmenterait la polyvalence. Hayon électrique de série à partir de la version XLE; fonction mains libres dans la Limited seulement.
Chaîne audio: système JBL de la version Limited très puissant et assez équilibré.
Finition: matériaux souples de bonne qualité sur le dessus du tableau de bord et des portières, avec de chics coutures apparentes. Contraste de couleurs réussi dans la version Limited. Abondance de plastiques durs ailleurs dans l’habitacle. Rembourrage insuffisant des accoudoirs de portières. Peinture extérieure mince et facile à rayer
Caractéristiques de sécurité
Toyota est l'un des rares constructeurs qui incluent déjà les principaux équipements d’assistance à la conduite dans la quasi-totalité de leur gamme. Ainsi, tous les Toyota RAV4 arrivent entre autres avec le freinage automatique d’urgence et le système de surveillance des angles morts, deux des caractéristiques de sécurité de pointe les plus importantes.- Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
- Régulateur de stabilité avec système antipatinage
- Dispositif antirecul
- Coussins gonflables frontaux
- Coussin gonflable pour les genoux du conducteur
- Coussin gonflable dans l'assise du siège du passager (pour éviter que celui-ci glisse sous la ceinture en cas d'impact frontal)
- Coussins gonflables latéraux avant
- Rideaux gonflables latéraux
- Cinq appuie-tête réglables (ceux de l'avant sont fixes dans les Trail et XSE sans groupe Technologie)
- Sièges avant conçus pour réduire l’effet du coup de fouet cervical en cas de collision arrière
- Système de surveillance de la pression des pneus
- Caméra de recul
- Alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique d’urgence et détection des piétons
- Alerte de suivi de voie avec correction automatique de la trajectoire
- Activation automatique des feux de route
- Régulateur de vitesse adaptatif
- Système de surveillance des angles morts avec alerte de circulation transversale arrière
- Freinage automatique en cas de circulation transversale arrière (de série dans le Limited à essence et dans le XSE avec groupe Technologie, non offert dans les autres versions)
- Sonar de recul (de série dans le Limited à essence ou hybride et dans le XSE avec groupe Technologie, non offert dans les autres versions)
- Assistance active au stationnement (de série dans le Limited hybride et le XSE avec groupe Technologie, non offert dans les autres
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs choix de la catégorie
Visibilité
Les larges montants centraux nuisent au coup d’œil lors des changements de voie. Il s’agit du seul accroc majeur sur le plan de la visibilité; Toyota dit avoir agrandi la surface vitrée, abaissé le seuil des glaces latérales et repositionné les rétroviseurs pour améliorer la vue, et ça paraît.Phares: faisceau long, large et intense des phares DEL livrés dans toutes les versions. Mode route particulièrement lumineux. De série: allumage/extinction des phares et activation des feux de route, tous automatiques.
Mécanique
C’est au tour du Toyota RAV4 d’adopter la récente plateforme globale de Toyota pour 2019. Bien entendu, cette dernière est à la fois plus rigide et légère que celle qu’elle remplace. D’ailleurs, la plupart des versions perdent quelques kilos tout en proposant plus d’équipement cette année.La suspension indépendante conserve la même configuration qu’auparavant, mais Toyota dit en avoir remplacé presque toutes les pièces. Il a également assoupli les réglages afin d’adoucir le roulement sans compromettre la tenue de route, comme le permet habituellement un châssis plus solide.
Si l’assistance de la direction demeure électrique, le moteur se trouve maintenant sur la crémaillère plutôt que dans la colonne de direction. Une telle disposition est réputée offrir une meilleure sensation de la route et des réactions plus vives au volant.
Les versions à essence ont une nouvelle version du quatre cylindres de 2,5 litres qui en service depuis 2009. Muni à la fois de l’injection directe de carburant dans les cylindres et de l’injection multipoint dans la culasse, ce moteur fournit 203 chevaux, soit 27 de plus que l’an dernier. Cela en fait un des moteurs de base les plus puissants dans cette catégorie.
La très faible friction interne de cette motorisation se jumelle avec un système d’arrêt-démarrage automatique et avec plusieurs autres astuces pour faire diminuer de 14% la cote de consommation de carburant d’une version à quatre roues motrices.
Parmi ces astuces figure la nouvelle boîte automatique à huit rapports. Les deux vitesses supplémentaires, par rapport à l’ancien RAV4, permettent au moteur de tourner à plus faible régime à vitesse stable, tout en livrant son couple de façon plus linéaire.
Le rouage intégral des LE et XLE relaie la puissance aux roues arrière principalement lorsque le train avant perd de l’adhérence. Dans les modèles Trail et Limited, le système peut également répartir le couple entre les deux roues arrière, ou carrément désengager celles-ci afin de réduire la consommation. Des modes neige, boue/sable et pierres/terre permettent de moduler la réponse du système en fonction des conditions routières.
Bonne nouvelle pour les conducteurs qui visent l’économie maximale: la version hybride revient au catalogue, elle aussi mise à jour. Elle combine toujours un moteur électrique et un quatre cylindres de 2,5 litres pour une puissance totale de 219 chevaux. C’est 25 de plus qu’en 2018, et 16 de plus que pour le RAV4 actuel à essence.
Tous les RAV4 hybrides ont quatre roues motrices, mais leur système intégral diffère largement de celui des modèles à essence. En fait, c’est un moteur électrique qui alimente le train arrière, tant au démarrage que lorsque les roues avant commencent à patiner. Le moteur hybride essence-électricité, quant à lui, relaie toujours sa puissance aux roues avant par l’entremise d’une transmission à variation continue.
Les cotes officielles de Ressources naturelles Canada affichent une consommation combinée de seulement 6 L/100 km pour le RAV4 hybride. C’est près du tiers de moins que pour un modèle équivalent à essence. Il faudra voir si ces prévisions tiennent la route, puisque ce n’était pas du tout le cas pour la précédente génération.
Impressions de conduite
L’ancien Toyota RAV4 était plutôt agité sur la route, surtout les années-modèles 2013 à 2015. Une refonte partielle avait un peu calmé les choses en 2016.Les nombreuses modifications apportées à la présente cuvée du «petit» VUS le rendent encore plus civilisé. La suspension absorbe mieux les impacts avant qu’ils parviennent à la cabine. On peut donc qualifier le roulement d’assez souple, même avec les jantes de 19 pouces des modèles haut de gamme.
Cela dit, la carrosserie louvoie encore légèrement de part et d’autre sur une succession de trous et de bosses. Plusieurs concurrents maîtrisent mieux ces petits mouvements de caisse à vitesse de croisière.
Heureusement, ces relents d’agitation n’ont pas d’effet négatif sur la tenue de route. Le RAV4 maintient la trajectoire sans hésiter en ligne droite, et il négocie les virages avec un bel aplomb. La caisse penche raisonnablement en courbe et le sous-virage (la tendance à continuer en ligne droite dans un virage) se manifeste tard. La direction se montre précise et rapide, mais elle demeure plutôt muette sur le travail des roues avant; tant un Mazda CX-5 qu’un Ford Escape transmettent de meilleures sensations routières.
Plusieurs concurrents du RAV4 le battent aussi à plate couture en matière d’insonorisation, du moins pour ce qui est du moteur. Celui des versions à essence accélère avec vigueur, certes, mais il est l’un des plus bruyants de la catégorie. De plus, la trame sonore qu’il projette n’a rien d’harmonieux. Même maintenir 70 ou 80 km/h sur une route vallonnée finit par irriter les tympans. Une discrétion salutaire s’installe à vitesse de croisière sur une artère plane, mais ce manque de raffinement détonne alors que les autres constructeurs cheminent toujours plus vers le silence.
Autres faits saillants
Freinage: pédale bien ferme et facile à moduler, malgré un petit jeu en début de course. Puissance et stabilité sont au rendez-vous.
Assistance à la conduite: le régulateur de vitesse adaptatif, très prudent, commence à ralentir la cadence loin derrière le véhicule qui précède, même lorsque la distance est réglée au minimum. Il est possible d’opter pour un régulateur classique en tout temps. Intervention hâtive de l’alerte de suivi de voie, qu’on désactive rapidement sur une route secondaire.