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Essai routier

SUBARU Legacy 2020

La 7e génération de la berline intermédiaire rend la sécurité EyeSight de série – bravo!

26 septembre 2019

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Douceur de roulement impeccable
  • Tenue de route sûre
  • Rouage intégral performant
  • Moteur turbo puissant
  • Habitacle logeable
  • Aide à la conduite efficace

Points négatifs

  • Commandes plus complexes qu’avant
  • Direction trop légère
  • Suspension arrière souple
  • Reprises molles (moteur de base)
  • Fiabilité des moteurs incertaine

Survol

La Subaru Legacy entre dans sa septième génération pour 2020. Redessinée et agrandie, cette berline à traction intégrale adopte la plateforme globale que Subaru installe graduellement dans sa gamme depuis trois ans. Sans surprise, le moteur optionnel à six cylindres laisse place au quatre cylindres turbo apparu dans le multisegment Subaru Ascent. Le constructeur en profite pour ressusciter la Legacy GT, qui avait sa part de dévots dans la décennie 2000.

Ce n’est un secret pour personne: la popularité des intermédiaires dégringole au profit des VUS et multisegments. Selon des données de DesRosiers Automotive Consultats, citées par Subaru, seulement 75 000 de ces berlines auront trouvé preneur à la fin de 2019 au Canada, contre 300 000 il y a 20 ans. Malgré cela, il n’était nullement question, pour Subaru, de retirer sa voiture de taille moyenne du marché comme l’ont fait Ford et FiatChrysler. Subaru se targue d’ailleurs d’avoir fait grimper sa part de marché d’environ 1% à 2,5% dans la catégorie depuis 2000, et il anticipe de la doubler (ou presque) d’ici quatre ans.

Toutes les Subaru Legacy sont désormais livrées avec la série d’assistances à la conduite EyeSight, de même qu’avec des phares DEL, un système d’arrêt-démarrage automatique et un système multimédia repensé. La version de base Commodité se détaille 28 045$, tandis que la nouvelle finition Premier se vend 37 945$. Le moteur turbo est optionnel pour 2800$ dans les modèles Limited et Premier.

Subaru a inauguré son usine de Lafayette, en Indiana, avec la Legacy au tournant des années 1990. C’est encore là qu’il la construit pour l’Amérique du Nord.

Verdict

À 30 ans bien sonnés, la Legacy pousse un cran plus haut le confort, l’espace, la frugalité et la sécurité qui caractérisent les Subaru des dix dernières années. Il faut croire que la recette plaît, puisque le petit constructeur écoule maintenant 12 fois plus de véhicules qu’en 1995. Les amateurs de berlines sport doivent toutefois se faire une raison: la nouvelle cuvée GT est bien plus avare de sensations que sa devancière, malgré toute la vigueur du moteur turbo.

Évaluation

Carrosserie et habitacle

Sous des dehors plus effilés et contemporains, mais toujours faciles à identifier, la Subaru Legacy gagne 5,7 cm en largeur pour 2020. Cette augmentation rend l’habitacle encore plus logeable qu’en 2019. Quatre adultes s’y trouveront à l’aise, quoique l’arc plus prononcé du toit nuise légèrement à l’accès aux places arrière. Le coffre de forme plus « carrée » qu’avant peut maintenant accommoder quatre grandes valises plutôt que trois auparavant, prétend Subaru. À vérifier lors d’un essai complet.

Les sièges en cuir de nos deux modèles d’essai mariaient un généreux rembourrage avec un bon soutien. Pour la première fois chez Subaru, celui du conducteur comprend un appui pour les cuisses extensible dans les versions Limited et Premier. Nouvelle pour 2020, cette dernière variante arrive avec des baquets avant ventilés en cuir Nappa brun, comme ceux du VUS Ascent. Même sans cette garniture haut de gamme, la finition et la qualité des matériaux n’ont plus rien à envier à celles de la concurrence.

Un nouvel écran tactile de 29,5 cm (11,6 pouces) constitue maintenant la pièce maîtresse du tableau de bord. Disposé à la verticale, comme dans une Volvo ou une Tesla, il englobe toutes les fonctions de la radio, de la navigation, de la ventilation, de l’assistance à la conduite et même des sièges chauffants/ventilés. Subaru a conservé deux molettes pour la chaîne audio et des boutons pour la température et les dégivreurs. Malgré la conception logique du système, il impose trop souvent de quitter la route des yeux pendant de longues secondes. Les commandes plus classiques de l’ancien modèle – y compris un vrai bouton pour désactiver l’alerte de sortie de voie, par exemple – s’avéraient bien plus pratiques.

Dans la version de base Commodité, deux écrans de 17,8 cm (7 pouces) superposés remplacent l’écran unique. Quelques boutons physiques additionnels permettent d’accéder au système multimédia, mais les autres défis demeurent.

Android Auto, Apple CarPlay, des ports USB avant et arrière ainsi qu’une passerelle mains libres Bluetooth feront le bonheur des automobilistes connectés. Le nouveau système télématique Starlink permet notamment de communiquer à distance avec l’auto pour la démarrer ou la déverrouiller, de localiser la voiture si on la vole ou d’obtenir une alerte si un conducteur dépasse une vitesse déterminée. Il notifie aussi les secours en cas d’accident majeur. Tous ces services sont gratuits pour trois ans et ils se transfèrent aux propriétaires subséquents.

Sécurité

En 2013, la Subaru Legacy et la Subaru Outback devenaient les premières Subaru à offrir la série d’aide à la conduite EyeSight. Sept ans plus tard, toutes les caractéristiques qui la composent – dont le freinage automatique d’urgence, l’alerte de sortie de voie avec correction de trajectoire et le régulateur de vitesse adaptatif – sont enfin de série. S’y ajoute pour 2020 un dispositif de maintien au centre de la voie. Seule la surveillance des angles morts et l’alerte de circulation transversale demeurent absentes du modèle de base.

Phares: Des phares DEL équipent tous les modèles; il faudra voir s’ils recevront la note de passage nécessaire auprès de l’Insurance Institute for Highway Safety pour que la Legacy fasse partie des meilleurs choix de la catégorie. C’était le cas du modèle 2019, qui avait obtenu les résultats maximaux à toutes les épreuves de l’organisme. La structure plus solide pour 2020 laisse augurer le même dénouement, d’autant plus qu’elle comprend un canal supplémentaire de chaque côté pour dissiper l’énergie d’un impact.

Résultats aux tests de protection à l'impact


National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5

Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4

Parmi les meilleurs choix de la catégorie

Mécanique

Subaru soutient que sa plateforme globale a déjà évolué beaucoup depuis son lancement dans la compacte Impreza, il y a trois ans. Ainsi, la Subaru Legacy redessinée comprend près de cinq fois plus d’adhésifs structurels – qui augmentent la rigidité par rapport aux traditionnelles soudures – que l’Impreza 2017.

La suspension conserve des jambes de force à l’avant et un double levier triangulé à l’arrière. Néanmoins, les ingénieurs ont redessiné chacune des composantes pour qu’elles s’adaptent mieux à la nouvelle plateforme. Selon une évaluation interne de Subaru, la Legacy devrait maintenant atteindre 88,8 km/h avant de décrocher dans le réputé test d’évitement d’obstacle de Consumer Reports. C’est presque aussi rapide qu’une Subaru BRZ 2013, à la vocation autrement plus sportive.

Marque de commerce de Subaru, le rouage intégral envoie toujours au moins 40% de la puissance aux roues arrière, et jusqu’à 50% en cas de perte d’adhérence. L’application sélective des freins peut aussi faire varier la distribution du couple entre chacune des roues d’un même essieu.

Toujours pas de motorisation électrique ni même hybride sous le capot de la Legacy, mais plutôt une sérieuse mise à jour du quatre cylindres de 2,5 litres qui anime cette berline depuis belle lurette. Dévoilée dans le Subaru Forester 2018, cette version du moteur à plat si cher à Subaru comporte 90% de pièces renouvelées, dont l’injection directe de carburant. La puissance passe de 175 à 182 chevaux, et le couple, de 174 à 176 livres-pied. Ce dernier arrive de manière plus linéaire qu’avant, ce qui devrait favoriser la souplesse en conduite quotidienne.

Pour plus de vigueur, Subaru propose maintenant un quatre cylindres turbo de 2,4 litres à injection directe en lieu et place de l’ancien six cylindres de 3,6 litres. Le nouveau moteur fournit 260 chevaux et un couple de 277 livres-pied, soit respectivement 4 chevaux et 30 livres-pied de plus que celui qu’il remplace. Surtout, le couple maximal est atteint à un régime beaucoup plus bas (2000 tours/minutes plutôt que 4400).

Les deux motorisations s’accompagnent d’un dispositif d’arrêt-démarrage automatique et d’une transmission à variation continue de nouvelle génération. Celle-ci simule désormais jusqu’à huit rapports en forte accélération ou en mode manuel, soit de plus qu’en 2019.

Selon Ressources naturelles Canada, la cote de consommation combinée ville-route du moteur de base diminue de 8,2 à 8 L/100 km, une valeur fort compétitive pour une voiture à quatre roues motrices à prise constante. L’amélioration frappe davantage avec le nouveau moteur turbo: il devrait requérir une moyenne de 9 L/100 km, soit 12% de moins que l’ancien six cylindres.

Impressions de conduite

Depuis 10 ans, Subaru oriente toujours plus la Legacy vers le confort au détriment de la conduite sportive. Les enthousiastes du volant pourraient s’en plaindre, mais, bien franchement, la douceur plaît habituellement aux fidèles des berlines intermédiaires.

Et de la douceur, la Subaru Legacy en a à revendre. Ni les petites bosses en série, ni les crevasses en virages, ni les ornières, ni même les routes en gravier n’ont réussi à troubler la quiétude de votre journaliste et de son copilote lors du lancement de l’auto au nord de Kelowna, en Colombie-Britannique. La suspension dorlote vraiment les occupants tout en fournissant une bonne tenue de route, de concert avec l’assurance discrète du rouage intégral.

C’est seulement au passage de grandes ondulations que les contre-coups de cette souplesse se font sentir. L’arrière de l’auto peut alors rebondir une fois de trop, surtout si on conduit avec enthousiasme. La voiture maintient bien la trajectoire, mais elle fait clairement sentir sa limite. De toute manière, la direction s’avère trop légère pour relayer adéquatement les sensations de la route, malgré sa précision sans faille.

Hélas, il ne faut pas chercher plus de dynamisme dans la version GT. Bien que sa suspension tienne compte du poids additionnel du moteur, les réglages restent bien orientés vers la confort. La direction n’est pas plus communicative et il n’existe pas de mode Sport pour relever l’expérience. Seule la puissance additionnelle du moteur turbo pimente un peu la conduite.

Chose rare pour un quatre cylindres turbo, cette motorisation est presque aussi linéaire que l’ancien six cylindres. Sa discrétion est aussi notable, ce qui témoigne d’une meilleure insonorisation que dans le VUS Subaru Ascent doté de la même mécanique. Le moteur de base s’accomplit bien de sa tâche et devrait satisfaire la plupart des acheteurs potentiels; la programmation lente de son accélérateur, après l’impulsion initiale, nuit cependant à la rapidité des reprises.

Il faut par ailleurs souligner l’efficacité des systèmes d’aide à la conduite, particulièrement le suivi de voie. Celui-ci évite l’effet de ping-pong entre les lignes qu’induisent d’autres dispositifs du genre chez la concurrence. Jumelées avec un freinage très efficace et facile à moduler, ces assistances bien calibrées rehaussent le sentiment de sécurité que fournit la Legacy.

Fiche technique