
SUBARU Forester 2019
Plus conformiste et moins amusant qu’avant – mais la clientèle-cible encore sous le charme
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Excellente visibilité
- Transmission efficace
- Tenue de route solide
- Habitacle logeable
- Commandes généralement simples
- Sécurité de pointe facile d’accès
Points négatifs
- Faible hauteur du coffre
- Absence de moteur plus puissant
- Sièges avant trop courts
- Fiabilité du moteur à prouver
Survol
Subaru lance une nouvelle génération du Forester, la cinquième depuis son introduction en 1998. Le modèle 2019 migre sur la récente plateforme «globale» du constructeur, qu’utilisent déjà le Crosstrek, l’Impreza et le nouvel Ascent.
Derrière la subtile évolution esthétique se trouve un moteur modernisé, un habitacle redessiné et une technologie mise à jour. Plusieurs améliorations mécaniques sont au menu, mais les enthousiastes doivent dire adieu à la boîte manuelle et, pour le moment du moins, au moteur turbo optionnel.
À première vue, le prix de base du Subaru Forester semble augmenter de 2000$ pour 2019. Ce montant comprend toutefois les 1300$ qu’il fallait auparavant payer pour la boîte automatique; la hausse réelle revient donc à 700$. Outre la modernisation mécanique et esthétique, ce montant compense entre autres l’ajout de phares DEL, d’un climatiseur automatique, d’un système d’arrêt-démarrage automatique au ralenti et d’un frein de stationnement électrique.
Subaru construit toujours le Forester au Japon; son usine de Lafayette, en Indiana, se consacre actuellement aux Impreza, Legacy, Outback et Ascent.
Verdict
Subaru est passé maître dans l’art de faire évoluer ses produits sans jamais les dénaturer. Le Subaru Forester 2019 en est une autre preuve: il pousse encore plus loin les vertus pragmatiques de cette série (polyvalence, sécurité, robustesse) tout en ouvrant plus grand la porte au raffinement – qu’il touche la technologie, le confort ou la conduite. Qu’importe s’il est plus conformiste et moins amusant qu’avant, puisque la clientèle-cible cède de plus en plus à ses charmes.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Soyons francs: il faut un œil averti pour distinguer un Subaru Forester 2019 d’un 2018, particulièrement à l’avant. Fidèle à son habitude, Subaru a conservé les proportions générales de l’ancien modèle; l’empattement a gagné 3 cm, la longueur, 1,5 cm, et la largeur, 2 cm, tandis que la hauteur est restée similaire. Même si le véhicule paraît un peu plus bas que plusieurs concurrents, il se situe pile dans la moyenne de la catégorie.Le Subaru Forester continue de jumeler un des plus importantes gardes au sol de la catégorie (22 cm) avec un seuil de portières bas pour un utilitaire. Cette combinaison gagnante favorise tant la conduite tout terrain que l’accès à l’habitacle. Comme dans l’Impreza et le Crosstrek redessinés, Subaru a agrandi l’ouverture des portières et allongé l’espace pour se glisser les jambes entre le montant central et le passage de roue arrière.
Quatre occupants trouveront amplement d’espace pour prendre leurs aises dans un habitacle très lumineux, gracieuseté de l’immense surface vitrée. Idéalement situés, le volant télescopique et le grand repose-pied permettent à tous de s’aménager une excellente position de conduite. Les sièges avant marient bien rembourrage et soutien, sauf pour les cuisses des personnes de grande taille, même si Subaru dit avoir allongé l’assise.
Les dossiers arrière s’avèrent plus enveloppants qu’avant. Ils se rabattent toujours de façon 60/40, alors que certains concurrents proposent une banquette à section centrale indépendante (40/20/40), un peu plus polyvalente. Les versions Sport et supérieures ajoutent des dossiers inclinables et des bouches de ventilation derrière la console, tandis que les Limited et Premier ont l’exclusivité de places latérales chauffantes. Les éléments chauffants couvrent une plus grande surface qu’avant, tandis que celui du baquet avant droit s’éteint automatiquement lorsque le passager quitte le véhicule.
L’espace de chargement se distingue par sa largeur de quelque 150 cm derrière les passages de roues; démonstration à l’appui, cela suffit pour accommoder un sac de golf disposé à l’horizontale. Le constructeur a aussi élargi de 15 cm l’ouverture du hayon, ce qui facilite beaucoup le transport d’objets encombrants. Cela dit, la hauteur de chargement sous les glaces demeure inférieure à celle de plusieurs concurrents, tels le Honda CR-V et le Nissan Rogue.
Subaru affirme avoir doublé la vitesse d’exécution du hayon électrique, qui est livré à partir de la finition Tourisme; à l’essai, cela nous a semblé tout à fait réaliste.
Sécurité
Pour 2019, Subaru rend plus accessible sa série d’équipements d’assistance à la conduite EyeSight, qui comprend notamment le freinage automatique d’urgence, un système de maintien au centre de la voie et un régulateur de vitesse adaptatif. L’ensemble est dorénavant de série dans les versions Tourisme et supérieures, où il s’accompagne du freinage automatique en marche arrière et de l’activation automatique des feux de route. Ces deux caractéristiques sont absentes de la liste lorsqu’on commande le système EyeSight dans la version Commodité.Seul le modèle Premier propose un nouveau système qui surveille le degré d’attention du conducteur par l’entremise d’une caméra située au centre du tableau de bord. Si l’ordinateur détecte un haut degré de distraction, une alerte sonore et visuelle se déclenche pour ramener le chauffeur à l’ordre. Précision importante: les images s’effacent à mesure qu’elles sont captées, et elles ne sont pas transmises à l’extérieur de l’auto.
Les acheteurs du Subaru Forester 2.5i de base doivent, une fois de plus, mettre une croix sur tous ces dispositifs de sécurité de pointe. Souhaitons que Subaru imite son partenaire Toyota, qui propose dorénavant la plupart d’entre eux dans tous ses modèles.
Curieusement, Subaru a décidé de supprimer le système de surveillance des angles morts de la version Tourisme. Cette décision va à l’encontre de la tendance ainsi que de sa propre politique à propos de la suite EyeSight. Fort heureusement, la visibilité exceptionnelle rend cet accessoire moins nécessaire que pour plusieurs concurrents.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs choix de la catégorie
Mécanique
Une plateforme plus solide ne sert pas qu’à améliorer la résistance aux collisions: elle permet aussi de rehausser le confort de roulement sans nuire à la tenue de route. Dans le cas du Forester 2019, Subaru annonce une rigidité accrue de 40 à 100%, selon le critère mesuré, par rapport à l’ancien modèle.L’ingénieur responsable de l’ensemble du projet Forester au siège social japonais de Subaru, Katsuro Tadaki, nous a confirmé que la plupart des composantes de suspension ont été remplacées pour 2019. L’un des objectifs: réduire la propension de la caisse à pencher en virage (ce qu’on appelle le roulis). L’équipe de Tadaki-san a aussi adopté un ratio plus rapide pour la direction, en plus de réduire la course notoirement longue de la pédale de frein.
Le groupe motopropulseur se résume maintenant à une seule option, celle d’un quatre cylindres de 2,5 litres à plat jumelé à une transmission à variation continue (VC). Eh oui! Fini la boîte manuelle, dont le taux d’adoption avait chuté à presque rien.
Exit aussi le moteur turbo optionnel, pour la première fois depuis l’année-modèle 2004. Cette fois, c’est la faute à nos voisins du Sud: à peine 5% d’entre eux retenaient cette option plus puissante, ce qui ne justifiait pas de la conserver au catalogue. Tant pis pour les Canadiens, qui étaient trois fois plus nombreux à opter pour la souplesse accrue du turbo.
Le moteur restant affiche une légère hausse de 12 chevaux, pour un total de 182 chevaux à 5800 tours/minute. Son couple maximal gagne 2 livres-pied pour en atteindre 176 à 4400 tours/minute. Maintenant muni de l’injection directe, ce moteur compte 90% de pièces remaniées, notamment dans le but de réduire ses vibrations, son niveau sonore et son poids.
Les ingénieurs ont un peu élargi la plage de fonctionnement de la transmission VC, mais pour le reste, elle a peu changé par rapport à 2018. Ainsi, la boîte mime encore les passages de rapports d’une automatique traditionnelle en accélération forte ou modérée. Toutes les versions, sauf la 2.5i de base, proposent aussi un mode manuel à sept rapports simulés; on les active par l’entremise de palettes derrière le volant.
Tous les Forester affichent désormais un mode de conduite sportif, qui accentue la réponse de l’accélérateur et de la transmission. Cette fonction est encore plus réactive dans le cas de la nouvelle déclinaison Sport de la gamme.
Un rouage intégral demeure de série, tout comme le dispositif X-Mode, qui améliore la traction sur les surfaces glissantes et fournit un freinage automatique en descente. Dans les modèles Sport, Limited et Premier, le système propose désormais un second programme voué à la conduite dans la neige ou la boue plus profondes, qu’il favorise en désactivant l’antipatinage et en fournissant rapidement un maximum de couple aux roues.
Sur le plan de la consommation d’essence, le Subaru Forester redessiné montre une cote combinée ville/route de 8,2 L/100 km (Ressources naturelles Canada), contre 8,4 L/100 km pour l’ancienne mouture.
Impressions de conduite
C’est dans la région de la rivière Okanagan, à l’extrême sud de la Colombie-Britannique, que nous avons essayé le Subaru Forester 2019 en avant-première. Certes, les paysages désertiques y sont magnifiques, mais c’est surtout la variété et la qualité des routes qui nous ont accroché un sourire.Le terme «qualité» s’applique tant au tracé des chemins empruntés, délicieusement sinueux, qu’à leur surface, ménagée par le temps doux de la région. De telles conditions nous ont permis de constater une belle amélioration du comportement routier. L’ancien Forester se défendait déjà bien, mais le modèle 2019 devient carrément un des VUS les plus dynamiques du moment.
La carrosserie penche peu en virage, respectant enfin une promesse que formulait Subaru à chaque renouvellement de son VUS compact. La direction réagit plus vite qu’avant et elle évite le piège de l’extrême légèreté – sans se montrer aussi communicative que celle d’un Mazda CX-5, le champion à ce chapitre. Le Forester se laisse guider au doigt et à l’œil, même à vive allure.
En même temps, le roulement a semblé peu perturbé par les quelques bosses rencontrées sur notre chemin. Une balade sur nos bonnes vieilles artères québécoises devra confirmer cette impression. L’insonorisation nous a paru améliorée à vitesse de croisière, elle que Subaru avait déjà augmentée lors d’une refonte partielle en 2017.
Quant à la motorisation, elle se montre adéquate à défaut d’être spectaculaire. L’accélération initiale est rapide grâce à la calibration très (trop?) réactive de la pédale de droite. La transmission livre la puissance sans délai et de façon linéaire, ce qui permet des dépassements à tout le moins sécuritaires. Ses rapports simulés confèrent un rythme agréable en forte accélération, même si les passages sont parfois brusques à la limite.
Si on ajoute à cela le dosage réellement amélioré de la pédale de frein, on peut dire que Subaru a bien réussi l’évolution de son VUS compact originel.