
NISSAN Qashqai 2018
Dites bonjour au Rogue miniature – confort supérieur à la moyenne inclus
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Habitacle et coffre logeables
- Roulement confortable
- Équipement généreux pour le prix
- Bonne position de conduite
- Sièges avant confortables
- Boîte manuelle offerte
Points négatifs
- Direction floue
- Roulis en virage
- Moteur bruyant en accélération (boîte automatique)
- Visibilité arrière restreinte
Survol
Près de 10 ans après le début d’une fructueuse carrière en Europe, le Nissan Qashqai est venu l'an dernier grossir les rangs d’un créneau en plein essor, celui des VUS sous-compacts. On pourrait presque le qualifier de Rogue « miniature » tellement les deux véhicules se ressemblent – au point où le petit nouveau s’appelle Rogue Sport aux États-Unis. Comme presque tous ses concurrents, le Qashqai souhaite concilier la position de conduite surélevée et la traction intégrale, si populaires de nos jours, avec un format adapté à la conduite urbaine.
Les concessionnaires proposent le Qashqai depuis juin 2017 à partir de 21 748 $ (transport et préparation compris). Ce prix très compétitif s’explique notamment par la présence d’une boîte manuelle dans le modèle S de base à deux roues motrices. Nissan Canada dit avoir livré bataille pour pouvoir offrir une telle boîte au Canada, puisque les voisins américains, dont les choix dictent souvent l’allure du marché canadien, ont passé outre. Le climatiseur et les sièges avant chauffants sont inclus à ce prix, mais pas le régulateur de vitesse, qui ne vient qu’avec la transmission automatique (une option de 2 700 $ dans la version S, et de 2 500 $ dans la SV). La traction intégrale ajoute encore 2 200 $ aux S et SV, tandis qu’elle arrive de série dans la SL.
Le Qashqai est construit à Kyushu, au Japon.
Verdict
Mettons les pendules à l’heure : en dépit de ses lignes et de ses couleurs voyantes, le Nissan Qashqai propose une conduite plutôt tranquille. La boîte manuelle pimente un peu les choses, mais on reste loin du dynamisme d’un Mazda CX-3. En revanche, l’espace habitable se rapproche de celui du Honda HR-V, champion de la catégorie en matière de polyvalence. Jumelé avec un confort de bon aloi et un rapport équipement-prix favorable, cet attribut laisse entrevoir un bel avenir pour le Qashqai sur nos terres.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Pareils, le Qashqai et le Rogue? On le croirait presque au premier abord, tant les stylistes ont cultivé l’air de famille entre les deux VUS. Il suffit toutefois de les voir côte à côte pour constater à quel point le Qashqai est plus petit.Presque aussi large que son « grand frère », le nouveau venu est cependant plus bas de 11 cm et plus court de 25 cm. Nissan a également rétréci l’empattement, mais cette fois, de seulement 6 cm; c’est à chaque extrémité du véhicule que les concepteurs ont le plus coupé, et non entre les essieux. Tout bien considéré, le format du Qashqai se situe à cheval entre celui des autres utilitaires sous-compacts et celui d’une compacte à hayon surélevée comme l’ancienne Toyota Matrix.
Résultat : l’habitacle est un des plus spacieux de la catégorie. Quatre adultes peuvent s’y installer sans problème, même si Nissan cible avant tout une clientèle de célibataires et de jeunes couples. La position de conduite surélevée plaira à la majoritédes acheteurs de micro-VUS; il faut d’ailleurs saluer la présence d’un volant télescopique, une denrée encore rare parmi les Nissan économiques.
Bien rembourrés, les sièges avant n’épateront toutefois personne par leur soutien en virage. Le modèle SL fournit certains réglages électriques ainsi qu’un soutien lombaire réglable du côté conducteur. Il s’agit d’une rareté dans le créneau du Qashqai, tout comme la présence d’un volant chauffant à partir du modèle SV de milieu de gamme. La disposition logique des commandes et l’instrumentation complète méritent aussi une mention honorable.
Pour le reste, l’équipement respecte la norme de la catégorie, avec l’inclusion d’une connexion Bluetooth, d’un port USB, d’un climatiseur et de commandes électriques dans toute la gamme. Une malheureuse exception : l’absence d’un régulateur de vitesse dans la version S manuelle. Nissan Canada admet qu’il s’agit d’une pure mesure d’économie qui lui permet d’afficher un prix de départ inférieur à 20 000 $ avant l’ajout des frais de transport et préparation.
Sécurité
L’équipement de sécurité de pointe se démocratise rapidement dans tous les segments de l’industrie. Le Nissan Qashqai propose tous les dispositifs courants tels un système de surveillance des angles morts et de la circulation transversale, une alerte de suivi de voie avec correction de trajectoire et un régulateur de vitesse adaptatif. Il est, en plus, le seul utilitaire sous-compact à offrir des caméras à vision périphérique, tandis que son freinage automatique d’urgence (FAU) peut détecter les piétons.Bonne nouvelle : contrairement à l'an dernier, il n'est plus nécessaire de se procurer le modèle plus cher pour profiter des plus importantes de ces caractéristiques. Ainsi, une version plus simple du FAU (sans détection des piétons) de même que la surveillance des angles morts et du trafic transversal apparaissent désormais dès la version S à boîte automatique. C'est sans doute ce qui explique que l'écart entre elle et la S à boîte manuelle ait augmenté de 700 $ en 2018. Les autres systèmes d'assistance à la conduite sont toujours réservés à la finition SL avec ensemble Platine.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 4 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement: 4/ 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: Non testé
Résistance du toit: Non testé
Mécanique
Le Nissan Qashqai est construit sur la même plateforme que le Rogue, lui-même relié à la berline Sentra. En réalité, le châssis dérive donc de celui d’une voiture compacte, un échelon plus haut dans la hiérarchie que pour la plupart des rivaux. Cela confère un certain avantage au Qashqai, puisque les compactes sont habituellement plus raffinées et silencieuses que les sous-compactes. En outre, le constructeur a boulonné à l’arrière une suspension indépendante à bras multiples; la plupart des concurrents se contentent d’une poutre de torsion, une solution moins avancée.À l’avant-première médiatique du Qashqai, en juin 2017, Nissan a bien tenté de faire valoir les vertus dynamiques de cet arrangement pour son nouveau venu. Or, notre essai complet confirme nos premières impressions glanées l'an dernier : le Qashqai penche passablement en courbe et la caisse rebondit parfois de manière notable en présence d’ondulations de la chaussée. Une suspension perfectionnée, c’est bien beau, mais on ne peut pas s’attendre à un comportement aiguisé si les réglages sont trop souples.
La bonne nouvelle : cette relative mollesse favorise le confort, qui est supérieur à la moyenne de la catégorie. On ne constate pas de ruade inattendue sur chaussée dégradée, et la stabilité en ligne droite rassure. Un bémol : les jantes de 19 pouces de la version SL filtrent moins bien les petites bosses en ville. La direction retourne peu d’information sur l’état de la chaussée, mais son dosage approprié rend le véhicule facile à guider tant en ville qu’à vitesse de croisière.
Les 140 chevaux du moteur à quatre cylindres de 2 litres déplacent sans peine le Qashqai en conduite normale. Malgré son maniement long et caoutchouteux, la boîte manuelle injecte un peu de saveur à la conduite tout en permettant de fouetter la mécanique si nécessaire, par exemple en pente ou lors d’un dépassement. La transmission à variation continue rend l’expérience plus banale et elle entraîne une complainte soutenue du moteur en accélération modérée. En revanche, elle favorise à la fois le silence et l’économie de carburant sur l’autoroute, où elle tient le régime moteur beaucoup plus bas que la manuelle.
Bref, la démarche routière placide et sereine du Qashqai devrait plaire aux (nombreux) conducteurs qui privilégient le confort aux prouesses dynamiques. Voilà bien une autre preuve de sa filiation avec le Rogue.