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Essai routier

NISSAN Pathfinder 2022

Toujours pas de version électrifiée – dommage…

12 août 2021

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Assistance à la conduite perfectionnée
  • Agrément de conduite rehaussé
  • Habitacle vaste et pratique
  • Sièges confortables
  • Commandes et écrans logiques
  • Capacité de remorquage supérieure à la moyenne

Points négatifs

  • Manque d’agilité en virage
  • Impression de lourdeur
  • Absence de version hybride ou électrique
  • Transmission parfois lente
  • Forte hausse de prix

Survol

Il y a neuf ans, le Nissan Pathfinder a troqué ses gênes de camionnette pour une plateforme monocoque de multisegment. Le modèle redessiné pour 2022 conserve la même formule, ainsi que la plateforme et le moteur V6 de l’ancienne génération. Nissan a cependant révisé le reste de la mécanique, en plus de remplacer la transmission à variation continue par une boîte traditionnelle à neuf rapports. Pas de version électrifiée au programme, mais la silhouette, la cabine et l’interface technologique adoptent les plus récents thèmes en vogue chez le constructeur.

Jusqu’à l’an dernier, Nissan proposait le Pathfinder à partir d’environ 38 500$, traction intégrale comprise. Ce prix de départ bondit de plus de 7 000$ pour s’établir à 45 658$ en 2022 (transport et préparation inclus). C’est 1 000$ à 3 000$ de plus que les versions de base de plusieurs rivaux. La dotation de série enrichie explique en partie cet écart, mais il semble que le constructeur a aussi profité de la refonte pour aligner sa stratégie de prix avec celles de la concurrence. En revanche, bon nombre de caractéristiques populaires arrivent plus bas dans l’échelle de tarifs du Pathfinder que dans celle de compétiteurs comme les Honda Pilot, Hyundai Palisade et Toyota Highlander.

Nissan assemble son VUS intermédiaire Pathfinder au Tennessee depuis 2004.

Verdict

Le Nissan Pathfinder 2022 n’affiche toujours pas l’aplomb routier d’un Ford Explorer ou d’un Mazda CX-9, mais il montre nettement plus de caractère que la banale génération qu’il remplace. La nouvelle boîte de vitesses et la direction repensée y sont pour beaucoup. Nissan a également soigné l’aspect pratique et la commodité de son véhicule familial vedette. Néanmoins, l’absence d’une version branchable déçoit, surtout de la part d’un pionnier des voitures électriques grand public.

Évaluation

Carrosserie et habitacle

Comme le Nissan Rogue un an avant lui, le Nissan Pathfinder redessiné a troqué ses formes arrondies pour une carrure qui lui donne un air plus imposant qu’avant. En réalité, la carrosserie est un brin plus courte que celle du modèle 2020, la hauteur et l’empattement sont presque similaires, et la largeur a crû de seulement 1,5 cm. 

Les concepteurs ont donc travaillé à agrandir le véhicule «de l’intérieur», et ils ont bien réussi. Les occupants avant peuvent maintenant reculer leurs sièges plus loin, à condition que ceux de la rangée médiane acceptent de sacrifier un peu du généreux espace pour les jambes qui leur est alloué. Toutes ces personnes profitent d’assises très accueillantes qui procurent un excellent appui pour les cuisses aux personnes de grande taille.

Le prix à payer pour ce confort se mesure dans les virages, où le soutien latéral fait rapidement défaut. D’excellents accoudoirs, un repose-pied bien placé et un volant télescopique de bonne portée assurent une position de conduite idéale, particulièrement si on l’aime haute et dominante. 

Grâce à 12 cm additionnels de dégagement pour les hanches, la banquette de la troisième rangée propose désormais trois places plutôt que deux. On y accède aisément en faisant pivoter les sièges médians vers l’avant au toucher d’un bouton, même lorsqu’un dispositif de retenue pour enfant y est installé. L’espace pour la tête accru de 3,5 cm permet d’ailleurs à des adultes de prendre place tout à l’arrière. Ils devront composer avec une assise très basse, mais ce serait pareil dans n’importe quel utilitaire concurrent. 

La largeur amplifiée permet d’attacher trois sièges pour enfants dans la seconde rangée, à condition que celui du centre soit orienté vers l’arrière. Elle agrandit aussi l’espace de chargement lorsque les deux rangées arrière sont rabattues. On peut maintenant charger des objets larges de 1,2 mètre (4 pieds) à plat entre les parois latérales, une caractéristique habituellement réservée aux fourgonnettes.

Fait à noter, ces parois sont largement couvertes de moquette, ce qui les protège des éraflures. En outre, le hayon plus vertical qu’avant permet d’empiler davantage de bagages, particulièrement lorsque la troisième rangée est en place. Un compartiment sous le plancher ajoute 54 litres de volume utile, soit presque deux fois plus qu’avant. 

De nombreux espaces de rangement traduisent ce désir de polyvalence ailleurs dans la cabine. Par exemple, un grand espace ouvert loge sous la console centrale grâce au passage à un sélecteur de vitesses électronique. Sans être aussi naturel que celui d’un levier ordinaire, le maniement de ce sélecteur s’apprend assez rapidement. 

Le conducteur devrait également se repérer dans trop de mal dans l’écran tactile convivial. De bons gros boutons et molettes donnent accès à toutes les fonctions principales, et Nissan a maintenu sa bonne habitude d’isoler toutes les commandes de la ventilation. La connexion à Apple CarPlay se fait sans fil à partir de la version SL; ce système a toutefois connu des ratés chaque fois que nous l’avons essayé dans un véhicule, Pathfinder compris. Il est également possible de brancher l’appareil avec un câble USB, tout comme on le ferait pour un téléphone Android. 

Côté commodité, un toit ouvrant panoramique, un hayon électrique mains libres et un ensemble de remorquage complet apparaissent dès la finition SV, un échelon plus bas dans la gamme qu’auparavant. Les deux versions les plus chères arrivent avec l’affichage tête haute, tandis que la Platine est la seule à proposer des sièges individuels de seconde rangée et une instrumentation entièrement numérique.

Sécurité

Le modèle redessiné comporte quatre coussins gonflables de plus que son prédécesseur, soit deux pour les genoux des occupants avant et deux sacs latéraux dans les sièges de la deuxième rangée. La version Platine en ajoute un entre les deux baquets avant pour éviter que les occupants se heurtent en cas d’impact latéral.

Pour la première fois, tous les Nissan Pathfinder comprennent une série complète de caractéristiques de sécurité de pointe et d’assistance à la conduite. Au freinage automatique d’urgence avant, déjà de série depuis 2018, s’ajoutent notamment le freinage automatique en marche arrière, la surveillance des angles morts, un système de suivi de voie avec correction de la trajectoire et un régulateur de vitesse adaptatif.

Si le conducteur le désire, les variantes SL et Platine relient ces deux derniers dispositifs au système de navigation pour moduler automatiquement la vitesse en fonction du parcours sur l’autoroute. Des caméras de surveillance périphérique sont dorénavant de la partie dès la variante SV (plutôt que la SL). La vigilance du conducteur reste de mise même quand tous ces dispositifs sont en fonction.

Résultats aux tests de protection à l'impact


National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5

Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4

Parmi les meilleurs de la catégorie

Mécanique

Le Nissan Pathfinder 2022 emploie la plus récente mise à jour de la plateforme D de Renault-Nissan. D’abord apparue dans l’Altima 2019, cette structure intègre 50% de plus d’acier à haute résistance que la précédente version. Son poids légèrement réduit, de même que l’emploi de portières en aluminium, ont permis d’ajouter plusieurs équipements et matériaux d’insonorisation sans faire grimper la masse du véhicule, ou presque. 

Les ingénieurs ont greffé à ce châssis une nouvelle servodirection électrique à double pignon. Celle-ci remplace le système électrohydraulique – une pompe électrique faisait circuler du liquide dans des canalisations – de l’ancienne génération. Les suspensions avant à jambes de force et arrière à bras multiples ont aussi été révisées. 

Le principal changement mécanique concerne la transmission. Dites au revoir à la boîte à variation continue (CVT) et bienvenue à une boîte traditionnelle à neuf rapports! Conçue par la firme germanique ZF, elle marque un tournant pour Nissan, dont tous les autres modèles à moteur transversal emploient une CVT. Doit-on y voir le début d’une nouvelle ère en réponse à la fiabilité toujours incertaine des CVT du constructeur? 

Quoi qu’il en soit, cette époque en sera probablement une de transition avant que le Pathfinder adopte une motorisation électrifiée. Impossible, pour l’instant, de savoir si cela se produira avant la date butoir de 2035 qu’entendent imposer les autorités canadiennes. Voilà une posture plutôt décevante de la part d’un constructeur si étroitement associé avec les voitures électriques, LEAF au premier plan. 

En attendant, Nissan s’en remet au V6 de 3,5 litres de la série VQ, dont le Pathfinder a été l’un des premiers utilisateurs à partir de 2001. Le modèle 2022 retient la version à injection directe lancée il y a cinq ans, bonne pour 284 chevaux à 6400 tours/minute et pour un couple de 259 livres-pied à 4800 tours/minute. 

Un système d’arrêt-démarrage automatique accompagne maintenant ce moteur afin de favoriser l’économie d’essence. De concert avec la nouvelle boîte de vitesses, ce dispositif permet une maigre réduction de 0,2 L/100 km de la cote de consommation ville-route. À 10,5 L/100 km, celle-ci se situe tout de même dans la moyenne inférieure de la catégorie des VUS intermédiaires. 

Tous les Pathfinder sont livrés avec un rouage intégral à prise temporaire qui alimente le train avant en conditions normales, et dirige jusqu’à la moitié du couple à l’arrière selon les conditions d’adhérence. Grâce à un nouvel embrayage électrohydraulique et à un algorithme révisé, Nissan prétend avoir éliminé le délai d’engagement des roues arrière au moment où celles de l’avant commencent à patiner. Sept modes électroniques altèrent la réponse de l’accélérateur, de la direction, du boîtier de transfert et du contrôle de stabilité pour adapter la conduite à diverses situations. 

Tout comme l’ancien modèle, le Pathfinder 2022 affiche une capacité de remorquage maximale de 2722 kg (6000 lb), soit 454 kg (1000 lb) de plus que celle de la plupart de ses rivaux. Il est aussi le seul VUS au blason japonais qui propose un ensemble de remorquage complet installé à l’usine, y compris l’attache et le faisceau de câbles à sept broches.

Impressions de conduite

Comme d’autres constructeurs en cette période pandémique, Nissan avait convié la presse automobile à Kingston pour lancer son modèle redessiné. À mi-chemin entre Montréal et Toronto, cette localité historique est entourée de petits villages pittoresques reliés par un réseau routier fort varié. 

L’autoroute 401 et les grandes routes provinciales ont d’abord mis en lumière la stabilité accrue du Nissan Pathfinder remodelé. La mollesse et les petits mouvements de caisse constatés dans l’ancien modèle ont disparu. La direction est à la fois plus précise et plus directe qu’avant, sans se montrer trop «nerveuse» au centre; il en résulte une bonne tenue de cap à vitesse de croisière. Par ailleurs, l’assistance réduite donne une meilleure impression de maîtrise, même si les sensations de la route restent rares. 

Nous pouvons en attester parce que le spectaculaire itinéraire d’essai comprenait plusieurs portions sur des chemins sinueux et étroits. Tantôt en gravier, tantôt en asphalte crevassé, ces artères représentaient un certain défi pour un gros véhicule comme le Pathfinder. Il s’en est tiré sans égratignures, mais sans éclat non plus. Les suspensions masquent difficilement la lourdeur de la carrosserie et laissent occasionnellement passer un rebond indu. La trajectoire reste intacte, mais l’agilité manque à l’appel sur ce genre de terrain. 

Le parcours nous a d’ailleurs fait traverser quelques portions de boue glissante et de pentes rocailleuses assez abruptes. Le mode de conduite Boue et ornière (Mud & Rut) accentue la réponse de la traction intégrale dans ces conditions, tandis que le contrôle de vitesse en descente permet de se concentrer uniquement sur la direction. Cela dit, le mode Auto fera probablement passer le Nissan Pathfinder presque partout sur la route du chalet, à condition d’accepter un peu plus de patinage des roues avant. Parce que oui, quoi que prétende Nissan, on les sent encore glisser une fraction de seconde avant que la puissance se rende au train arrière.

En conduite normale, plusieurs de ces traits s’effacent pour laisser place à un véhicule confortable, sûr et franchement plus agréable à conduire que son prédécesseur. La nouvelle boîte de vitesses se fait parfois prier pour rétrograder et elle passe un peu lentement les premiers rapports. Elle injecte quand même à la conduite une vitalité inconnue avec l’ancienne transmission CVT. De plus, elle ne manifeste aucunement la sécheresse et l’indécision qui ont caractérisé les premières générations de cette boîte ZF.

Astuce: le mode de conduite Sport pimente juste assez le travail de la transmission pour qu’elle exploite au maximum la puissance du moteur. Essayez-le, pour une fois qu’un tel gadget est vraiment utile!

Fiche technique