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Essai routier

NISSAN Frontier 2022

La camionnette intermédiaire entre enfin dans l’ère moderne, mais…

27 janvier 2022

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Moteur performant et raffiné
  • Transmission efficace
  • Roulement souple et maîtrisé
  • Bonne tenue de cap
  • Système antipatinage bien calibré
  • Commandes simples

Points négatifs

  • Forte consommation d’essence
  • Direction lourde
  • Chauffage bruyant et inégal
  • Absence de volant télescopique
  • Espace intérieur limité
  • Prix élevé

Survol

Pas moins de 17 ans après sa précédente refonte, le Nissan Frontier bénéficie d’un renouvellement majeur pour 2022. Tant la carrosserie que la cabine, la sécurité et l’interface technologique entrent enfin dans l’ère moderne, après tant d’années de quasi-immobilisme. Cette troisième génération conserve cependant le châssis et plusieurs composantes mécaniques de l’ancien modèle. Tous les Nissan Frontier canadiens arrivent désormais avec un rouage 4x4 ainsi qu’avec un moteur V6 et une transmission à neuf rapports.

Comme il l’a fait pour le Pathfinder, Nissan a profité de la refonte de sa camionnette pour en augmenter sérieusement les prix. À 41 948$, le Frontier le plus abordable coûte 10 500$ de plus qu’un modèle équivalent en 2019, la dernière année de production de l’ancienne génération. Ce tarif dépasse même celui de la variante la plus onéreuse d’avant la refonte! Vérification faite, seul le Toyota Tacoma affiche une étiquette plus salée en version de base.

Distinct des camionnettes intermédiaires que commercialise Nissan ailleurs dans le monde, le Frontier nord-américain est construit au Mississippi.

Verdict

Les changements apportés au Nissan Frontier ont effacé ses rides les plus creuses, qui paraissaient surtout dans la cabine. Ils ont aussi raffiné le comportement routier, notamment grâce à la douceur du moteur et du roulement, même dans la version Pro-4X au penchant tout-terrain. Le Frontier traîne cependant certaines reliques qui finissent par irriter au quotidien. À sa revanche, il n’est pas le seul: le créneau des camionnettes intermédiaires évolue à pas de tortue lorsqu’on le compare aux multisegments ou même aux pick-ups pleine grandeur.

Évaluation

Carrosserie, habitacle et espace de chargement


La grande majorité des camionnettes trouvent désormais preneur avec une cabine double munie de quatre portières traditionnelles. Tout de même, Nissan et ses concurrents proposent encore des modèles à cabine allongée, dont les demi-portières arrière s’ouvrent à l’envers.

Le Nissan Frontier à cabine allongée propose une caisse d’un peu plus de 6 pieds (183 cm); la longueur totale de cette configuration est identique à celle de la version Pro-4X à cabine double, qui est équipée d’une boîte courte. À 58,9 pouces (149,6 cm), cette dernière est la seule de la catégorie qui n’atteint pas 5 pieds (152 cm). Le modèle SV à cabine double arrive uniquement avec le plateau de 6 pieds, ce qui explique son empattement et sa longueur accrus de 35 cm.

L’habitacle du Frontier à quatre portières convient tout juste à une jeune famille, mais il est loin des cabines de limousine que proposent les camionnettes pleine grandeur. La banquette arrière ne procure presque aucun soutien en raison de son assise basse et de son manque de relief. Le dossier très vertical n’aide en rien le confort. Il s’abaisse en deux sections pour créer une surface de rangement presque plane, tandis que l’assise peut pivoter vers le haut pour permettre de transporter un objet encombrant à l’abri des intempéries. Le coussin dissimule un long compartiment dépourvu de séparateur ou de couvercle.

Les sièges avant sont nettement plus accueillants que la banquette, bien que le soutien lombaire et l’angle de l’assise ne se règlent pas, même dans les versions haut de gamme. Le conducteur pourrait d’ailleurs être tenté de reculer davantage son siège que d’habitude, puisque le bas du tableau de bord arrive très près du genou droit. L’absence de volant télescopique amplifie cet irritant pour les gens qui n’aiment pas conduire les bras tendus. Franchement, Nissan aurait dû profiter de la refonte pour inclure cet accessoire, devenu quasi universel de nos jours.

Le frein de stationnement à pédale constitue un autre témoin du passé, à une époque ou la majorité des véhicules ont un frein électronique à bouton-poussoir. Dans le même esprit, la lunette arrière ne comporte toujours pas de dégivreur électrique. Celle des rivaux du Frontier non plus, mais une fois de plus, pourquoi ne pas innover un peu?

Tout au moins, le tableau de bord redessiné comporte la plus récente version du système multimédia de Nissan. Qu’il mesure 8 pouces (versions S et SV) ou 9 pouces (Pro-4X), l’écran tactile est aussi clair que logique et rapide. Fidèle à son habitude, le constructeur a prévu plusieurs boutons et deux molettes pour faciliter l’accès aux fonctions principales. Un bon vieux levier de vitesses traditionnel et une série de commandes réservées à la ventilation complètent le topo.

Il faut toutefois déplorer la piètre efficacité de cette ventilation pour réchauffer à la fois le pare-brise et le bas de l’habitacle. Même après quelques heures au volant, nous continuions d’avoir froid aux pieds lors de notre essai hivernal, ce qui n’arrive presque jamais. Comble d’ironie, la soufflerie est l’une des plus bruyantes que nous avons entendues dans un véhicule récent.

Autres faits saillants

Commodités: sièges avant et volant chauffants, siège électrique du conducteur, climatiseur automatique, jantes en alliage et rétroviseurs électriques absents du modèle S de base à cabine allongée; il vaut vraiment la peine de payer le supplément de 1500$ pour la version SV. Plaques de protection sous la carrosserie, rails et crochets de rangement mobiles dans la caisse, navigation, recharge sans fil et déverrouillage sans clé réservés à la Pro-4X.

Caractéristiques de sécurité

  • Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
  • Régulateur de stabilité avec système antipatinage
  • Assistance au démarrage en pente
  • Contrôle de vitesse en descente
  • Coussins gonflables frontaux
  • Coussins gonflables pour les genoux à l’avant
  • Coussins gonflables latéraux avant
  • Rideaux gonflables latéraux
  • Deux appuie-tête réglables à l’avant, deux appuie-tête amovibles aux places latérales arrière, aucun à la place centrale; ceux de l’avant sont conçus pour réduire l’effet du coup de fouet cervical en cas de collision arrière
  • Alerte de présence possible sur la banquette arrière
  • Caméra de recul
  • Système de surveillance de la pression des pneus avec signal de pression adéquate
  • Alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique d’urgence et détection des piétons
  • Système de surveillance des angles morts
  • Alerte de circulation transversale arrière
  • Alerte de sortie de voie
  • Allumage automatique des feux de route
  • Capteurs d’aide au stationnement arrière
  • Régulateur de vitesse adaptatif
  • Affichage de la limite de vitesse et système de surveillance périphérique (de série dans le Pro-4X, non offerts dans les autres versions)

Résultats aux tests de protection à l'impact


National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 4 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 3 / 5

Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement: Non testé
Latéral: 3 / 4
Arrière: Non testé
Résistance du toit: Non testé

Visibilité

La position de conduite haute et les grandes glaces au seuil horizontal assurent une bonne visibilité dans un environnement dégagé. La surveillance des angles morts compense partiellement le petit format des rétroviseurs. La caméra de recul et la surveillance périphérique améliorent la sécurité lors des manœuvres de stationnement, que complique la hauteur du capot.

Phares: blocs optiques DEL de série dans les versions Pro-4X; les autres versions ont des phares halogènes. L’Insurance Institute for Highway Safety n’a pas encore évalué leur efficacité.

Mécanique

La plupart des camionnettes vendues en Amérique du Nord se composent d’une cabine et d’un plateau boulonnés sur un cadre autonome. La recette s’applique au Nissan Frontier, dont le châssis à échelle a directement fait le saut de l’ancienne à la nouvelle génération du véhicule.

Les ingénieurs de Nissan se sont notamment appliqués à réviser la suspension de leur «petit» camion afin d’améliorer l’amortissement. En outre, des fixations hydrauliques joignent désormais la cabine au cadre, ce qui réduit la vibration de 80% selon le constructeur.

Les modèles Pro-4X reçoivent des amortisseurs Bilstein à l’avant, un essieu arrière Dana et des plaques de protection sous la carrosserie. Comme tous les autres Frontier, ils arrivent de série avec un système 4x4 à prise temporaire, que le conducteur engage si nécessaire au moyen d’une molette sur le tableau de bord. Une gamme basse (4 Low) est au rendez-vous pour faciliter les excursions hors route, au même titre qu’un dispositif de contrôle de vitesse en descente.

Étonnamment, la direction conserve une assistance hydraulique plutôt que de migrer à l’électrique, comme dans l’écrasante majorité des véhicules contemporains. Nissan dit l’avoir révisée, notamment pour en «accélérer la réponse» et «réduire l’effort requis». Nos impressions de conduite révèlent que l’un de ces objectifs n’a clairement pas été atteint.

Le Nissan Frontier 2022 étrenne au Canada un nouveau moteur offert depuis 2020 chez nos voisins du sud. Ainsi, un V6 de 3,8 litres à injection directe remplace à la fois le quatre cylindres de 2,5 litres et le V6 de 4 litres de l’ancien modèle. Il fournit 49 chevaux de plus que ce dernier, pour un total de 310, et un couple identique de 281 livres-pied à 4000 tours/minute.

Similaire à celle de l’ancien Nissan Titan, la boîte automatique compte neuf rapports plutôt que les cinq offerts jusqu’en 2019. Cette transmission – et le moteur qu’elle accompagne – contribue à une baisse de 11,5% de la consommation combinée ville-route selon Ressources naturelles Canada.

Tout de même, à 12,3 L/100 km, la cote officielle dépasse encore celle de tous les rivaux du Frontier munis d’une transmission automatique, sauf le Jeep Gladiator. Par une semaine glaciale de janvier, nous avons mesuré 16 L/100 km sur un parcours constitué aux deux tiers d’autoroute.

La capacité de remorquage de 2944 kg (6490 lb) dépasse légèrement celle du Toyota Tacoma, tandis que tous les concurrents de marque nord-américaine peuvent remorquer au moins 3175 kg (7000 lb).

Impressions de conduite

Discrètes sur papier, les modifications qu’a apportées Nissan à la mécanique du Nissan Frontier font pourtant des merveilles pour son comportement routier.

Les camionnettes compactes sont souvent bruyantes, sautillantes, presque instables sur une route le moindrement bosselée. Le Frontier évite habilement ces pièges: la majorité du temps, le roulement s’avère à la fois doux et bien maîtrisé. Il faut vraiment rencontrer une importante crevasse pour sentir le train arrière se dérober un peu lorsque la caisse est vide.

La direction assure une bonne tenue de cap à vitesse de croisière et elle permet un guidage assez précis en virage. Sa lourdeur inhabituelle à basse vitesse nuit toutefois à la maniabilité en ville; dommage, parce que les dimensions raisonnables du Frontier permettent de l’enfiler à des endroits où les camionnettes pleine grandeur seraient très mal à l’aise.

Bien entendu, la caisse penche dans les courbes abordées avec entrain, mais pas au point d’ébranler la confiance au volant. L’intervention bien calibrée du système antipatinage renforce également l’assurance du conducteur, puisqu’elle permet de rouler en mode propulsion même en présence de glace et de neige tapée aux intersections.

Il serait tout de même intéressant que le rouage 4x4 s’engage de lui-même lorsque l’adhérence diminue, mais pour l’instant, seuls les Honda Ridgeline et Jeep Gladiator proposent cette caractéristique parmi les camionnettes intermédiaires.

Enfin, la nouvelle motorisation coiffe tous les V6 de la catégorie au chapitre de la douceur, même si elle se fait toujours entendre à vitesse de croisière. Elle paraît nettement plus en verve que le moteur du Tacoma, qui a toujours l’air à bout de souffle, ou que le V6 des camionnettes GM, qui manque de couple à bas régime.

L’étagement idéal de la transmission y est assurément pour beaucoup; en prime, les rapports passent presque toujours avec une douceur impeccable.

Autres faits saillants

Freinage: la pédale juste assez ferme et progressive réagit dès qu’on y touche. Puissance adéquate et arrêts rectilignes en situation d’urgence. Système antiblocage efficace, mais pas trop sensible.

Assistance à la conduite: régulateur de vitesse adaptatif prompt à ralentir, même lorsqu’on règle au minimum la distance avec le véhicule qui précède. Il suffit d’appuyer longtemps sur le bouton principal pour accéder à un régulateur classique.

Fiche technique