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Essai routier

NISSAN Altima 2019

Carte inattendue pour se démarquer: la traction intégrale – de série, s’il vous plaît!

2 avril 2019

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Roulement souple
  • Traction intégrale efficace, de série
  • Sièges avant très confortables
  • Habitacle logeable
  • Insonorisation soignée
  • Ergonomie réussie

Points négatifs

  • Direction peu communicative
  • Roulis en virage
  • Transmission lente à rétrograder
  • Puissance adéquate sans plus
  • Système multimédias peu attrayant

Survol

La Nissan Altima entame sa 27e année-modèle entièrement remodelée. Elle inaugure une nouvelle plateforme pour le constructeur, assortie d’un moteur fortement retravaillé et d’un style repensé, tant dehors que dedans. Dans un segment de marché en déclin, Nissan joue une carte inattendue pour tenter de démarquer sa berline: il lui greffe la traction intégrale de série pour le marché canadien, un avantage que seule la Subaru Legacy pouvait revendiquer jusqu’à maintenant parmi les berlines intermédiaires.

Le constructeur en profite d’ailleurs pour simplifier la gamme 2019. Trois versions figurent au catalogue – S, SV et Platine –, sans aucun ensemble optionnel. Toutes sont mues par le même quatre cylindres de 2,5 litres assorti d’une transmission à variation continue. Aux États-Unis, un moteur de 2 litres turbo remplace l’ancien V6 de 3,5 litres à titre d’option plus puissante. Or, ce moteur ne traversera pas la frontière canadienne, puisque Nissan le jumelle seulement avec le rouage à deux roues motrices, qui n’est plus offert ici. Cette situation paraît curieuse, d’autant plus que l’Infiniti QX50 combine justement ce moteur turbo avec quatre roues motrices. Quoi qu’il en soit, la grande majorité des acheteurs d’intermédiaires optent de toute manière pour la motorisation de base.

Offerte de 29 793$ à 37 093$, l’Altima provient toujours du complexe de Nissan à Smyrna, au Tennessee.

Verdict

Confort, douceur et tranquillité d’esprit semblent avoir guidé le développement de la Nissan Altima 2019. Cette grande Nissan se débrouille bien lorsqu’on la pousse un peu, mais elle n’incite pas à le faire malgré sa silhouette musclée. C’est loin d’être un reproche, puisque la clientèle fidèle aux berlines apprécie souvent plus le raffinement que les prouesses dynamiques. À lui seul, le rouage intégral convaincra probablement plusieurs acheteurs qui hésitent entre les nombreux excellents choix dans cette catégorie.

Évaluation

Carrosserie et habitacle

Affirmer que les lignes d’une voiture sont agressives constitue habituellement un abus de langage. Dans le cas de l’Altima, c’est presque vrai tellement Nissan a poussé loin le design de sa calandre en «V» et de ses phares en forme de boomerang. Le fameux design de toit «flottant» qu’on trouve sur plusieurs modèles de la marque – et qui migre chez certains concurrents – contribue aussi à rajeunir l’image de la voiture.

Derrière ces apparats se trouve une berline plus longue et plus basse de 3 cm, et plus large de 2 cm que sa devancière; elle conserve tout de même les proportions classiques d’une intermédiaire. L’espace intérieur suffit amplement pour quatre personnes, même si la ligne de toit abaissée réduit le dégagement pour la tête à l’arrière. Le passage de l’arbre de transmission impose toutefois un volumineux tunnel central que n’apprécierait guère un cinquième occupant.

Nissan fait grand cas, depuis quelques années, de ses sièges avant «zéro gravité» inspirés, dit-il, de la NASA. Marketing ou non, ces baquets marient un soutien de bon aloi avec un rembourrage généreux. Leur confort va de pair avec une bonne position de conduite, des cadrans classiques et des commandes simples pour créer un environnement facile à vivre.

La logique du système multimédia ne pose généralement pas de souci. Il est plus clair que dans les Nissan moins chères ou plus vieillottes, mais il s’en dégage encore une impression vaguement bon marché que d’autres constructeurs réussissent à occulter. Quatre ports USB (deux de type A et deux de type C) de même que les interfaces Android Auto et Apple CarPlay sont de série, mais la surface de recharge de téléphone par induction brille par son absence.

Une petite note pour les douillets: les sièges chauffants de série s’acquittent très rapidement de leur tâche; même chose pour le volant chauffant, qui est toutefois réservé aux modèles SV et Platine. Parmi les autres commodités livrées sans supplément figurent un démarreur à distance, un siège électrique pour le conducteur et l’entrée/démarrage sans clé. Ne cherchez pas de toit ouvrant panoramique ni de mode manuel pour la transmission automatique, peu importe le degré de finition.

Sécurité

Nissan a récemment pris l’habitude d’inclure le freinage automatique d’urgence dans ses véhicules nouveaux ou redessinés. Toutes les versions de l’Altima font honneur à cette règle non écrite, mais seules les SV et Platine proposent la surveillance des angles morts et, nouvellement cette année, le freinage automatique en marche arrière. Ce dispositif vient compléter une visibilité déjà potable pour une voiture moderne, gracieuseté d’un seuil de glaces latérales plutôt horizontal.

L’assistance ProPilot apparaît également à l’échelon SV de la gamme; elle allie un dispositif de maintien au centre de la voie avec la correction automatique de trajectoire et un régulateur de vitesse adaptatif pour permettre une conduite semi-autonome sur de courtes distances. Toute cette technologie fonctionne de façon relativement progressive, pour peu que les conditions routières soient clémentes – et qu’on accepte de laisser «l’ordinateur» prendre les devants! Pour ceux qui n’apprécient guère cette perspective, mais qui veulent reposer leur jambe droite lors des longs trajets, Nissan permet toujours de sélectionner un régulateur de vitesse classique.

Résultats aux tests de protection à l'impact


National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 5 / 5

Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4

Parmi les meilleurs choix de la catégorie

Mécanique

D’après les responsables nord-américains de Nissan, l’entreprise n’a jamais investi autant d’argent dans le renouvellement d’un modèle que pour l’Altima 2019. Il paraît d’ailleurs étonnant de voir apparaître une nouvelle plateforme dans une voiture intermédiaire, alors que cette catégorie ne cesse de perdre des adeptes.

Cela permet d’abord au constructeur d’affirmer qu’il continue de croire au concept de la berline standard pendant que certains rivaux l’abandonnent. Bien sûr, cela ne s’arrête pas là: le châssis servira de base aux prochaines générations des VUS et multisegments intermédiaires que sont les Murano, Pathfinder et Infiniti QX60. C’est là que Nissan rentabilisera vraiment son investissement.

En attendant, la Nissan Altima est la première du lot à profiter d’une structure renforcée et plus légère grâce à l’utilisation accrue d’acier à haute résistance. Habituellement, une coque plus rigide permet d’assouplir les réglages de suspension sans nuire au comportement routier. C’est donc ce qu’a fait Nissan, tout en conservant la configuration indépendante habituelle (jambes de force à l’avant, bras multiples à l’arrière).

À l’instar des Murano et Pathfinder actuels, l’ancienne Altima avait encore une direction électrohydraulique; celle-ci employait une pompe électrique pour faire circuler un fluide dans des canalisations afin d’assister les manœuvres. Le modèle 2019 adopte l’assistance 100% électrique qui est devenue la norme pour favoriser l’économie d’essence.

Cette Altima devient aussi la première à proposer l’injection directe de carburant dans son moteur de 2,5 litres. Nissan dit avoir remplacé 80% des pièces de son «gros quatre» afin d’améliorer la sacro-sainte équation puissance-rendement énergétique. La version remaniée fournit donc 182 chevaux, soit 3 de plus que sa devancière. Le couple grimpe de 1 livre-pied, pour en atteindre 178, qui sont livrées à un régime légèrement inférieur.

Loin d’être spectaculaires, ces hausses montrent que le constructeur a mis l’accent sur la consommation de carburant. Et c’est une bonne chose, puisque la Nissan Altima affiche maintenant une cote combinée ville-route de 7,9 L/100 km (Ressources naturelles Canada), soit seulement 4% qu’en 2018. Le tout en proposant cette année le rouage intégral! Il faudra voir si ces prévisions se réaliseront, mais notre premier contact a semblé prometteur.

Impressions de conduite

Nous avons eu la chance d’échantillonner la Nissan Altima 2019 sur des routes bien de chez nous: d’abord à cheval entre les Laurentides et Lanaudière, dans la région de Mont-Tremblant, puis sur le chemin du retour vers la métropole. En chemin, nous avons fait un arrêt sur le circuit Mécaglisse de Notre-Dame-de-la-Merci afin de tester le rouage intégral en circuit fermé.

Réalisée alors que l’hiver battait encore son plein, au début de mars, cette prise de contact a d’abord mis en lumière le confort de la voiture sur les nombreuses chaussées dégradées de notre itinéraire. Bosses, crevasses et nids-de-poule «raisonnables» s’effacent presque sous les roues de l’auto, sans qu’on ait non plus l’impression de rouler sur un nuage de guimauve.

L’envers de la médaille, c’est que la caisse penche sensiblement en virage. Ce roulis se manifeste progressivement, mais il ne donne pas envie de tester la tenue de route (qui est pourtant fort adéquate). La nouvelle direction tout électrique non plus, d’ailleurs, parce qu’elle isole trop le conducteur des sensations de la route; il s’agit d’un thème plutôt commun chez Nissan.

En revanche, la traction intégrale ajoute une bonne mesure de confiance à la conduite. Privées de traction tant que le train avant adhère bien à la route, les roues arrière peuvent recevoir jusqu’à 30% de la puissance lorsque celui-ci patine. Cette proportion monte à 50% au moment des démarrages. Toute cette danse s’effectue de manière rapide, mais graduelle, si bien qu’on surprend rarement les roues avant à patiner – un phénomène bien perceptible chez certaines rivales munies d’un rouage intégral du même type. L’arrière-train n’a pas non plus tendance à décrocher sec lorsque l’ordinateur y dépêche de la puissance.

Il ne faut pas trop se surprendre, parce que tout semble calculé en vertu de la douceur dans cette voiture. Même l’accélérateur et la transmission ne se pressent pas de libérer la puissance, à moins qu’on insiste assez fortement. Cela joue sûrement en faveur de l’économie d’essence et du silence de fonctionnement, mais l’agrément de conduite en prend un peu pour son rhume.

Si c’est votre priorité, la catégorie regorge de choix plus dynamiques; mais si vous privilégiez le confort, la Nissan Altima mérite un long coup d’œil.

Fiche technique