
MINI Clubman 2019
C'est en version S que la familiale de la gamme Mini offre le meilleur compromis
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Moteur à 3 cylindres efficace
- Direction précise et directe
- Tenue de route aiguisée
- Traction intégrale perfectionnée
- Bonne position de conduite
- Finition originale et soignée
Points négatifs
- Roulement bruyant
- Accès difficile à l’intérieur
- Visibilité problématique
- Commandes complexes
- Chauffage inadéquat
- Options nombreuses et chères
Survol
La Mini Clubman, c’est la familiale de la gamme Mini. Surtout depuis l’arrivée de la seconde génération, en 2016, qui a gonflé en tous sens et qui a troqué l’unique portière arrière «à l’envers» de l’ancien modèle pour une paire d’ouvertures traditionnelles.
Apparentée aux BMW X1 et X2, la Mini Clubman respecte l’équation habituelle de Mini: trois versions, autant de moteurs, deux boîtes de vitesses (dont une manuelle!) et un catalogue d’options pour tous les goûts. Une refonte partielle touchera principalement l’esthétique en 2020.
Même si son constructeur est allemand, la Mini Clubman est toujours construite dans l’usine d’origine de la marque, à Oxford, au Royaume-Uni.
Verdict
Vrai, la Mini Clubman n’a de minimaliste que le nom de famille. Elle a assez grandi pour accommoder réellement une (petite) famille, poussette et quelques sacs compris. Qui dit empattement allongé dit aussi confort accru, sauf pour la version John Cooper Works, toujours aussi sèche. Il ne faut simplement pas s’attendre à l’agilité d’un go-kart, comme dans une Mini à hayon, mais bien au dynamisme d’une compacte au penchant sportif, comme la Volkswagen Golf. Le tout avec plus de style, de luxe... et de dollars additionnés sur le contrat de vente.
Évaluation
Carrosserie, habitacle et espace de chargement
Mini a allongé la Clubman de 31 cm lors de sa refonte il y a quatre ans. Pour les plus vieux d’entre nous, c’est un pied de plus d’un seul coup! La voiture a aussi gagné 12 cm en empattement et en largeur. Malgré ces proportions complètement différentes, les phares globuleux, le toit plat et les larges montants de toit noirs assurent une filiation immédiate avec les autres produits de la marque.La Mini Clubman actuelle conserve l’ouverture arrière à double battant qui caractérise depuis toujours la familiale de Mini. Avec l’accès mains libre optionnel, il suffit de se tenir derrière l’auto pour que les battants s’ouvrent tour à tour, au complet. Fonction pratique, certes, mais qui peut aussi surprendre dans un stationnement serré...
Le coffre suffit amplement pour le traditionnel «week-end en couple». On peut même y glisser une poussette et quelques sacs de voyage sans trop de mal grâce à la très grande ouverture. Une fois repliés, les dossiers de la banquette forment une surface plane avec le plancher du coffre.
L’absence de roue de secours complique les choses en cas de crevaison, puisque les pneus à roulage à plat qui les remplacent peuvent difficilement être réparés après avoir crevé. En revanche, l’espace libéré crée un vaste compartiment de rangement dissimulé.
En raison du large rebord du toit et du seuil très bas, accéder à l’habitacle n’est pas une mince affaire pour des personnes de grande taille. Une fois «tombées» dans les sièges avant, elles devraient tout de même trouver assez d’espace pour les jambes grâce aux longues glissières des baquets.
Ceux-ci font rimer le soutien avec une fermeté quasi excessive, tradition allemande oblige (Mini est une division de BMW, ne l’oublions pas). La longue portée du volant télescopique, une autre habitude germanique, assure toutefois une excellente position de conduite.
La Clubman présente le tableau de bord habituel de Mini, tout en courbes. Il y a déjà quelques années que l’indicateur de vitesse et les autres cadrans ont migré devant le conducteur, dans une nacelle ronde qui suit le volant lorsqu’on le déplace en hauteur. Plutôt petits, ces instruments demeurent plus faciles à consulter que lorsqu’ils étaient situés au centre du tableau de bord.
À cet endroit se trouve toujours un affichage circulaire surdimensionné, qui accueille désormais l’écran multimédia et quelques touches d’accès rapide. À la façon BMW, on navigue par l’entremise d’une molette et d’une poignée de boutons situés entre les deux sièges, mais l’écran est également tactile chez Mini.
Une série d’interrupteurs à bascule gèrent d’autres fonctions, comme le démarrage, tandis que la ventilation profite de ses propres commandes. De concert avec les leviers à impulsion sur la colonne de direction, cet environnement inhabituel exige une bonne période d’adaptation.
Autres faits saillants
Places arrière: espace suffisant pour installer des enfants dans de volumineux sièges d’appoint lorsque les sièges avant sont réglés pour des occupants de 1,78 m (5 pieds 10 pouces). Dégagement pour les jambes réduit à néant si les baquets avant sont pleinement reculés. Banquette basse et très ferme.
Commodités: il faut obligatoirement choisir une «gamme» à l’achat d’une Clubman, à laquelle on peut ensuite ajouter des ensembles ou des options individuelles. La moins chère de ces gammes, la Classique, comprend un toit ouvrant panoramique, des jantes en alliage et des sièges chauffants; elle coûte 1300$, ce qui établit le véritable prix de départ à 32 235 $ (y compris des frais de transport et préparation exorbitants de 2245$). Pour obtenir la simple interface Apple CarPlay, il faut sélectionner la gamme Premier+, qui gonfle encore la facture de 4550$.
Instrumentation: système de visualisation à tête haute optionnel dans tous les modèles (750$). Fort pratique, un tel dispositif projette les principales informations de la conduite dans le bas du pare-brise.
Finition: ambiance contemporaine et technologique qui fait écho au design extérieur éclaté. Grand souci du détail. Assemblage précis. Matériaux pas tout à fait luxueux, mais de bonne qualité.
Rangement: compartiments très restreints devant le levier de vitesses et sous l’accoudoir central. Vide-poches adéquats dans les portières. Porte-gobelets avant situés devant le levier de vitesses, où ils évitent de nuire aux changements de rapports.
Caractéristiques de sécurité
- Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance, assistance au freinage d’urgence et asséchement automatique des disques
- Régulateur de stabilité avec système antipatinage
- Dispositif antirecul
- Coussins gonflables frontaux
- Coussins gonflables pour les genoux du conducteur et du passager
- Coussins gonflables latéraux avant
- Rideaux gonflables latéraux
- Ceintures de sécurité avant munies de prétendeurs
- Quatre appuie-tête réglables
- Caméra de recul
- Système de surveillance de la pression des pneus
- Capteurs de distance de stationnement, alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique d’urgence et régulateur de vitesse adaptatif (compris dans l’ensemble optionnel Système d’aide à la conduite)
Visibilité
Position de conduite basse, montants de toit larges et rapprochés, hauteur limitée des glaces, petits rétroviseurs, lunette arrière en deux sections: voilà autant de facteurs qui rendent la visibilité hasardeuse. Aucun système de surveillance des angles morts ne figure au catalogue pour faciliter les changements de voie.Phares: l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) n’a pas évalué les phares de la Clubman. Toutefois, il a décerné une mauvaise note aux blocs halogènes des Mini à hayon et Countryman en raison de leur faible luminosité en toute circonstance. Les projecteurs DEL de ces modèles ont mieux fait, sans s’illustrer parmi les meilleurs.
Mécanique
La Mini Clubman emploie la même plateforme que la Mini Countryman et que plusieurs petites BMW, dont l’utilitaire X1. Cette architecture est conçue pour des roues avant motrices ou un rouage intégral; celui-ci équipe toutes les Clubman vendues au Canada depuis 2018.En conduite normale, ce dernier a recours aux roues arrière seulement lorsque celles de l’avant patinent, au moment des départs ou dans certains virages pris à vive allure. Autrement, le train avant fait le travail, aidé par un différentiel verrouillable qui favorise la roue la plus adhérente en virage.
Trois moteurs turbo sont au programme de la Clubman, les mêmes que pour toutes les autres Mini au Canada. La version Cooper arrive avec un trois cylindres de 1,5 litre qui fournit 134 chevaux et jusqu’à 162 livres-pied de couple à partir seulement 1250 tours/minute.
La Mini Cooper S propose 189 chevaux et 207 livres-pied avec son quatre cylindres de 2 litres. Des réglages plus permissifs permettent à la sportive finition John Cooper Works (JCW) d’offrir 228 chevaux et 258 livres-pied à partir du même moteur de 2 litres, exactement comme le BMW X1.
Toutes ces motorisations sont jumelées avec une boîte manuelle à six vitesses, ce qui fait de la Clubman un des rares véhicules à quatre roues motrices qui compte encore trois pédales. Bien entendu, une transmission automatique figure au catalogue; fournie par le spécialiste japonais Aisin, elle compte huit rapports et un mode manuel, assorti de palettes derrière le volant dans la JCW.
Étrangement, la Clubman la plus puissante s’annonce aussi la plus économique en carburant, selon les cotes de Ressources naturelles Canada. Vérification faite, notre essai de la JCW s’est soldé par une moyenne de 7,3 L/100 km, soit 0,1 L/100 km de moins que la Cooper S conduite dans des conditions semblables (80% d’autoroute en plein été).
Fait à noter, les deux résultats sont inférieurs à la cote officielle! La Cooper à trois cylindres a quant à elle requis 10,3 L/100 km lors d’un essai plus court réalisé au cœur de janvier.
Impressions de conduite
Nous avons eu l’occasion d’essayer les trois versions de la Mini Clubman depuis sa refonte de 2015, toutes munies de la boîte automatique. Certes, la JCW s’est démarquée par sa fougue et par l’adhérence supplémentaire de ses pneus plus larges montés sur des jantes de 18 pouces. En mode sport, c’est celle qui s’inscrit le plus franchement en virage et qui relaie les meilleures sensations du bitume.En contrepartie, la Clubman la plus rapide s’est aussi avérée la moins confortable du lot. La conjugaison d’une suspension raffermie avec des pneus à profil bas munis de flanc très rigides – pour pouvoir rouler à plat en cas de crevaison – entraîne un roulement sec et tendu, même sur l’autoroute. La JCW est aussi clairement la plus bruyante des Clubman, surtout dans le mode sport, qui accentue la note d’échappement d’avance ronflante.
À l’autre extrémité de la gamme, la Cooper à trois cylindres s’est montrée parfaitement à l’aise en situation urbaine grâce à sa monte pneumatique plus raisonnable et à sa suspension plus souple.
C’est la Clubman la plus confortable du lot, mais sa direction demeure assez vive pour la séparer de la moyenne des sous-compactes. La boîte à huit rapports exploite à merveille le généreux couple du moteur pour donner une expérience quasi trop sereine pour une Mini. Le petit moulin montre toutefois ses limites à propulser une voiture de ce poids lorsqu’on entre sur l’autoroute: il faut être patient.
Notre essai hivernal de cette version a mis en valeur l’efficacité du rouage intégral. Le système parvenait à garder la voiture dans le droit chemin malgré des pneus beaucoup trop orientés vers la performance, qui manquaient nettement de traction et d’adhérence.
Positionnée au centre la gamme, la Cooper S représente effectivement le meilleur compromis de la gamme. Elle évite la brusquerie de la JCW tout en fournissant la vivacité à laquelle on s’attend d’une Mini. Comme solution de rechange à une Volkswagen Golf GTI, mais en plus exclusif, cette Clubman fait bien le travail... à condition d’y mettre le prix, surtout si on se laisse gagner par les options.