
MERCEDES-BENZ Classe E 2017
Une (autre) preuve que la voiture autonome se rapproche de nos boulevards…
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Performances assurées
- Stabilité exceptionnelle
- Tenue de route sûre
- Finition haut de gamme
- Sièges très confortables
- Grand choix de versions
Points négatifs
- Transmission parfois hésitante
- Suspension ferme
- Moteur de base moins raffiné qu’un 6 cylindres
- Certaines commandes complexes
- Console centrale trop large
- Options nombreuses et chères
Survol
Il faut remonter près de 65 ans pour trouver l’origine de la Mercedes-Benz Classe E, dont la dixième génération vient d’arriver pour 2017. La carrosserie redessinée ne frappe pas autant que l’habitacle transformé, bourré de technologies avant-gardistes. Dans l’air du temps, un quatre cylindres turbo remplace le moteur V6 sous le capot du modèle E 300 d’entrée de gamme. La Mercedes Classe E propose aussi un haut degré d’assistance à la conduite, signe que la voiture autonome se rapproche toujours de nos rues et boulevards.
Toutes les Mercedes-Benz Classe E vendues au Canada sont assemblées en Allemagne. L’évaluation qui suit se concentre sur la berline, mais le renouvellement touche aussi la familiale – la seule qui reste dans la catégorie, avec la Volvo V90. Le coupé et le cabriolet restent inchangés pour 2017.
Verdict
Malgré ses lignes contemporaines, la nouvelle Mercedes-Benz Classe E 2017 n’est pas la voiture la plus sexy chez Mercedes-Benz, du moins en version berline. Elle incarne plutôt à merveille les valeurs traditionnelles du plus ancien constructeur germanique : solidité, luxe discret, force tranquille. Seul bémol : la suspension un peu plus sèche qu’avant nuit au confort sur pavé dégradé. Il faut également prendre les nombreux systèmes d’aide à la conduite pour ce qu’ils sont, et ne pas s’attendre à une véritable voiture semi-autonome.
Évaluation
Carrosserie, habitacle et espace de chargement
Mercedes-Benz entretient depuis longtemps l’air de famille entre ses modèles, mais la nouvelle Classe E ressemble tellement à la Classe C qu’on les confond aisément. Voilà qui pourrait déplaire aux propriétaires du modèle supérieur, qui paient de 15 000 à 20 000 $ de plus pour leur berline...Le gabarit plus imposant de la Classe E se fait vite remarquer lorsqu’on la regarde de plus près ou qu’on monte à bord. L’habitacle peut accueillir quatre adultes en même temps sans trop de mal, quoique le dégagement pour les jambes et la tête ait légèrement diminué cette année. C’est d’autant plus étrange que l’empattement et la longueur ont respectivement augmenté de 6,5 et de 4,3 cm.
Accès facile aux places avant, plus délicat à l’arrière en raison de l’arc prononcé du toit. Sièges avant très confortables : le rembourrage ferme, mais pas trop dur fournit un excellent soutien dans tous les types de trajets. Avec leurs réglages multiples, y compris celui de l’appui pour les cuisses, ainsi que la longue portée du volant télescopique, les personnes de toute taille trouveront une bonne position de conduite. Seul bémol : le genou entre facilement en contact avec la large console centrale, un problème courant dans les voitures allemandes.
Autres faits saillants
Places latérales arrière bien formées. Place centrale inhospitalière : coussins trop durs et plats, peu d’espace pour les jambes et les pieds en raison de l’imposant tunnel central. De série : bouches de ventilation derrière la console, pochettes de rangement derrière les sièges, accoudoir central avec porte-gobelets et porte-bouteilles dans les portières. Sièges arrière chauffants optionnels dans tous les modèles; certaines compactes deux fois moins chères les proposent maintenant de série.
Coffre de la berline logeable en longueur et en hauteur, mais limité en largeur par l’intrusion notable des passages de roues et par les charnières traditionnelles du couvercle. En revanche, celles-ci sont dissimulées pour éviter tout dommage à la marchandise. Dossiers de la banquette arrière rabattables 40/20/40, une solution pratique et rare dans une berline. Fermeture électrique optionnelle.
Finition et commodités
Peinture irréprochable et assemblage de haute précision, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Finition soignée et matériaux de qualité : touches contrastantes en aluminium brossé ou en plastique laqué, boiseries véritables à pores ouverts, coutures apparentes sur les sièges. Au prix demandé (plus de 60 000 $), la E 300 de base devrait cependant proposer des sièges en cuir véritable de série, quoique le similicuir Artico soit assez convaincant.En lieu et place d’une instrumentation classique, la plupart des modèles présentent un immense écran horizontal de 31,2 cm (12,3 pouces). Plusieurs affichages sont possibles : cadrans analogiques traditionnels, indicateur de vitesse numérique, ordinateur de trajet proéminent, etc. Tous sont clairs et d’un graphisme impeccable.
Un autre écran de la même taille est situé au centre du tableau de bord, dans le prolongement du premier; il rassemble presque toutes les fonctions de l’auto (audio, téléphonie mains libres, GPS, ventilation, réglages des systèmes d’aide à la conduite, etc.). On le contrôle à l’aide d’un pavé tactile, semblable à celui d’un ordinateur portable, qui demande beaucoup de concentration en conduisant.
Même les commandes sur le volant sont désormais de ce type, et elles ne sont pas si précises que Mercedes-Benz le laisse entendre. Heureusement, le constructeur a conservé une grosse molette et quelques boutons qui rendent les choses un peu plus faciles. Une reconnaissance vocale efficace permet aussi de court-circuiter le dédale de menus.
Port USB, interfaces Apple CarPlay et Android Auto, système de navigation, sièges avant chauffants, phares DEL, essuie-glaces à capteur de pluie et démarrage sans clé de série. Il faut toutefois retenir l’ensemble Haut de gamme de 5 100 $ pour obtenir une caméra de recul, un volant chauffant et le déverrouillage sans clé dans la E 300. Une fois de plus, de telles caractéristiques devraient être livrées sans supplément dans une voiture de ce prix.
Des sièges multicontours à fonction massage, du cuir nappa, des pare-soleil de glaces arrière ou des accoudoirs chauffants vous intéressent? Pas de problème, à condition de fouiller encore plus creux dans vos poches! Une fois tout équipées, une E 300 dépasse les 80 000 $, alors qu’une AMG E 43 frise les 100 000 $.
Caractéristiques de sécurité
- Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
- Régulateur de stabilité avec système antipatinage
- Dispositif antirecul
- Coussins gonflables frontaux
- Coussin gonflable pour les genoux du conducteur
- Coussins gonflables latéraux avant
- Rideaux gonflables latéraux
- Ceintures de sécurité à prétendeurs à toutes les places
- Cinq appuie-tête réglables
- Système de surveillance de la pression des pneus
- Caméra de recul (de série dans les E 400 et AMG E 43, optionnelle dans la E 300)
- Système de surveillance des angles morts
- Alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique d’urgence
- Alerte de suivi de voie, dispositif de maintien au centre de la voie et système de surveillance des angles morts (tous avec correction automatique de la trajectoire), détection de collision latérale ou arrière imminente et de circulation transversale aux intersections, régulateur de vitesse adaptatif, assistance au changement de voie et aux manœuvres d’évitement (compris dans l’ensemble Conduite intelligente optionnel)
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 5 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs choix de la catégorie
Visibilité
Généralement bonne vers l’avant et sur les côtés; le système de surveillance des angles morts compense la petite taille des rétroviseurs. Réduite vers l’arrière en raison du haut couvercle de coffre, comme dans presque toutes les berlines, et des larges montants du toit. La caméra de recul propose une image de grande taille, toujours nette parce que la caméra se dissimule lorsqu’on roule en marche avant. Il est cependant inacceptable que cet important dispositif de sécurité demeure optionnel dans la E 300 alors qu’une panoplie de modèles économiques le proposent de série.Phares : faisceau des projecteurs DEL très lumineux, mais trop court en mode croisement. Distance éclairée suffisante en mode route, dont l’activation automatique est de série dans toute la gamme.
Moteur et boîte de vitesses
Sauf pour le moteur diesel offert de 2014 à 2016, il y avait belle lurette que Mercedes-Benz avait offert un quatre cylindres dans sa berline intermédiaire en Amérique du Nord. Une telle motorisation équipe cette année la E 300, la version la plus populaire de la gamme. D’une cylindrée de 2 litres, ce moteur turbo à injection directe est légèrement moins puissant que le V6 de 3,5 litres de l’an dernier, mais il fournit plus de couple à un régime inférieur.Résultat : des performances amplement vigoureuses en conduite quotidienne, et une excellente réserve de puissance pour les reprises. La douceur et la discrétion du moteur se font aussi apprécier, bien qu’elles ne peuvent rivaliser avec l’onctuosité et la sonorité raffinée de l’ancien V6. Pour les automobilistes qui tiennent encore à leurs six cylindres, deux versions d’un V6 de 3 litres biturbo demeurent au catalogue; le V8 biturbo de 4,7 litres est maintenant réservé au coupé et au cabriolet.
Toutes les berlines et la familiale sont livrées avec une transmission automatique à neuf rapports. Conçue et construite par Mercedes-Benz, elle passe les rapports en douceur et rétrograde sans délai. Son étagement réussi exploite bien la plage de puissance du moteur turbo. Des palettes derrière le volant permettent de l’utiliser en mode manuel, ce qui est surtout utile pour procurer du frein moteur en pente.
Sans être imperceptible, le système d’arrêt-démarrage automatique fonctionne de manière plus fluide que celui de plusieurs concurrents. Il contribue à une baisse de 7 % de la consommation annoncée pour la E 300, de concert avec le moteur plus petit et les rapports additionnels de la transmission. Nous avons mesuré une moyenne de 9,4 L/100 km sur un trajet composé aux trois quarts d’autoroute, ce qui se compare à la cote combinée de Ressources naturelles Canada.
Comportement routier
Les grandes berlines Mercedes-Benz se sont toujours démarquées par un roulement imperturbable qui donne l’impression qu’on se déplace dans une voûte à l’épreuve de tout. La plus récente Classe E poursuit la tradition : l’habitacle ultra silencieux, la stabilité directionnelle hors du commun et les sièges d’un rare confort en font une machine presque parfaite pour avaler des kilomètres d’autoroute.Pourquoi « presque »? Simplement parce que les réglages fermes de la suspension l’empêchent de filtrer les défauts du pavé avec la même grâce qu’auparavant. Une succession de trous et de bosses fait apparaître de petits mouvements secs de la caisse et une série de contrecoups inattendus dans une telle voiture. La suspension plus souple comprise dans l’ensemble de Luxe, offert sans frais, permet peut-être d’atténuer cet effet, mais nous ne l’avons pas testée. Une suspension pneumatique à amortissement réglable figure également au catalogue des options pour 2 000 $.
La facette positive de la médaille : la Mercedes-Benz Classe E aborde les virages de manière incisive, avec un roulis minimal – la caisse penche très peu – et un haut degré d’adhérence. Le rouage intégral à prise constante efface toute trace de sous-virage sur la route et la direction très précise permet de pointer le nez où l’on veut, sans effort. Le sélecteur de mode de conduite permet d’ailleurs de réduire l’assistance de la direction pour sentir un peu plus ses réactions linéaires en conduite sportive. Le freinage se montre parfaitement à la hauteur en toute circonstance, avec une pédale facile à moduler.
Malgré son intérêt bien réel pour les amateurs de conduite, la Classe E propose l’une des séries d’aides à la conduite les plus complètes sur le marché. Mercedes-Benz prétend même que la voiture peut se conduire toute seule sur une route à accès limité (par exemple, nos autoroutes) pour une période maximale d’une minute.
Nous avons brièvement essayé cette fonction, jumelée au régulateur de vitesse adaptatif, lors de notre essai hivernal. L’auto se guide effectivement dans sa voie sans problème... jusqu’à ce que le marquage s’efface ou qu’apparaissent des traînées de gadoue. Il arrive alors que le système tente de diriger la voiture dans la mauvaise trajectoire. C’est pourquoi il nous paraît essentiel de conserver toute son attention sur la route malgré l’essor de tels dispositifs.