
MAZDA MX-5 RF 2017
La Miata (pour les intimes) renoue avec le toit rigide rétractable
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Toit rigide bien conçu
- Comportement routier sportif
- Boîte manuelle exquise
- Direction exemplaire
- Suspension équilibrée
- Insonorisation enfin adéquate
Points négatifs
- Cabine restreinte
- Mauvaise visibilité arrière
- Matériaux ordinaires
- Prix élevé (toit rigide)
Survol
Vous avez craqué en 2016 pour la quatrième génération de la Mazda MX-5 – la Miata pour les intimes –, mais vous la vouliez avec un toit dur? Après plus d’un an d’attente, vous voilà servis. La MX-5 RF constitue une nouvelle interprétation du roadster à toit rigide rétractable lancé en 2006 par le constructeur d’Hiroshima. Seule la partie supérieure du toit s’efface dans le coffre; l’armature arrière reste en place, ce qui donne à l’auto l’allure d’un coupé muni d’un grand toit ouvrant.
Construite au Japon, la MX-5 RF est livrée en finition GS ou GT pour 3 000 $ de plus que la version à toit souple équivalente. En plus de son prix de base supérieur, le modèle à toit rigide propose davantage d’options luxueuses. Ainsi, une MX-5 RF GT tout équipée se rapproche dangereusement de la barre des 50 000$! Vaut-il la peine de payer si cher pour une voiture qui a toujours joué la carte de la décapotable abordable?
Verdict
Comme elle peut faire tourner les têtes, cette Mazda MX-5 RF... Le nouveau design de son toit rigide rétractable lui donne un souffle d’exotisme en plus de contribuer à créer la cabine la plus silencieuse de l’histoire de la MX-5. Sur la route, la voiture représente la définition même de l’agrément de conduite... tout comme la version à capote souple, qui coûte 3000$ de moins. Si le plaisir au volant compte plus que l’esthétique ou une poignée de décibels, voilà une somme facile à épargner!
Évaluation
Carrosserie, habitacle et espace de chargement
Même à près de 30 ans, la Mazda MX-5 est restée très fidèle à son concept d’origine – celui d’une décapotable à deux places simple, légère et, avant tout, hautement maniable. Il va sans dire que cette agilité, la voiture la doit en partie à son tout petit format, qui a très peu changé au fil des années.La nouvelle version RF (pour retractable fastback) reprend les dimensions de la MX-5 « normale », sauf pour cinq petits millimètres supplémentaires en hauteur. Il ne faut que 12 secondes pour abaisser ou remonter son toit rigide à la simple pression d’un bouton, sans loquet à déverrouiller. Et malgré la présence du toit, de son mécanisme et d’insonorisation additionnelle, la RF pèse seulement 56 kg de plus que la version à toit souple.
Mieux encore : toute cette quincaillerie laisse intact le volume du coffre, qui suffit à transporter une paire de valises de cabine et quelques autres effets pour un long week-end.
Bravo aux ingénieurs, qui ont réussi cette prouesse technologique tout en réussissant à rendre la MX-5 encore plus sexy qu’avec la capote souple. Tout est matière de goût, bien sûr, mais de nombreux passants ont signifié leur approbation durant notre essai, comparant les lignes à celles de coupés sport renommés et beaucoup plus chers, comme la Chevrolet Corvette. On a vu pire comme référence!
C’est quand on monte dans la MX-5 – ou plutôt quand on y descend – qu’on réalise à quel point elle est minuscule. Le dégagement pour les jambes suffit pour les personnes mesurant jusqu’à environ 1,85 mètre (6 pieds 1 pouce), ce qui n’était pas le cas dans les premières générations de l’auto. Toutefois, la tête d’une personne de cette taille touche au plafond lorsque le toit est en place. La largeur est aussi comptée, si bien que deux adultes joueront du coude. Certains pourraient également se sentir confinés entre les appuis latéraux proéminents des sièges, dont le rembourrage, mince et ferme, n’est pas des plus invitants.
La position de conduite typique d’une voiture sport plaira aux puristes : siège bas, jambes allongées, dossier vertical. La seule petite faiblesse concerne le volant non télescopique, qui oblige à se rapprocher des pédales si on souhaite avoir les bras bien fléchis. Il s’en faudrait de peu pour que cette proximité nuise aux manœuvres de talon-pointe, autrement facilitées par la disposition idéale du pédalier.
Pour plusieurs personnes, s’extirper de la MX-5 risque d’imposer le plus important défi. Avec la combinaison des longues portières, du plancher à quelques centimètres du sol et de l’arc prononcé du toit, faire une sortie élégante dans un stationnement public n’est pas une mince tâche!
Finition et commodités
La portion supérieure des portières assortie à la couleur de la carrosserie, les coutures contrastantes et le cuir Nappa optionnel sont des touches de luxe jamais vues dans une Mazda MX-5. Cela dit, les matériaux de base du tableau de bord, tous durs, ainsi que l’agencement de certaines teintes – du cuir brun avec du plastique rouge cerise dans notre voiture d’essai! – détonnent dans une voiture qui peut frôler les 50 000$.Commandes principales, ventilation, instrumentation : voilà autant de systèmes bien conçus et faciles d’approche. Nous aurions seulement troqué le témoin de changement de vitesse de la boîte manuelle (complètement inutile dans une voiture sportive) pour un rappel numérique de la vitesse. D’autant plus que l’indicateur de vitesse est situé à droite de la nacelle, un peu hors du champ de vision.
Le système d’infodivertissement n’a pas fait l’unanimité parmi nos essayeurs. Certains jugent un peu rudimentaire l’intégration de l’écran sur le dessus de la planche de bord, un peu comme si on y avait fixé une tablette. D’autres auraient préféré un véritable écran tactile plutôt que la grosse molette et les boutons derrière le levier de vitesses.
Et tous ont remarqué la lenteur de ses réactions, particulièrement au démarrage, alors qu’il faut attendre une longue minute avant de pouvoir changer de source sonore. En revanche, la connexion Bluetooth, la reconnaissance vocale et la sonorité de la chaîne audio sont satisfaisantes pour une décapotable.
Enfin, ne comptez pas trop sur la cabine pour ranger de menus objets. Il n’existe aucun espace ouvert pour déposer portefeuille ou téléphone, le coffret sous l’accoudoir contient à peine un paquet de gomme, et l’emplacement des porte-gobelets amovibles (entre le dossier des sièges ou dans l’espace dévolu au genou gauche du passager) est ridicule. La MX-5 regorge de qualités, mais le côté pratique n’en est pas une.
Caractéristiques de sécurité
- Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
- Régulateur de stabilité avec système antipatinage
- Dispositif antirecul
- Coussins gonflables frontaux
- Coussins gonflables latéraux pour la tête et le torse
- Ceintures de sécurité à prétendeurs
- Deux appuie-tête fixes, montés assez haut pour protéger du coup de fouet cervical en cas d’impact arrière
- Système de surveillance des angles morts et de la circulation transversale en manœuvre de recul
- Alerte de suivi de voie (de série dans la GT, non offerte dans la GS)
Visibilité
Contrairement à la MX-5 à toit souple, lorsque ce dernier est replié, la version RF ne fournit jamais une visibilité totalement satisfaisante. Vers l’avant, ça va, sauf pour les personnes de très grande taille : leur regard arrive vis-à-vis du rebord supérieur du pare-brise. Ça se gâte sur les côtés : l’armature arrière du pavillon crée un énorme angle mort en tout temps. Les moniteurs d’angles morts, de série, rendent les changements de voie un peu moins hasardeux que prévu.Il est toutefois inadmissible que la caméra de recul ne figure pas au catalogue, en 2017, dans un modèle de 40 000$ au bas mot. La voiture a beau être petite, on n’y voit quand même pas grand-chose lorsqu’on stationne, surtout lorsque le toit est en place.
Phares : toutes les MX-5 ont des phares DEL puissants qui éclairent une bonne distance, tant en mode croisement que route. Dans la version GT, ils pivotent selon l’angle du volant et passent automatiquement en mode route, deux avantages notables.
Moteur et boîte de vitesses
La Mazda MX-5 n’est pas une bombe. Il serait difficile d’espérer autant avec un moteur de 155 chevaux, dans un monde où même les compactes les plus « grand public » offrent plus de puissance. Mais la petite Mazda cache une autre carte dans sa manche : celle de la légèreté.Avec seulement 1114 kg à déplacer, le quatre cylindres de 2 litres devient soudain plus qu’adéquat. Souple et assez doux, il grimpe aisément en régime pour procurer de très honnêtes performances. Sa sonorité rauque renforce la sensation de vivacité qui accompagne chaque accélération, même si on ne roule pas si vite qu’on le croirait. Ce qui, en fin de compte, s’avère plus bénéfique qu’autre chose!
En fait, il faut jouer du levier de vitesses pour pouvoir extraire le maximum du moteur. Bien franchement, qui s’en plaindra alors que la MX-5 propose une des meilleures boîtes manuelles de l’industrie? La course courte, précise et mécanique du levier, l’étagement idéal des rapports et l’embrayage progressif font de chaque promenade un régal. Les amateurs de conduite sportive seront également heureux de pouvoir exercer facilement le fameux talon-pointe au moment de rétrograder.
Nous n’avons jamais essayé cette génération de MX-5 avec une boîte automatique, mais si elle fonctionne aussi bien que dans les autres Mazda, elle devrait s’avérer efficace. Malgré cela, tenez-vous-en à la manuelle si vous souhaitez savourer tout le plaisir que procure la petite deux places.
En ce qui a trait à la consommation, nous avons obtenu un excellent résultat de 6,7 L/100 km sur un parcours d’autoroute, ce qui est inférieur à la cote de Ressources naturelles Canada. Notre moyenne en conduite mixte s’est située à 8 L/100 km, comme le prévoit l’organisme fédéral.
Comportement routier
Prendre la route en Mazda MX-5 constitue une expérience hors du commun pour qui aime un tant soit peu conduire. Bien sûr, la voiture livre l’aspect « conduite cheveux au vent » que recherchent tous les amateurs de décapotables. Dans le cas de la RF, toutefois, la présence de l’arceau arrière du toit réduit un peu l’impression de liberté au grand air que procure la MX-5 à capote souple.La RF se reprend amplement lorsqu’on roule avec le toit en place. Son niveau sonore intérieur est nettement plus tolérable, non seulement parce que le toit dur filtre mieux les bruits de vent, mais aussi parce que Mazda lui réserve une meilleure insonorisation dans les passages de roues.
La MX-5 n’est toujours pas idéale pour un long road trip, mais la RF est au moins tolérable à vitesse de croisière. C’est d’autant plus vrai que Mazda a légèrement assoupli sa suspension par rapport au modèle à toit souple. L’amortissement demeure ferme, mais c’est le lot de la plupart des autos sportives.
On excuse vite ces quelques secousses lorsqu’on goûte la tenue de route grisante de la MX-5. En cette ère où l’assistance électronique envahit de plus en plus le poste de conduite, Mazda a soigneusement préservé les sensations recherchées au volant d’une voiture sport : direction ultraprécise et parfaitement dosée, train avant incisif, adhérence tenace des pneus et juste ce qu’il faut de roulis pour que l’auto « s’assoie » correctement en virage.
En plus de conduire la MX-5 RF au Québec, nous avons eu la chance de l’essayer sur de superbes routes de canyon autour de San Diego plus tôt cette année. Elle s’y est révélée à la fois étincelante et docile, nerveuse et facile à guider. Les nombreux virages en épingle et les pentes descendantes ont révélé un freinage puissant et endurant, même dépourvu du système Brembo optionnel.
Franchement, rares sont les modèles qui permettent de s’amuser autant au volant sans devoir atteindre des vitesses hautement illégales et dangereuses.
Inspection
Nous avons noté les éléments suivants lors de notre passage au centre d’expertise automobile de CAA-Québec :- Structure solide, munie de plusieurs renforts transversaux; un support longitudinal entre la boîte de vitesses et le différentiel atténue le jeu dans le groupe motopropulseur
- Capot long et lourd soutenu par une simple béquille; des amortisseurs télescopiques seraient préférables
- Longtemps située dans le coffre des MX-5, la batterie loge maintenant dans le compartiment moteur; le couvercle noir sur sa borne positive peut créer de la confusion au moment d’un survoltage
- Réservoir de lave-glace bien visible et situé du côté passager, ce qui rend l’appoint d’urgence plus sécuritaire
- Ampoules de clignotants avant accessibles seulement en retirant les passages de roues
- Filtre et carter d’huile moteur difficiles d’accès, sous une plaque soutenue par 8 boulons
- Très grandes ouvertures dans le bas du pare-chocs : condenseur du climatiseur vulnérable aux projections de la route
- Plancher couvert d’une généreuse couche d’antirouille à l’usine
- Pas de roue de secours; une trousse de gonflage (compresseur et scellant) la remplace, ce qui complique les réparations et en augmente le coût