Offre spéciale d'une durée limitée: économisez sur une ou deux cartes CAA Classique.

2018-Mazda-6_01.jpg
Essai routier

MAZDA 6 2018

La berline incarne à merveille la théorie des petits pas – turbo compris

2 mai 2018

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Excellent équilibre confort-tenue de route
  • Moteur turbo convaincant
  • Insonorisation améliorée
  • Sièges confortables
  • Finition luxueuse
  • Freinage automatique d’urgence de série

Points négatifs

  • Dégagement limité pour la tête
  • Certaines commandes complexes
  • Moteur de base un peu faible à bas régime
  • Abandon de la boîte manuelle

Survol

Une deuxième refonte partielle en cinq ans? On ne voit pas cela souvent. C’est pourtant ce qu’a réservé Mazda à la troisième génération de la 6 pour 2018. Retouches esthétiques, tableau de bord redessiné et matériaux anoblis figurent au menu, tout comme une panoplie de modifications qui visent à renforcer le raffinement. Au rayon dynamique, un moteur turbo vient épauler le quatre cylindres de 2,5 litres qui faisait cavalier seul dans la gamme depuis 2013.

Avis aux enthousiastes : la boîte manuelle disparaît du catalogue, puisqu’elle n’est pas compatible avec le système de désactivation des cylindres qui équipe désormais le moteur de base. Cela contribue à faire monter le prix de départ de 2400 $, de concert avec un équipement de base plus étoffé. D’ailleurs, le constructeur a choisi d’éliminer la finition GX du catalogue de la 6; la gamme commence maintenant avec la version GS, l’habituel échelon mitoyen chez Mazda.

Mazda assemble la Mazda 6 au Japon, comme tous ses modèles commercialisés au Canada sauf la Mazda 3, qui provient depuis quelques années d'une usine mexicaine.

Verdict

La cuvée 2018 de la Mazda 6 incarne à merveille la théorie des petits pas. Plus agile que jamais depuis son renouvellement de 2013, technologiquement à jour grâce à la mini-refonte de 2016, elle gagne enfin cette année le confort et la puissance qui lui manquaient pour rivaliser avec les ténors de la catégorie. Dommage que cette évolution culmine au moment où les berlines perdent la faveur du public, parce que les multisegments qui les remplacent offrent rarement un si bel équilibre.

Évaluation

Carrosserie et habitacle

Strictement cosmétiques, les changements à la carrosserie de la Mazda 6 vont tout même plus loin que les retouches apportées en 2016 : ils touchent les pare-chocs, les rétroviseurs, les jantes et le couvercle de coffre. Des phares DEL équipent désormais tous les modèles, comme pour les utilitaires CX-5 et CX-9.

Après ce dernier, la 6 devient la seconde Mazda à proposer une version Signature au sommet de la gamme. De l’extérieur, on la distingue par sa grille au fini lustré gris fusil, sa garniture noir piano sur le pare-chocs arrière et ses capteurs de distance de stationnement. Tous les autres ajouts par rapport au modèle GT se trouvent dans la cabine; la plupart rehaussent la décoration, comme les appliques de bois mat et de suède brossé sur les portières et le tableau de bord.

De concert avec du cuir Nappa brun châtaigne ou blanc pur, ces accents exclusifs créent une ambiance d’une richesse inhabituelle pour une voiture de grande série. La finition demeure soignée dans les autres versions grâce aux surfaces souples abondantes et aux plastiques de bonne qualité.

Les sièges révisés gagnent un peu de moelleux et une assise allongée, fort bienvenue, tout en conservant leur capacité de soutien en virage. L’habitacle convient pour quatre adultes de taille moyenne, mais il n’est certes pas aussi vaste ni lumineux que celui d’un Honda Accord ou d’une Volkswagen Passat, par exemple. Le dégagement limité pour la tête force à adopter une position de conduite basse tout à fait compatible avec le comportement dynamique de l’auto, mais qui pourrait déplaire à certaines personnes.

Redessiné pour la deuxième fois en trois ans, le tableau de bord adopte un thème encore plus horizontal qu’avant afin de refléter les changements apportés à la carrosserie. L’écran central fait maintenant 8 pouces plutôt que 7; on navigue toujours dans ses menus (parfois complexes) à l’aide d’une molette facile d’accès sur la console centrale. Les interfaces Apple CarPlay et Android Auto arriveront enfin à l’automne 2018, après plusieurs mois, voire quelques années de retard sur la concurrence. Bonne nouvelle : les propriétaires de Mazda récentes pourront télécharger une mise à jour pour les installer dans leur voiture.

Les finitions GT et Signature proposent toujours le système de visualisation à tête haute dans le bas du pare-brise inauguré en 2014. Un projecteur intégré remplace le petit réflecteur pivotant en plastique sur le dessus du tableau de bord, ce qui renforce la sensation de qualité dans l’habitacle. Éminemment pratique, ce dispositif met presque en veilleuse le nouvel écran de 7 pouces programmable qui tient lieu d’indicateur de vitesse et d’ordinateur de trajet dans le modèle Signature.

Sécurité

Mazda profite de cette refonte partielle pour faciliter l’accès aux caractéristiques de sécurité de pointe. Ainsi, toutes les 6 proposent désormais le freinage automatique d’urgence (FAU) à vitesse urbaine, environ quatre ans avant la date butoir que s’est fixée l’industrie. Le dispositif de surveillance des angles morts et de la circulation transversale en manœuvre de recul devient également de série. Il s’agit à notre avis des deux équipements d’assistance à la conduite les plus importants.

Les acheteurs ont désormais droit à tout le reste dès le second niveau de finition (GS-L) : FAU à toutes les vitesses avec détection des piétons, alerte de suivi de voie avec correction automatique de trajectoire, régulateur de vitesse adaptatif et activation automatique des feux de route. Il fallait auparavant s’offrir une version GT avec groupe Technologie pour obtenir ces fonctions.

Résultats aux tests de protection à l'impact

National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5

Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4

Parmi les meilleurs choix de la catégorie

Mécanique

Un seul moteur était inscrit au catalogue de la Mazda 6 depuis sa dernière refonte complète, en 2013. Tout valeureux soit-il, le quatre cylindres Skyactiv de 2,5 litres n’avait pas ce qu’il fallait pour satisfaire les conducteurs plus « enthousiastes » que la moyenne.

Le constructeur corrige la situation pour 2018 en installant sous le capot la version turbo de ce moteur. D’abord apparue dans l’utilitaire CX-9, en 2016, cette motorisation mise avant tout sur le couple à bas régime pour favoriser les performances au quotidien. Un collecteur d’échappement et un turbocompresseur spéciaux augmentent « naturellement » la pression de manière à produire 310 livres-pied de couple à seulement 2000 tours/minute.

La puissance maximale – nécessaire lors des dépassements, par exemple – se situe à 250 chevaux à 5000 tours/minute... à condition d’employer de l’essence super. Avec de l’ordinaire, le plafond baisse à 227 chevaux.

De toute manière, c’est beaucoup plus que les 187 chevaux et les 186 livres-pied du moteur de 2,5 litres non turbo. Ces données sont très légèrement supérieures à celles du modèle 2017, mais on les atteint à un régime plus élevé (respectivement 6000 et 4000 tours/minute). Bien plus que ce gain à peu près imperceptible, c’est le nouveau dispositif de désactivation des cylindres qui attire l’attention.

En situation de faible demande de puissance, entre 20 et 105 km/h, deux des quatre cylindres cessent de fonctionner pour favoriser une meilleure économie d’essence en conduite réelle (les cotes officielles sont inchangées). À cet égard, les ingénieurs ont aussi retravaillé le système d’injection pour améliorer la combustion du carburant et ils ont remplacé le thermostat du moteur par une soupape électronique pour qu’il se réchauffe plus vite.

Désactiver la moitié des cylindres entraîne toujours des vibrations inhabituelles. Parmi les mesures qu’a prévues Mazda pour les atténuer figure un pendule à ressorts intégré à la transmission automatique à six rapports. Du coup, la boîte manuelle devient incompatible avec le moteur de base; c’est pourquoi Mazda la retire du catalogue cette année. Par ailleurs, la faible demande pour cette boîte a contribué à la décision de ne pas l’offrir avec le moteur turbo.

Outre de légères modifications à la suspension, le reste de la mécanique change très peu. Le constructeur s’est surtout employé à réduire le niveau sonore intérieur afin d’apaiser les critiques (justifiées) à cet égard. Les quelque 75 changements comprennent notamment de nouveaux pneus, des moulures et des joints d’étanchéité redessinés, des amortisseurs de vibrations additionnels, des matériaux d’insonorisation plus nombreux et une structure renforcée.

Impressions de conduite

Notre premier essai de la Mazda 6 2018 s’est déroulé dans la région de Vernon, en Colombie-Britannique, sur une grande variété de routes qui nous ont permis de bien cerner les changements apportés cette année.

Premier constat : les prétentions de Mazda à l’égard du silence de roulement ne sont pas de la frime. Les bruits de roulement sont nettement mieux étouffés qu’avant, même sur une chaussée rugueuse. À vitesse de croisière, la 6 n’a plus rien à envier à une Ford Fusion ou une Toyota Camry, deux références de la catégorie en matière d’insonorisation. Fait à noter, la désactivation des cylindres est carrément impossible à détecter.

Le moteur de base continue tout de même de se manifester bruyamment en accélération, d’autant plus qu’il faut fréquenter les hauts régimes pour en extraire le plein potentiel. La transmission bien étagée permet de le faire sans hésiter, mais au final, les performances s’avèrent honnêtes, sans plus. Il faut dire que la voiture a pris une cinquantaine de kilos en 2018, sans doute l’effet de l’équipement additionnel et de l’insonorisation améliorée.

Évidemment, le moteur turbo change complètement la donne. La voiture gagne alors une aisance qui renforce l’agrément de conduite en toutes circonstances. La puissance abonde dès qu’on effleure l’accélérateur, et elle reste très linéaire jusqu’à environ 4 000 tours/minute. L’ardeur diminue ensuite, là où le moteur de 2 litres turbo d’une Honda Accord continue d’avoir des ailes. Mais bien franchement, vous aurez probablement acquis toute la vélocité nécessaire rendu à ce cap.

Les ingénieurs méritent une mention spéciale pour l’absence quasi complète d’effet de couple en force accélération. Avec tant de vigueur envoyée strictement aux roues avant, nous nous attendions à ce que volant tire fortement sur les côtés, mais il n’est en rien. On est loin des ruades qui secouaient le train avant d’une Mazdaspeed 3!

D’ailleurs, la direction précise, communicative et directe contribue fortement à la démarche routière sportive de la Mazda 6. La suspension suit toujours aussi fidèlement le rythme, affichant une excellente maîtrise des mouvements de caisse. Et l’amortissement amélioré rehausse le confort sur chaussée dégradée, ce qui atténue l’un des irritants des modèles précédents.

En quelques mots, la Mazda 6 gagne cette année un raffinement et un équilibre qui appuient les prétentions de luxe de son constructeur.

Fiche technique