
LEXUS RX 2020
Axé sur le confort plutôt que les sensations fortes – et c’est loin d’être une mauvaise nouvelle
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Moteur doux et puissant
- Roulement confortable
- Excellente insonorisation
- Habitacle logeable
- Finition et matériaux irréprochables
- Fiabilité exemplaire
Points négatifs
- Transmission parfois lente
- Direction engourdie
- Conduite peu inspirante
- Hayon trop incliné
- Système multimédia enrageant
Survol
Lancée en 2016, la quatrième génération du Lexus RX fait l’objet d’une refonte partielle cette année. Parmi les changements figurent l’ajout des populaires interfaces Android Auto et Apple CarPlay ainsi que d’une fonction tactile pour l’écran du système multimédia. Le véhicule le plus populaire de la marque voit aussi sa sécurité améliorée, en plus d’afficher des changements esthétiques mineurs. Tant le RX standard que le RX L à six ou sept places, apparu en 2018 avec une carrosserie allongée, demeurent offerts avec un V6 à essence ou une motorisation hybride non branchable.
Le format des RX et RX L les place en concurrence directe avec les Acura MDX, Audi Q7, BMW X5, Infiniti QX60, Mercedes-Benz GLE et Volvo XC90. Le prix de départ de 58 145$ se situe environ à mi-chemin de celui des japonais et des européens; même à plus de 78 000$, un RX 450h L coûte plusieurs milliers de dollars de moins que ses rivaux du Vieux Continent.
Les Lexus RX vendus au Canada sont construits à Cambridge, en Ontario, tandis que les RX L arrivent du Japon. Lexus commande un supplément de 2750$ pour le système hybride, et de 3000$ pour la version longue.
Verdict
En plus de 20 ans d’existence, le Lexus RX s’est toujours distingué davantage par son confort que par son dynamisme. Ni l’avènement de la version F Sport, en 2013, ni le style sans cesse plus «énergique» n’ont vraiment changé ce penchant. Et c’est bien tant mieux: cela fait une (rare) solution aux acheteurs qui ne veulent pas se faire secouer au volant d’un VUS de prestige. Pour plusieurs, le roulement serein et la fiabilité inégalée compenseront amplement la conduite fade et le système multimédia diabolique.
Évaluation
Carrosserie, habitacle et espace de chargement
Avant 2018, le Lexus RX proposait strictement cinq places. Pour insérer une rangée de plus, Lexus a décidé d’étirer de 11 cm la carrosserie en 2018, créant ainsi la variante RX L. L’empattement de la version longue reste toutefois le même que dans le RX standard; des adultes ne trouveront donc pas leur compte dans la dernière rangée. De plus, lorsqu’elle est en place, cette banquette réduit presque à néant l’espace de chargement.Par contraste, les deux premières rangées – les seules du RX «court» – accueillent aisément quatre adultes en même temps. Le très large seuil des portières nuit à l’accès, mais une fois assis, la plupart des occupants devraient apprécier les sièges avant bien taillés. Seule la large et haute console centrale nuit à la position de conduite, autrement idéale pour un VUS.
La présence d’un plancher plat à l’arrière facilite l’utilisation de la place centrale. La banquette arrière procure un bon soutien, et ses dossiers rabattables 40-20-40 rehaussent la polyvalence de l’habitacle.
L’espace de chargement s’avère assez long et large; de plus, on obtient une surface quasi plane lorsqu’on replie les dossiers arrière. La forte inclinaison du hayon et le plancher plutôt élevé réduisent cependant le volume utile. Plusieurs véhicules de la taille du RX peuvent accommoder plus de bagages sous le seuil des vitres.
La principale faiblesse se trouve cependant à l’autre extrémité de l’habitacle. Il s’agit de l’irritant système multimédia Remote Touch que Lexus installe dans la plupart de ses modèles. À la moindre interaction, le pavé tactile qui sert de commande principale, sur la console centrale, montre une hypersensibilité qui force à quitter longuement la route des yeux.
Le nouvel écran tactile de 12,3 pouces pourrait sauver la mise… s’il n’était pas posé si loin du conducteur. Il vaut nettement mieux s’en remettre aux boutons physiques, que Lexus a heureusement conservés en bon nombre sur le tableau de bord et le volant. Ou alors, utiliser Android Auto ou Apple CarPlay, qui apparaissent enfin cette année.
L’instrumentation et les autres commandes sont assez simples, quoique le levier de vitesses gêne l’accès aux boutons des sièges chauffants/ventilés. Consolation: ce levier traditionnel demeure plus facile à manipuler que les manettes ou interrupteurs de la concurrence.
Lexus a ajouté des ports USB cette année (pour un total de six) et un casier vertical pour appareil mobile, mais le rangement demeure plus généreux dans un Highlander, le VUS de format équivalent de la société-mère Toyota.
Malgré l’ordinateur de bord rébarbatif, l’aménagement intérieur relativement classique pourrait plaire à certains acheteurs déroutés par les présentations futuristes de la concurrence européenne. Chose certaine, les matériaux soignés et l’assemblage impeccable témoignent toujours d’une grande qualité de construction.
Caractéristiques de sécurité
- Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
- Régulateur de stabilité avec système antipatinage
- Aide au démarrage en pente
- Coussins gonflables frontaux
- Coussin gonflable pour les genoux du conducteur
- Coussin gonflable dans l’assise du siège du passager (pour éviter que celui-ci glisse sous la ceinture en cas d’impact frontal)
- Coussins gonflables latéraux avant et arrière
- Rideaux gonflables latéraux
- Ceintures de sécurité munies de prétendeurs aux places avant et latérales de deuxième rangée
- Cinq, six ou sept appuie-tête, réglables aux places latérales des deux premières rangées et rétractables aux autres places
- Freinage automatique après un impact
- Système de surveillance de la pression des pneus
- Caméra de recul
- Alerte de collision frontale imminente
- Freinage automatique d’urgence avec détection des piétons
- Alerte de sortie de voie avec correction automatique de la trajectoire
- Système de suivi de voie
- Régulateur de vitesse adaptatif
- Allumage automatique des feux de route
- Système de surveillance des angles morts
- Alerte de circulation transversale arrière
- Capteurs d’aide au stationnement arrière et freinage automatique en cas de circulation transversale arrière (de série dans le RX 450h L et compris dans tous les ensembles optionnels)
- Système de surveillance périphérique (de série dans le RX 450h L et compris dans les ensembles Exécutif et F Sport Series 3)
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)Note globale: 5 / 5
Frontal: 4 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs de la catégorie
Visibilité
Bonne vers l’avant grâce aux montants de toit relativement étroits et aux petites glaces triangulaires devant les rétroviseurs. Les larges montants latéraux et arrière, de même que la lunette inclinée, gênent le coup d’œil dans les autres sens. La surveillance des angles morts, de série, donne un bon coup de pouce.Phares: tant les projecteurs DEL simples livrés de série que les blocs à triple faisceau DEL compris dans tous les ensembles optionnels ont reçu une note acceptable (3 sur 4) de l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS); ils illuminent généralement une bonne distance, sauf dans les virages à gauche en mode croisement.
Mécanique
Le Lexus RX utilise toujours la plateforme de l’ancienne génération des Toyota Camry et Highlander, renforcée et liée au sol par une suspension raffermie pour 2020. Le véhicule migrera sans doute vers la récente architecture globale TNGA lors de sa prochaine refonte complète. Encore plus rigide, cette dernière plateforme a contribué à rehausser la maniabilité de plusieurs modèles du constructeur sans nuire à leur confort.Pas de retard au chapitre des groupes motopropulseurs, cependant. Les versions strictement à essence emploient la plus récente mouture du V6 de 3,5 litres omniprésent chez Toyota/Lexus. L’injection directe, un calage variable des soupapes évolué et l’adoption du cycle Atkinson ont à la fois fait grimper sa vigueur et baisser sa consommation d’essence au fil des ans. Une transmission automatique à huit rapports munie de palettes de passages derrière volant accompagne ce moteur.
Les modèles hybrides conservent le haut du pavé en matière de puissance. La combinaison du V6 avec une motorisation électrique et une boîte à variation continue donne 308 chevaux, soit 13 de plus que dans les versions non électrifiées. En contrepartie, les hybrides accusent de 130 à 160 kg additionnels, ce qui annule leur gain potentiel de performance.
Ils se reprennent en matière de consommation, puisqu’ils requièrent 27% de moins de carburant selon la cote combinée ville-route de Ressources naturelles Canada (7,9 L/100 km pour le RX 450h, contre 10,8 pour le RX 350). C’est surtout en ville que les hybrides se distinguent, puisque sur la route, leur avantage de frugalité se résume à environ 1 L/100 km.
Qui plus est, Lexus requiert pour eux de l’essence super, sans quoi la garantie pourrait être annulée. Il faut donc bien faire vos calculs si une version hybride vous intéresse pour des raisons strictement financières.
Tous les Lexus RX vendus au Canada peuvent remorquer jusqu’à 1588 kg (3500 lb) et sont livrés avec la traction intégrale. Les roues arrière s’engagent lorsque le train avant patine, ainsi que dans certains types d’accélération ou en virage, par exemple. Les modèles à essence utilisent un arbre de transmission traditionnel; dans le cas des hybrides, un moteur électrique se charge d’alimenter les roues arrière.
Impressions de conduite
Les lignes racées du plus récent Lexus RX suggèrent une expérience exaltante, encore plus avec les ensembles F Sport. Il est vrai que ces derniers resserrent un peu la conduite grâce à une direction moins assistée et, surtout, à des amortisseurs adaptatifs. Mais en règle générale, le RX demeure clairement axé sur le confort plutôt que les sensations fortes.C’est loin d’être une mauvaise nouvelle. Les conducteurs qui exigent un comportement routier réellement sportif d’un utilitaire de deux tonnes ne manquent pas d’options aux enseignes germaniques, notamment. Certains concurrents du RX font toutefois payer leur tenue de route par un roulement exagérément ferme au quotidien, surtout lorsqu’ils sont munis d’immenses jantes de 21 pouces et de pneus qui peuvent rouler à plat.
Pas de ça dans le RX. Certes, le roulis bien perceptible en virage ainsi que la direction trop légère – et muette sur le travail des roues avant – n’ont rien de bien stimulant. Le freinage, adéquat en conduite normale, n’a pas non plus la capacité d’arrêt phénoménale des coûteux systèmes optionnels dans les rivaux européens.
L’agrément de ce Lexus se trouve plutôt dans la quiétude dont il imprègne les longs trajets. La suspension absorbe efficacement les cahots tout en maîtrisant bien les mouvements de caisse sur une chaussée ondulée. Stabilité et douceur font ici la paire, avec une bonne tenue de cap et une insonorisation soignée en prime.
Le moteur à essence adopte la même attitude: calme la plupart du temps (même trop pour certains utilisateurs), il prouve cependant qu’il a du muscle au moment de dépasser ou d’entrer sur l’autoroute. Il faut cependant jouer de l’accélérateur pour réveiller cette vitalité, en raison des passages de rapports hâtifs de la transmission et de sa lenteur à rétrograder. Encore là, la douceur prime sur la splendeur; à vous de choisir votre camp.
Autres faits saillants
Assistance à la conduite: système de suivi de voie efficace malgré la sensation que le volant bouge sans cesse entre nos mains. Alerte de sortie de voie et régulateur de vitesse adaptatifs excessivement prudents: même réglé sur l’écart le plus court avec le véhicule précédent, ce dernier ralentit le RX longtemps avant qu’on entame un changement de voie normal sur l’autoroute.