
KIA Seltos 2021
VUS distinct (du Hyundai Kona) ou pas?
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Moteur turbo et boîte à double embrayage vifs
- Comportement routier sain
- Habitacle logeable
- Coffre pratique
- Équipement de série généreux
- Commandes simples
Points négatifs
- Moteur de 2 litres mou
- Freinage automatique d’urgence absent du modèle de base
- Insonorisation à parfaire
- Roulement parfois sec
Survol
Kia investit le créneau des VUS sous-compacts avec le nouveau Seltos. Le constructeur offrait déjà deux petites familiales surélevées, les Soul et Niro, mais aucune ne proposait le rouage intégral ou les proportions typiques d’un utilitaire. Le Seltos vient corriger ces lacunes dans le but d’attirer un plus large public. Malgré l’évidente filiation mécanique avec le Hyundai Kona, Kia dit avoir révisé toutes les composantes de son nouveau venu pour en faire un véhicule bien distinct.
À 24 790$ (transport et préparation compris), le Seltos LX à traction constitue l’un des modèles les plus abordables de son segment. Seul son cousin de Hyundai affiche un prix de départ plus bas, mais son habitacle est plus petit, et son équipement de série, moins riche. Le rouage intégral ajoute 2000$ au Seltos LX, mais il arrive sans supplément dans les autres versions. Le modèle SX Turbo coiffe la gamme à 34 640$; comme son nom l’indique, il a l’exclusivité d’un moteur suralimenté nettement plus puissant que la motorisation de base.
Kia construit le Seltos en Corée du Sud.
Verdict
Le Kia Seltos entre tard dans la danse des VUS sous-compacts, mais le délai aura porté fruit. Kia propose un produit bien conçu, technologiquement à jour et hautement pratique pour son format. Fidèle à la tradition sud-coréenne, le constructeur a bien calculé le ratio équipement-prix, en plus de livrer un véhicule agréable à conduire. Dommage qu’il faille s’offrir la version EX de plus de 29 000$ pour obtenir le freinage automatique d’urgence, ou la SX Turbo de près de 35 000$ pour éviter la paresse du moteur de base.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Kia s’est inspiré de son grand Telluride pour dessiner le Seltos. Est-ce la silhouette équarrie, les proportions de VUS ou les dimensions généreuses pour le segment qui confèrent au Kia Seltos son indéniable aspect pratique? Probablement un peu des trois.Chose certaine, l’habitacle se classe parmi les plus spacieux et aérés de la catégorie. On le voit surtout à l’arrière, où le généreux dégagement pour les jambes permet d’accommoder deux adultes. Certaines des dimensions intérieures du Seltos dépassent même celles du Kia Sportage, situé un rang au-dessus dans la hiérarchie des VUS de Kia, et vendu près de 3000$ de plus.
Cela vaut d’ailleurs pour le volume de chargement, du moins lorsque la banquette arrière est repliée. Même lorsqu’elle est en place, le plancher à double niveau et la longueur de la surface créent l’un des coffres les plus pratiques du segment. La moquette mince et le plastique bon marché des parois risquent cependant de s’user très vite.
La finition est meilleure dans le reste de la cabine. Les plastiques durs dominent là aussi, mais ce n’est pas inhabituel dans cette catégorie. L’assemblage précis et les garnitures contrastantes rendent quand même l’environnement accueillant, tout comme les sièges, qui fournissent un bon soutien sans être trop fermes. Preuve que le luxe se faufile jusque dans les véhicules d’entrée de gamme, les baquets avant ne sont pas seulement chauffants, mais aussi ventilés et électriques dans les Seltos EX Premium et SX Turbo. Même les occupants arrière profitent d’assises chauffantes dans ces versions!
Juché sur le dessus du tableau de bord, comme le veut la tendance, l’écran tactile présente le même système multimédia logique que dans les autres Kia. Qu’il mesure 8 pouces (LX et EX) ou 10,25 pouces (EX Premium et SX Turbo), cet affichage s’accompagne de boutons «physiques» et d’un duo de molettes qui facilitent l’accès aux fonctions principales. Android Auto et Apple CarPlay sont de la partie, tout comme une paire de ports USB. Les deux versions haut de gamme donnent droit à un chargeur sans fil pour appareil mobile, tandis que la SX Turbo se distingue par une sonorisation Bose.
Ce modèle comprend aussi un affichage tête haute projeté sur une lentille plastifiée qui sort du dessus du tableau de bord. Moins élégante qu’une projection directe sur le pare-brise, cette solution demeure pratique. Peu importe la version, les cadrans traditionnels et l’ordinateur de trajet affichent la même simplicité que les commandes principales. De concert avec la position de conduite facile à moduler, ils contribuent à l’excellente ergonomie du Seltos.
Sécurité
Tous les modèles comprennent un système de surveillance des angles morts et de la circulation transversale en marche arrière. La finition LX est toutefois privée des autres caractéristiques de sécurité de pointe, comme le freinage automatique d’urgence, l’alerte de sortie de voie, le système de suivi de voie et les feux de route automatiques. Compte tenu de l’arrivée tardive de Kia dans le segment, cette stratégie paraît difficile à justifier – d’autant plus que plusieurs concurrents ont déjà réglé la question. En revanche, une alerte de présence sur la banquette arrière est de série.Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs choix de la catégorie.
Mécanique
Kia n’est pas parti d’une feuille blanche pour concevoir le Seltos. Il a plutôt repris la plateforme du Hyundai Kona, en lui apportant plusieurs modifications pour l’adapter à son petit VUS. Le constructeur a notamment augmenté l’empattement de 3 cm, en plus de réviser l’ensemble des composantes de la conduite.Par exemple, la suspension arrière emploie une poutre de torsion dans la version à deux roues motrices et des bras multiples dans les modèles à traction intégrale, tout comme pour le Kona. Les réglages tiennent cependant compte des proportions et du poids du Seltos, ainsi que des objectifs particuliers de Kia en matière de comportement routier.
Sous le capot se trouvent les mêmes moteurs que dans le Kona et la Kia Forte. Les Kia Seltos LX et EX arrivent avec un quatre cylindres de 2 litres muni d’une traditionnelle injection de carburant multipoint. En service depuis 2017 dans la berline Hyundai Elantra, cette motorisation est moins puissante que l’ancien 2 litres à injection directe de Kia (146 chevaux au lieu de 161), mais elle semble plus fiable. Elle consomme également moins de carburant grâce à son cycle de combustion Atkinson, souvent utilisé dans les voitures hybrides.
Contrairement au Kona, qui conserve une boîte automatique classique à six rapports, le Seltos emploie la récente transmission à variation continue du groupe Hyundai. En mode automatique, elle simule jusqu’à huit passages de vitesses pour éviter de faire tourner le moteur à trop haut régime en accélération soutenue. Ces huit rapports sont aussi accessibles en mode manuel par l’entremise du levier de vitesses.
Un quatre cylindres de 1,6 litre turbo à injection directe alimente en exclusivité la version SX Turbo. Il fournit 29 chevaux de plus que le 2 litres, pour un total de 175. Mais c’est surtout son couple largement supérieur – et atteint à un régime plus bas – qui le rend intéressant: 195 livres-pied de 1500 à 4500 tours/minute, plutôt que les 132 livres-pied à 4500 tours/minute de la motorisation de base.
Pour mettre en valeur le caractère plus sportif du moteur turbo, Kia le jumelle avec une transmission automatique à double embrayage dont les sept rapports sont aussi accessibles en mode manuel. Il s’agit de la seconde génération de ce type de boîte chez Hyundai/Kia; le groupe lui attribue notamment une efficacité énergétique, une robustesse et un transfert de couple améliorés.
D’après les données de Kia Canada, la cote de consommation combinée ville-route du moteur turbo se situe à 8,7 L/100 km, soit à peine 5% de plus que celle du moteur de 2 litres (8,2 L/100 km).
Tous les Seltos sont livrés de série avec la traction intégrale, sauf la version LX, qui la propose en option (2000$). Ce rouage transfère une partie du couple au train arrière lorsque les roues avant perdent de l’adhérence. Le conducteur n’a pas besoin d’intervenir; un bouton lui permet quand même de verrouiller la répartition de la puissance également entre les deux essieux afin, par exemple, d’améliorer la traction dans la neige profonde.
Les modes de conduite Comfort et Sport modulent la réponse de l’accélérateur, les passages de rapports et l’assistance de la direction. Le mode Smart alterne automatiquement entre les deux selon le comportement du conducteur.
Impressions de conduite
Nous avons conduit le Kia Seltos en avant-première à Austin, au Texas, quelques semaines avant l’éclosion de la crise de la COVID-19 en Amérique du Nord. Les nombreuses routes sinueuses et vallonnées de cette région – eh non, le Texas n’est pas qu’une vaste plaine – nous ont permis de découvrir un comportement routier fort à point.Le Seltos suit fidèlement la trajectoire souhaitée tout en accusant un faible roulis en virage – autrement dit, la caisse penche peu. Comme dans la plus récente Forte5 à hayon, la direction est aussi précise que bien dosée. Elle évite donc la légèreté excessive qui coupe le conducteur de la route dans bon nombre de concurrents du Seltos. Le mode Sport permet de la raffermir encore un peu, mais ce n’est pas nécessaire pour obtenir un bel agrément de conduite.
Les pneus à profil bas de 18 pouces de notre modèle d’essai, un SX Turbo, contribuaient sans doute à la réaction vive de la direction. Il y a aussi fort à parier qu’ils étaient partiellement responsables de la sécheresse ressentie au passage de cahots abrupts. Tout de même, certains rivaux tels le Nissan Qashqai et le Subaru Crosstrek s’avèrent plus confortables sur chaussée dégradée. L’insonorisation nous a aussi semblé insuffisante, surtout sur pavé rugueux.
En revanche, le moteur turbo distance la concurrence en matière de souplesse et de souffle à moyen régime. Sans être une bombe, il permet d’accélérer sans effort en toutes circonstances. La transmission à double embrayage le sert d’ailleurs très bien avec ses réactions promptes et fluides. Les glissements et hésitations qui caractérisaient la première génération de cette boîte sont choses du passé, sauf en de rares occasions.
Il est dommage que ce groupe motopropulseur soit réservé à la version la plus chère, puisque le moteur de 2 litres et la transmission à variation continue s’avèrent moins éloquents. Ils permettent de suivre la circulation sans problème en milieu urbain, mais la puissance limitée nuit aux reprises. Malgré l’efficacité de la boîte, le moteur se montre également plus bruyant que le turbo. Heureusement, cela n’enlève rien aux autres éléments qui font du Seltos une proposition convaincante.