KIA Forte 5 2020

Carrosserie et habitacle

Toutes les Kia Forte sont identiques du pare-chocs avant jusqu’au montant central. La conversion en voiture à hayon retranche ensuite 13 cm à la longueur totale, entièrement derrière le train arrière. Les passagers trouvent donc autant d’espace dans la Forte5 que dans la berline, voire plus, puisque le dégagement pour la tête augmente d’environ 1 cm à l’arrière. Il manque toujours d’espace pour les pieds sous les sièges avant, mais pour le reste, la Forte5 s’avère très accueillante.

Elle présente aussi l’un des coffres les plus logeables parmi les compactes à hayon, grâce tant à sa longueur qu’à son plancher bas. Certes, celui-ci s’étire sur 11 cm supplémentaires dans la berline, mais la cinq-portes gagne la bataille de la polyvalence grâce à l’ouverture deux fois plus haute de son hayon et à ses dossiers arrière rabattables à plat. L’envers de la médaille: l’assise de cette banquette est nettement trop basse pour bien soutenir les cuisses d’un adulte.

À l’avant, les sièges en tissu sont généralement bien formés, mais leur assise est un peu courte et ils pourraient offrir un meilleur soutien lombaire. En revanche, le volant télescopique, l’accoudoir coulissant et le repose-pied bien placé permettent de trouver une excellente position de conduite.

La Kia Forte5 rassemble, de série, des commodités comme des sièges avant et un volant chauffants, un plateau de recharge sans fil pour appareil mobile et un écran tactile de 20,3 cm (8 pouces) fort bien conçu. Kia reste d’ailleurs l’un des maîtres de l’industrie pour la clarté, l’accessibilité et la logique des commandes. Pouvoir garder les yeux sur la route le plus longtemps possible, ça n’a pas de prix.

La nouvelle version GT demeure conviviale même si elle ajoute quelques gadgets à la liste comme un climatiseur automatique et la navigation. Ses garnitures en cuir synthétique, ses accents rouges et son volant à base plate – comme dans une voiture de course – confèrent une touche plus dynamique à l’habitacle sans verser dans le clinquant.

Sécurité

Kia Canada a pris l’excellente décision d’inclure l’assistance à la conduite dans toutes les Forte5 2020. Chacune arrive donc avec le freinage automatique d’urgence (FAU), une alerte de sortie de voie, un système de suivi de voie, un système de surveillance des angles morts, une alerte de circulation transversale arrière avec freinage automatique, l’allumage automatique des feux de route et un détecteur de fatigue. La version GT Limited ajoute la détection des piétons au FAU de même qu’un régulateur de vitesse adaptatif.

La protection contre l’impact de la Forte5 n’a pas été évaluée, mais le gouvernement américain a décerné une note globale de 4/5 à la berline, qui a la même structure. L’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) a classé cette même berline parmi les meilleurs choix de sa catégorie.

Les phares DEL dont sont munies les Forte 5 GT – ainsi que les berlines EX+ et supérieures – ont mérité la note maximale de l’IIHS. À l’inverse, les projecteurs halogènes des LX et EX ont reçu la pire note, soit 1/4, en raison de leur faible luminosité générale.

Mécanique

Les fondations de la Kia Forte5 diffèrent de celles de la compacte à hayon de Hyundai, l’Elantra GT. Alors que celle-ci est un clone de la Hyundai i30 européenne, la Forte5 emploie la même plateforme que les berlines Forte et Elantra. Cela lui donne un avantage de 5 cm en matière d’empattement par rapport à sa rivale sud-coréenne. Pour le reste, les deux structures se composent à plus de 50% d’acier à haute résistance et comprennent au-delà de 100 m d’adhésifs structurels, plus solides que des soudures.

La Forte5 se distingue aussi de l’Elantra GT par sa motorisation de base. Kia installe désormais un quatre cylindres de 2 litres à cycle de combustion Atkinson dans sa compacte, qu’elle ait un hayon ou pas. Ce moteur fournit 147 chevaux, soit 14 de moins que la version à injection directe de l’Elantra GT (et de l’ancienne Forte5). Le couple maximal s’établit à 132 livres-pied, contre 150 auparavant.

En revanche, la Kia présente une cote de consommation combinée de 7,1 L/100 km, soit 15% de moins que celle de sa cousine chez Hyundai. Il faut remercier non seulement le cycle Atkinson du moteur, mais aussi la présence d’une transmission à variation continue (TVC), moins énergivore que l’ancienne boîte classique à six rapports. Apparue dans la berline Forte il y a un an, cette TVC peut simuler jusqu’à huit passages de vitesses en accélération modérée pour éviter au moteur de «coller» trop longtemps à haut régime.

Les versions GT remettent en scène le moteur de 1,6 litre turbo qui officiait sous le capot de la Forte5 SX d’ancienne génération. Ce quatre cylindres à injection directe fournit 201 chevaux et un couple de 195 livres-pied, ce dernier entre 1500 et 4500 tours/minute. Que ce soit dans la berline ou la version à hayon, Kia Canada le jumelle exclusivement à une boîte automatique à double embrayage à sept rapports. Les conducteurs qui veulent encore s’amuser avec une troisième pédale peuvent se tourner vers l’Elantra GT N-Line, qui offrent toujours une boîte manuelle avec la même motorisation.

Pour appuyer la vocation plus sportive de ses nouvelles Forte GT, Kia les équipe d’une suspension arrière à bras multiples au lieu de la poutre de torsion des autres modèles. Les ingénieurs ont aussi réduit l’assistance de la direction électrique pour accroître la sensation de la route. Dans le même esprit, les disques de frein avant de la GT ont un diamètre de 30,5 cm (12 pouces) plutôt que 28 cm (11 pouces). Enfin, les modèles sportifs roulent sur des jantes de 18 pouces au lieu de 16 pour la Forte5 EX.

Impressions de conduite

C’est à l’extrémité ouest du Canada, sur l’île de Vancouver, que nous avons découvert la Kia Forte5 en avant-première. La portion initiale de notre essai s’est déroulée dans la version EX, pour laquelle opteront la majorité des acheteurs.

Sans être spectaculaire, cette compacte s’avère très compétente en toute situation. Le groupe motopropulseur suffit à la tâche tout en évitant les secousses qui caractérisent certaines boîtes à variation continue lorsqu’elles simulent des rapports en accélération. Certes, il faut fouetter un peu la mécanique pour obtenir des reprises ou maintenir l’allure dans de longues pentes; au moins, la réponse évite le piège du bruit excessif.

Précise, la direction marie une bonne tenue de cap sur l’autoroute avec une légèreté appropriée pour la conduite urbaine. Le comportement routier stable et prévisible inspire confiance, tout comme l’efficacité des principales assistances à la conduite. Le freinage aussi se montre rassurant, avec une pédale facile à moduler.

Le traitement GT épice considérablement la sauce, à l’image des accents sportifs ajoutés çà et là sur la voiture. La puissance additionnelle du moteur turbo s’affiche sans délai, canalisée par une boîte à double embrayage aussi vive que bien étagée. Oubliez les hésitations et glissements des premières boîtes du genre chez Hyundai-Kia: le groupe a bien fait ses devoirs avec cette dernière mouture.

Il a aussi réussi les réglages de la suspension arrière indépendante: malgré ses jantes de 18 pouces, la Forte5 GT nous a semblé fournir un roulement plus doux que la placide EX. Elle est aussi nettement plus enjouée sur une route sinueuse, notamment grâce à sa direction moins assistée et plus communicative.

Nous avons décidément passé un après-midi très agréable au volant de cette berline Forte GT, et il y a fort à parier que la version à hayon offre le même plaisir conjugué à une polyvalence supérieure.