
FORD Escape 2017
Pas le plus logeable, ni le plus fiable, ni le plus économique; mais alors, quelle est sa recette?
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Comportement routier équilibré
- Direction précise et bien dosée
- Moteur de 2 litres bien adapté
- Capacité de remorquage maximale élevée pour la catégorie
- Vaste choix de modèles et d’options
- Système d’infodivertissement enfin logique
Points négatifs
- Moteur de 1,5 litre un peu juste
- Consommation encore supérieure à la moyenne
- Sièges avant trop courts
- Prix de détail élevé
Survol
Il y a belle lurette que le Ford Escape est l’utilitaire compact le plus vendu au Canada. Cependant, la concurrence est forte dans cette catégorie, qui s’apprête à devenir la plus en vogue au pays, devant celle des petites voitures. La refonte partielle de 2017 arrive donc à point nommé pour maintenir l’intérêt des consommateurs à l’égard de la troisième génération d’Escape, dont le lancement remonte à 2013.
Au menu des changements? Les habituelles retouches esthétiques extérieures, y compris des jantes redessinées, ainsi que l’ajout d’un ensemble optionnel d’allure sport pour les versions SE et Titanium. L’habitacle affiche un côté pratique plus aiguisé, tandis que les deux moteurs turbo au catalogue ont été suffisamment révisés pour que Ford les qualifie de «nouveaux».
Déjà en vente, le Ford Escape 2017 est toujours assemblé à Louisville, au Kentucky.
Verdict
Malgré les améliorations qu’il reçoit pour 2017, le Ford Escape n’est ni le plus logeable, ni le plus fiable, ni le plus économique à la pompe des utilitaires compacts. Quelle est donc la recette de son succès? La réponse se trouve à la fois dans la qualité de son comportement routier, la souplesse de son moteur optionnel de 2 litres, l’étoffe de son contenu technologique et les nombreuses options qui permettent de se façonner un petit camion « à la carte ». Les incitatifs financiers fréquents y sont certes aussi pour quelque chose, puisque les prix de détail figurent parmi les plus élevés de la catégorie.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Le Ford Escape 2017 arbore une grille hexagonale et de nouveaux phares qui renforcent son air de famille avec le Ford Edge... tout en créant une ressemblance indéniable avec les Hyundai Santa Fe et Tucson. À l’arrière, les nouveaux feux combinés rappellent à la fois ceux des Nissan Rogue et Subaru Forester. Comme quoi les tendances stylistiques du segment sont très nettes!Si vous souhaitez vous démarquer un peu, vous pouvez opter pour le nouvel ensemble Apparence sport, qui orne la carrosserie de plusieurs éléments peints en noir, dont des jantes en alliage de 19 pouces. Vendu 1200$ pour la version Titanium et 1500$ pour la SE, ce groupe ajoute aussi quelques garnitures distinctives à l’intérieur.
L’habitacle fait d’ailleurs l’objet de plusieurs changements pour 2017. Ford a déplacé le levier de vitesses et remplacé la poignée du frein de stationnement par un interrupteur électronique, ce qui a permis d’aménager des casiers de rangements ouverts qui manquaient cruellement depuis 2013. Le climatiseur présente de nouvelles commandes simplifiées. Le volant redessiné comporte des interrupteurs plus faciles à utiliser, et on peut désormais lui greffer un élément chauffant optionnel.
Le clou du spectacle se situe toutefois au centre du tableau de bord, et il se nomme Sync 3. Doté d’un écran tactile de 20,3 cm (8 pouces), ce système d’infodivertissement s’avère infiniment plus clair, rapide et logique que le MyFord Touch qu’il a remplacé en 2016. S’y ajoutent cette année les applications Android Auto et Apple CarPlay, qui facilitent l’intégration avec un téléphone intelligent. Même les 25 à 30% d’acheteurs qui choisiront de se passer de Sync 3 profiteront de commandes audio améliorées.
Dans l’ensemble, ces retouches rehaussent l’agrément d’utilisation de l’Escape, dont le côté pratique se situait déjà dans la bonne moyenne de la catégorie. Il faudra toutefois attendre le prochain renouvellement complet pour voir corriger des faiblesses comme les sièges avant trop courts et l’espace restreint pour le pied gauche du conducteur.
Sécurité
Ford met à jour l’équipement de sécurité de pointe de l’Escape pour 2017. Le catalogue comprend maintenant une alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique, un régulateur de vitesse adaptatif ainsi qu’une alerte de suivi de voie avec correcteur de trajectoire. Ces caractéristiques s’ajoutent au système de surveillance des angles morts et au dispositif de stationnement actif déjà offerts depuis 2013. Pour le moment, tous ces éléments sont exclusifs à la version haut de gamme Titanium; souhaitons que Ford en vienne aussi à les proposer dans le modèle SE, le plus vendu de la gamme.En revanche, le constructeur offre toujours de commodes lentilles à grand-angle dans les rétroviseurs des versions S et SE. Autre bon point : tous les modèles ont maintenant une caméra de recul de série.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 3 / 4
- côté passager: 2 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Mécanique
Ford révise pour 2017 la motorisation EcoBoost – le vocable du constructeur pour désigner ses moteurs turbo à injection directe – installée dans 97% des Escape vendus au Canada. La version SE propose désormais un quatre cylindres de 1,5 litre de 179 chevaux, soit 6 de plus que l’ancien 1,6 litre alimenté avec du carburant ordinaire. Le couple maximal se situe à 177 livres-pied, soit 7 de moins qu’avant.Comme l’an dernier, un quatre cylindres de 2 litres est optionnel dans l’Escape SE, et de série dans le Titanium. Un nouveau turbocompresseur à double volute et d’autres modifications internes font grimper la puissance à 245 chevaux et le couple maximal à 275 livres-pied, soit 5 unités de plus qu’avant dans les deux cas. Atteindre ces valeurs requiert de l’essence super; le carburant ordinaire est acceptable, mais il entraîne une légère perte de puissance.
Les deux moteurs turbo animent les roues avant à moins qu’on opte pour le rouage intégral, qui coûte 2200$. Curieusement, leurs cotes de consommation combinées augmentent légèrement pour 2017, et ce, malgré l’ajout d’un dispositif d’arrêt-démarrage automatique en équipement standard.
Une boîte automatique à six rapports est de série dans tous les Escape, y compris la version S et son quatre cylindres non turbo de 2,5 litres, inchangé depuis 2013. Douce et bien étagée, elle hésite toutefois à rétrograder par moments.
Nous avons essayé les deux mécaniques EcoBoost lors de notre premier contact avec l’Escape 2017, entre Calgary et Jasper. La version de 1,5 litre tire bien son épingle du jeu en conduite normale, mais elle manque de souffle en terrain montagneux ou lors des dépassements. De plus, elle devient passablement bruyante en forte accélération.
Sans montrer le caractère bouillant que nous promettait un responsable de Ford, le moteur de 2 litres rend la conduite nettement plus souple, silencieuse et sereine. Il fait aussi monter la capacité de remorquage de 907 kg (2000 lb) à 1588 kg (3500 lb). Nous n’hésiterions pas une seconde à payer les 1000$ qu’il commande, d’autant plus qu’il s’est avéré le plus frugal des deux moteurs durant notre parcours d’essai, du moins selon l’ordinateur de trajet.
Sauf pour la motorisation, Ford n’a signalé aucun autre changement à la mécanique de son utilitaire compact. Ainsi, la version 2017 perpétue le comportement stable et équilibré auquel l’Escape nous a habitués depuis 2013. On sent même un brin de dynamisme dans les virages grâce au faible roulis et à la direction précise, qui « ose » communiquer quelques sensations de la route. L’amortissement souple, mais bien maîtrisé de même que l’insonorisation adéquate –malgré quelques bruits de vent autour du pare-brise – font de l’Escape un bon compagnon pour les longs trajets.