
CHRYSLER Pacifica 2017
La nouvelle fourgonnette ne manque pas d’arguments pour convaincre la famille
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Habitacle aussi logeable que polyvalent
- Moteur doux et puissant
- Comportement bien équilibré
- Roulement silencieux
- Commandes logiques et faciles d’accès
- Équipement de sécurité et de technologie complet
Points négatifs
- Absence de version abordable
- Transmission parfois hésitante
- Direction trop légère
- Pas de roue de secours
- Fiabilité et valeur de revente à prouver
Survol
Le nom Pacifica, ça vous dit quelque chose? Chrysler l’a d’abord employé il y a une dizaine d’années pour désigner un multisegment dérivé de son duo de fourgonnettes. Cette fois-ci, il dénomme un tout nouveau modèle qui remplacera très bientôt la plus huppée des deux « minivans », la Chrysler Town & Country (T&C). De celle-ci, la Chrysler Pacifica ne retient qu’une composante majeure : le moteur. À peu près tout le reste est nouveau, y compris la première plateforme développée par Chrysler depuis son rachat par Fiat.
Bon an mal an, FiatChrysler (FCA) écoule environ les deux tiers des quelque 80 000 fourgonnettes vendues au Canada. Lorsque le constructeur nous a conviés au lancement « familial » de la Pacifica 2017, nous n’avons donc pas hésité une seconde. Notre expert a mis le cap sur la Californie avec sa conjointe, ses deux enfants, leurs valises et leurs imposants sièges d’auto pour bébés afin de mettre à l’épreuve cette nouvelle venue.
Quatre fois plus populaire que la T&C au Canada, la Dodge Grand Caravan actuelle devait initialement tirer sa révérence, mais FiatChrysler s’est ravisé : elle restera au catalogue pour conserver le rôle de fourgonnette abordable de la gamme. Elle sera toujours assemblée à Windsor, en Ontario, en parallèle avec la Chrysler Pacifica.
La future version hybride rechargeable de la Pacifica sortira des mêmes ateliers plus tard en 2016; son autonomie de 48 km en mode électrique augure bien pour un véhicule ouvertement familial.
Verdict
La Chrysler Pacifica 2017 ne manque pas d’arguments pour convaincre la famille. C’est ce qui ressort après quelques centaines de kilomètres sur une route de canyon très sinueuse, sur des autoroutes rapides, dans de longues files indiennes et même sur des chaussées dégradées. Tous les occupants se sentiront à l’aise dans cette fourgonnette, y compris le conducteur, grâce à une position de conduite naturelle et à un aplomb routier indéniable qui rappellent ceux d’une bonne voiture intermédiaire.
La Pacifica a l’espace, le confort, la technologie, les performances et le raffinement pour se mesurer aux Honda Odyssey et Toyota Sienna, voire les dépasser. Chrysler doit maintenant convaincre les acheteurs potentiels d’allonger 45 740 $ pour le modèle le moins cher, et quelque 10 000 $ de plus pour une version toute garnie. Ce ne sera pas une mince tâche compte tenu du piètre historique de la Town & Country en matière de fiabilité et de valeur de revente. La présence d’une Dodge Grand Caravan beaucoup moins chère dans la même salle d’exposition risque aussi de nuire aux ventes de la nouvelle venue.
Contrairement aux acheteurs américains, qui auront droit à deux versions plus accessibles, les Canadiens devront pour l’instant considérer la Chrysler Pacifica comme la fourgonnette haut de gamme qu’elle est vraiment.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Plus basse et légèrement plus longue que la Town & Country (T&C), la Chrysler Pacifica adopte des traits musclés qui tranchent avec les formes équarries de l’ancien modèle.Cette allure contemporaine réduit un peu le dégagement pour la tête à l’arrière, surtout lorsque le nouveau toit panoramique à trois panneaux est présent. Mais n’ayez crainte : l’habitacle demeure extrêmement logeable. Même la dernière rangée de sièges convient à des adultes, une commodité presque introuvable parmi les multisegments intermédiaires. En outre, Chrysler imite Honda et Toyota en proposant pour la première fois une huitième place dans certains modèles.
Les sièges de la deuxième rangée se replient toujours dans le plancher, une exclusivité de FCA. La manœuvre s’effectue dorénavant avec un effort minimal, d’autant plus que le siège du conducteur s’avance au toucher d’un bouton pour permettre d’ouvrir la cavité sous le plancher. Ce mécanisme électrique est aussi offert du côté passager, mais seulement dans les deux versions les plus chères.
Chrysler explique qu’une nouvelle structure rend les baquets de la rangée médiane plus confortables. Il faudra vérifier sur un long parcours, mais les anciens baquets n’étaient pas difficiles à battre. Chose certaine, nous n’avons eu aucun mal à attacher des sièges de retenue pour enfants grâce aux ancrage faciles d’accès et à la grande ouverture des portières coulissantes.
Notre fils de trois ans s’est d’ailleurs fait un point d’honneur d’ouvrir et de fermer ces portières – sous haute surveillance, bien sûr! – en appuyant simplement sur le bouton de la poignée. À cette innovation s’ajoutera, en cours d’année, l’ouverture mains libres par l’entremise d’un mouvement du pied sous les bas de caisse, tant pour les portes coulissantes que pour le hayon.
L’espace de chargement varie de généreux à caverneux selon la position des banquettes arrière; Chrysler annonce même la possibilité de charger jusqu’à 64 feuilles de contreplaqué standards de 4 pieds sur 8 pieds avec le hayon fermé.
À l’instar de la Kia Sedona, la Pacifica adopte un design horizontal pour le tableau de bord qui tranche avec l’habituel bloc central tout en hauteur des fourgonnettes. Cet aménagement allie habilement style et fonction, surtout dans les modèles munis de l’écran tactile de 21,3 cm (8,4 po). Nous sommes d’ailleurs surpris que Chrysler facture un supplément pour cet excellent système d’infodivertissement dans la version « de base », qui s’affiche quand même à plus de 45 000 $. Son écran de 12,7 cm (5 po) n’est pas vilain, mais il s’avère certes moins fonctionnel et complet que l’autre.
Les passagers de la deuxième rangée bénéficient d’un nouveau système de divertissement à deux écrans de 25,4 cm (10 po) qui comprend des applications intégrées pour divertir les plus jeunes occupants. Et pour nettoyer l’habitacle après une longue randonnée, les propriétaires de la version Limited pourront tirer parti de l’aspirateur intégré à l’arrière – une autre idée empruntée de Honda.
Sécurité
La Chrysler Pacifica propose enfin toutes les technologies de sécurité les plus avancées sur le marché. Notons une caméra de recul, des coussins gonflables pour les genoux et un frein de stationnement électrique de série. Les versions Touring-L Plus et Limited ajoutent un pratique système de surveillance des angles morts, en plus de proposer une alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique moyennant supplément. Cette fonction s’accompagne d’un dispositif de maintien de voie très autoritaire, que nous avons rapidement désactivé durant notre essai.Malheureusement, Chrysler a remplacé la roue de secours par une trousse de réparation (compresseur et bombonne de scellant) qui force souvent à remplacer un pneu endommagé par une crevaison.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 3 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Parmi les meilleurs choix de la catégorie.
Mécanique
Le moteur V6 de 3,6 litres Pentastar était la composante mécanique la plus à jour de la Chrysler T&C. Il reparaît donc avec une légère hausse de puissance (287 chevaux) et de couple (262 livres-pied). Toujours aussi vigoureux et raffiné, ce moteur sied comme un gant à la Chrysler Pacifica. Il paraît d’autant plus silencieux que l’habitacle présente une insonorisation très poussée, comprenant même un système actif d’annulation du bruit.Ce V6 est jumelé avec une transmission automatique à neuf rapports qui s’est avérée lente et saccadée dans plusieurs autres Chrysler et Jeep. Soulagement : les deux Pacifica que nous avons essayées se sont montrés exempts des à-coups au démarrage que nous appréhendions tant. La transmission hésite toujours à ses heures, surtout en ville, mais elle s’avère généralement douce et efficace.
Dotée d’un sélecteur de vitesses rotatif, comme dans les Chrysler 200 et RAM 1500, cette boîte est toutefois dépourvue de mode manuel dans la Pacifica. C’est dommage lorsqu’on prévoit remorquer, alors qu’il s’avère pratique de pouvoir bloquer la transmission sur un rapport pour éviter qu’elle chasse dans les côtes (ou pour obtenir du frein moteur en descente).
La plateforme toute neuve de la Pacifica contient une plus forte proportion d’acier à haute résistance que celle de la T&C. Même les puits de rangement des sièges de la seconde rangée font maintenant partie intégrante de la structure en acier. Le poids a malgré tout baissé puisque les ingénieurs ont intégré de l’aluminium au capot, aux portières coulissantes et à l’extérieur du hayon, puis du magnésium dans la structure de ce dernier. À ce châssis moderne se greffe la première suspension arrière indépendante sur une fourgonnette Chrysler.
Cette quincaillerie renouvelée transforme le comportement routier. Alors que la T&C semblait se tordre dans certains virages, la Pacifica paraît taillée d’un bloc, solide, presque plus petite qu’elle l’est en réalité. La direction surassistée amplifie cette sensation, quoiqu’elle renseigne très peu le conducteur sur l’état de la chaussée. La priorité reste la douceur de roulement, mais le bondissement fréquent de l’essieu arrière a disparu, lui qui finissait par agacer dans la Town & Country. Il ne manque que la traction intégrale pour que la Pacifica batte plusieurs utilitaires à leur propre jeu, et devinez quoi : Chrysler a conçu la plateforme pour recevoir un tel rouage. Une histoire à suivre!