
CHEVROLET Equinox 2018
On efface tout et on recommence! (Et ce n’est pas trop tôt…)
L'essentiel à retenir
Points positifs
- Silence de roulement impressionnant
- Suspension bien équilibrée
- Moteur de 1,5 L et transmission bien assortis
- Bon rapport équipement-prix
- Commandes relativement simples
Points négatifs
- Position de conduite difficile à trouver
- Faible dégagement pour la tête à l’arrière
- Espace de chargement limité
- Aides à la conduite réservées au modèle Premier
- Direction trop légère
Survol
« On efface tout et on recommence » : c’est sans doute le mot d’ordre que s’est donné Chevrolet au moment d’élaborer la troisième génération d’Equinox. Régime minceur, nouvelle plateforme, motorisation remplacée, style rajeuni, technologie mise à jour... la transformation est complète pour 2018, et ce n’est pas trop tôt. Après huit ans sans changement majeur, le Chevrolet Equinox avait besoin d’un sérieux coup de barre pour que cesse l’érosion des parts de GM dans le créneau le plus compétitif du marché.
Toujours construit en Ontario, le Chevrolet Equinox 2018 est désormais offert à partir de 27 145 $ (transport et préparation compris). C’est quelque 1 700 $ de moins que le prix de détail d’un Equinox LS 2017, qui arrive moins bien équipé. Toutes les versions font d’ailleurs l’objet d’une baisse de prix qui donne l’avantage au VUS de Chevrolet sur plusieurs rivaux, du moins en ce qui a trait au prix de détail. En outre, des prévisions de valeur résiduelle à la hausse permettent enfin à GM de proposer des mensualités de location concurrentielles pour l’Equinox.
Verdict
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’attente en valait le coût. Avec cette refonte, le Chevrolet Equinox devient un concurrent légitime aux meneurs de la catégorie plutôt qu’un choix discutable. Le Chevrolet n’a pas peut-être pas l’espace du Honda CR-V, l’agilité du Mazda CX-5 ou la réputation de fiabilité du Toyota RAV4, mais il les rejoint ou les coiffe carrément en matière de confort, de silence et de raffinement général. GM doit toutefois faciliter l’accès à l’équipement de sécurité de pointe, ce que plusieurs concurrents ont déjà compris.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Sur le plan du style, le Chevrolet Equinox 2018 allie les codes esthétiques contemporains de Chevrolet aux proportions générales de l’ancienne version. Cette combinaison plutôt réussie dissimule une sérieuse réduction des dimensions, au rythme de 13 cm pour l’empattement et de 12 cm pour la longueur. L’Equinox redessiné s’étire sur 465 cm, ce qui le positionne en plein cœur du segment des VUS compacts.Une telle compression de l’empattement suscitait une crainte quant à l’espace intérieur. Soulagement : l’habitacle s’avère presque aussi logeable qu’avant, demeurant dans la bonne moyenne de la catégorie. La seule exception concerne le dégagement pour la tête des passagers arrière, dont la diminution de 5,9 cm se fait sentir; avec le toit ouvrant panoramique optionnel, la tête d’une personne de 1,78 m (5 pi 10 po) touche presque au plafond.
En règle générale, l’espace ne manque pas à l’avant, où les sièges fournissent un bon soutien sans être trop fermes. L’imposant accoudoir central et le repose-pied trop haut risquent toutefois d’empêcher plus d’un conducteur de s’installer confortablement. Cela jette de l’ombre sur un environnement accueillant, bien fini et mieux assemblé qu’avant. Les plastiques demeurent durs, mais leur texture caoutchoutée les rend plus agréables, tant à l’œil qu’au toucher. Marque de commerce des Chevrolet récentes, les commandes logiques et accessibles – même celles de l’écran tactile central – facilitent beaucoup la vie à bord.
Les amateurs de technologie se réjouiront sans doute de l’inclusion de multiples ports USB, d’une connexion wifi 4G LTE (abonnement mensuel requis) et des interfaces Apple CarPlay et Android Auto. En outre, tous les Equinox canadiens proposent des sièges chauffants et un démarreur à distance qui, aux États-Unis, sont réservés aux versions haut de gamme.
La banquette arrière fournit un confort de bon aloi, avec une assise suffisamment haute pour bien soutenir les cuisses. Le plancher complètement plat facilite l’accueil d’un occupant au centre, mais ce dernier devra composer avec une place dure, haute et étroite. Le dossier fragmenté 60/40 propose deux angles d’inclinaison, mais l’assise ne se règle plus de l’avant vers l’arrière comme dans l’ancienne génération.
Conséquence : il est désormais impossible d’allonger l’espace de chargement sans rabattre les dossiers. C’est dommage, puisque le « coffre » figure parmi les moins généreux de la catégorie, que la banquette soit en place ou repliée. Fort heureusement, le rétrécissement de l’Equinox n’a presque pas amputé la capacité globale. Le nouveau coffret dissimulé sous le plancher ajoute quelques litres d’espace, mais il aurait été encore plus pratique s’il avait été possible de placer le plancher tout au fond de la cavité pour augmenter la hauteur de chargement.
Sécurité
Les versions haut de gamme de l’ancien Chevrolet Equinox proposaient déjà, en option, des alertes de suivi de voie et de collision frontale imminente ainsi qu’un système de surveillance des angles morts et de circulation transversale en manœuvre de recul. Pour 2018, le freinage automatique d’urgence (FAU) s’ajoute à la liste, de même qu’une fonction de correction automatique de la trajectoire lorsque le véhicule dévie de sa voie.Hélas, Chevrolet a choisi d’inclure le FAU – la plus importante des caractéristiques de sécurité de pointe – seulement dans un ensemble optionnel de la version Premier, au sommet de la gamme. Le régulateur de vitesse adaptatif, souvent jumelé avec le FAU, est quant à lui absent du catalogue de l’Equinox. Les représentants de Chevrolet avaient bien peu à dire pour expliquer ces omissions lors du lancement du véhicule, dans le contexte où plusieurs constructeurs facilitent l’accès à ces équipements.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)Note globale: 4 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 4 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Mécanique
Pour 2018, le Chevrolet Equinox migre sur une plateforme toute récente de GM, qui « héberge » aussi le Buick Envision dévoilé en 2016. Évidemment, le jumeau plus huppé de l’Equinox, le GMC Terrain, emploiera la même architecture. À la fois plus léger et plus solide, ce châssis contribue à réduire la masse totale de 180 kg, soit environ 10 % de celle de l’ancien Equinox. Bien entendu, la carrosserie plus compacte joue aussi un rôle dans cet allégement.Évidemment, qui dit masse réduite dit performances améliorées et consommation à la baisse, du moins à motorisation égale. Dans le cas de l’Equinox, les concepteurs ont plutôt adopté un moteur plus petit pour faire davantage pencher la balance vers l’économie de carburant. Les 170 chevaux du nouveau quatre cylindres de 1,5 litre turbo sont inférieurs aux 182 chevaux de l’ancien 2,4 litres, ainsi qu’à la puissance de plusieurs autres VUS compacts. En revanche, le couple de 203 livres-pied dépasse celui de tous les moteurs de base de la concurrence.
Résultat? Des accélérations certes pas foudroyantes, mais souples, linéaires et étonnamment discrètes. Même lorsqu’on le sollicite fortement, le moteur reste doux et exempt de vibrations; à vitesse stable, il s’efface complètement.
Bien qu’elle ne compte que six rapports, la transmission exploite très bien la puissance tout en se montrant presque exempte d’à-coups. Il faut parfois insister pour qu’elle rétrograde, mais la plupart des boîtes sont ainsi programmées, de nos jours, pour favoriser l’économie de carburant. Quoi qu’il en soit, cette transmission s’acquitte nettement mieux de sa tâche que celle de l’ancien Equinox.
Attendu pour l’automne 2017, un nouveau moteur diesel de 1,6 litre sera jumelé avec une version légèrement révisée de la même boîte à six rapports. Chevrolet promet une consommation combinée de 5,9 L/100 km pour ce groupe motopropulseur, soit 22 % de moins que les 7,6 L/100 km requis par le moteur à essence de 1,5 litre.
Les conducteurs qui recherchent plus de puissance pourront bientôt opter pour un autre quatre cylindres turbo, de 2 litres celui-là, dont les 252 chevaux et les 260 livres-pied rivalisent avec les cotes des moteurs optionnels concurrents. Il sera jumelé avec une toute nouvelle transmission à neuf rapports conçue par GM, avec la collaboration de Ford. Nous avons très hâte de voir si elle travaillera mieux que la plupart des « neuf vitesses » actuellement sur le marché.
Sur l’autoroute menant de Toronto à Niagara, le silence de roulement de l’Equinox remodelé nous a immédiatement conquis, surtout dans le contexte où bon nombre de VUS compacts sont mal insonorisés. Le roulement stable et la bonne tenue de cap font tout un contraste avec le comportement lourdaud de l’ancienne génération.
La direction demeure légère et trop peu communicative pour imprimer un réel dynamisme à la conduite, mais elle est résolument plus précise qu’avant. De plus, les quelques chaussées cahoteuses parcourues dans la région viticole ontarienne n’ont pas dérangé l’aplomb de la caisse, alors que celle du modèle précédent se serait assurément dandinée de gauche à droite.
Bref, notre premier essai de l’Equinox 2018 a laissé une impression très favorable que nous espérons pouvoir confirmer sur nos parcours d’essai habituels.