
CHEVROLET Blazer 2019
Vous vous rappelez le Blazer d'il y a 15 ans? Mettez de côté vos préjugés…
L'essentiel à retenir
Points positifs
- V6 doux et puissant
- Boîte automatique irréprochable
- Équilibre confort-tenue de route réussi
- Commandes logiques
- Sièges confortables
- Bonne capacité de remorquage
Points négatifs
- Visibilité réduite
- Espace de chargement limité
- Moteur à 4 cylindres inutile
- Prix élevé
- Sécurité de pointe très difficile d’accès
Survol
Après une absence de près de 15 ans, le nom Chevrolet Blazer refait surface sur un nouveau modèle qui devient le sixième VUS de la gamme Chevrolet. Il vient faire le pont entre l’Equinox et le Traverse, desquels il reprend l’architecture à traction – un rouage intégral est optionnel – et plusieurs composants mécaniques. Par son format intermédiaire et son habitacle à cinq places, le Blazer rivalise avec les Ford Edge, Honda Passport, Hyundai Santa Fe, Jeep Grand Cherokee et autres Nissan Murano.
Chevrolet affiche le Blazer à partir de 36 995$ (transport et préparation compris), mais à ce prix, il faut se contenter de deux roues motrices et d’un moteur à quatre cylindres d’une puissance limitée pour un véhicule de ce format. De l’aveu même de Chevrolet, plus de 95% des acheteurs opteront pour le moteur V6 et le rouage intégral; cela établit le «véritable» prix de départ à 42 195$.
Optez pour les versions RS ou Premier, ajoutez-leur tous les ensembles optionnels offerts à l’usine, et la facture dépassera les 56 000$. C’est plus cher que la concurrence, sauf le Jeep Grand Cherokee. Le Santa Fe coiffe aisément toute la mêlée pour le rapport équipement-prix, mais il n’offre ni la capacité de remorquage des Blazer, Passport et Grand Cherokee ni la réputation légèrement haut de gamme qui précède les Edge et Murano.
GM assemble le Chevrolet Blazer à Ramos Arzipe, au Mexique.
Verdict
Si vous avez déjà conduit un Chevrolet Blazer d’antan, mettez tout de suite de côté vos préjugés. Bien de son époque, la nouvelle mouture réunit technologie, puissance et raffinement dans un ensemble fort agréable à conduire. Chevrolet n’y va pas de main morte au chapitre du prix, mais au moins, il y a de la viande autour de l’os. Au bout du compte, le Blazer fournit un juste équilibre entre le côté camion d’un Honda Passport ou d’un Jeep Grand Cherokee, et la polyvalence moindre d’un Ford Edge ou d’un Nissan Murano.
Évaluation
Carrosserie et habitacle
Le Chevrolet Blazer est un des véhicules les plus larges et bas de sa catégorie. En outre, l’empattement relativement long pousse les roues vers les quatre coins. Cela se conjugue avec des angles bien définis pour donner des lignes dynamiques et distinctives. Les jantes, emblèmes et garnitures noires de la version RS renforcent l’allure sportive si chère à certains acheteurs potentiels.Les dégagements intérieurs du Blazer paraissent tout à fait compétitifs sur papier. Certes, quatre adultes se côtoieront sans mal dans l’habitacle, mais ils n’auront pas la même impression d’espace qu’on retrouve dans un Honda Passport ou un Hyundai Santa Fe. Blâmons le plafond relativement bas et la petite surface vitrée qui donnent tant de caractère à la silhouette.
En réalité, l’espace habitable et, surtout, le volume de chargement dépassent à peine ceux d’un Chevrolet Equinox. La plupart des concurrents du Blazer peuvent accommoder plus de bagages, même avec la banquette arrière repliée. Pour en obtenir plus dans la famille GM, il faut se tourner vers le GMC Acadia ou, mieux encore, le Chevrolet Traverse. On n’a toutefois pas besoin de transporter un sofa ou six passagers tous les jours...
Les sièges avant fournissent un bon dosage de confort et de soutien, mais certains rivaux proposent davantage de réglages. La position de conduite satisfait quand même, sauf pour le repose-pied un brin trop proéminent. La banquette arrière est installée bas pour permettre d’aménager un plancher plat lorsqu’on la rabat. L’envers de la médaille: un soutien pour les cuisses déficient pour les personnes de grande taille.
À la fois stylisé et fonctionnel, le tableau de bord présente de véritables boutons pour la plupart des fonctions courantes – sauf la syntonisation de la chaîne audio, comme dans plusieurs produits GM. Tous les modèles comprennent le plus récent système multimédia du constructeur, lancé d’abord dans le GMC Terrain 2018. L’écran tactile de 20,3 cm (8 pouces) est à la fois clair et bien organisé.
Android Auto, Apple CarPlay, des ports USB A et C, une borne wifi et le système télématique OnStar sont de la partie. Les deux derniers dispositifs requièrent toutefois un abonnement mensuel, tout comme la radio satellite; on peut vite y consacrer de 30$ à 50$ si on n’y prend garde.
Sécurité
Une fois de plus, GM manque le bateau en matière d’assistance à la conduite. Certes, toutes les caractéristiques de pointe figurent au catalogue – par exemple, le freinage automatique d’urgence avec détection des piétons, le système de suivi de voie et l’allumage automatique des feux de route.Cependant, Chevrolet les restreint à des ensembles optionnels offerts uniquement dans les deux modèles les plus chers de la gamme. Cette pratique devient discutable à l’heure où Honda, Nissan et Toyota livrent ces caractéristiques sans frais supplémentaires dans presque tous leurs modèles.
Sur une note plus positive, un système de surveillance des angles morts et de circulation transversale en marche arrière est de série ou optionnel dans tous les Blazer V6. Il s’avère presque essentiel pour compenser la petite taille des glaces latérales et des rétroviseurs.
Un système de surveillance périphérique et un rétroviseur intérieur intelligent sont optionnels dans les versions True North, RS et Premier. Un tel rétroviseur relaie une image captée par une caméra panoramique, ce qui élargit nettement le champ de vision arrière. Apparue d’abord dans certaines Cadillac, il améliore la sécurité, mais il requiert une période d’adaptation. Il est possible de revenir à un miroir classique en tout temps.
Résultats aux tests de protection à l'impact
National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA)
Note globale: 5 / 5
Frontal: 5 / 5
Latérale: 5 / 5
Capotage: 4 / 5
Insurance Institute For Highway Safety (IIHS)
Frontal: 4 / 4
Frontal à faible chevauchement:
- côté conducteur: 4 / 4
- côté passager: 4 / 4
Latéral: 4 / 4
Arrière: 4 / 4
Résistance du toit: 4 / 4
Mécanique
Mécaniquement, le Chevrolet Blazer nouveau genre n’invente rien: GM employait déjà la plupart de ses composants dans le Chevrolet Traverse ou le GMC Acadia. C’est notamment le cas de la suspension arrière à bras multiples et de la servodirection électrique, dont le rapport est plus rapide dans la version RS que dans les autres Blazer.Le moteur V6 de 3,6 litres est une autre vieille connaissance. Muni de l’injection directe, il fournit 308 chevaux à 6700 tours/minute et un couple de 270 livres-pied à 5000 tours/minute. GM lui a aussi greffé un dispositif de désactivation des cylindres et un système d’arrêt-démarrage automatique pour favoriser l’économie d’essence.
À cet égard, le Chevrolet Blazer V6 à quatre roues motrices montre une cote de consommation combinée de 11,3 L/100 km (Ressources naturelles Canada), identique à celle des Jeep Grand Cherokee V6 et Honda Passport. Seul le Nissan Murano affiche mieux parmi les modèles concurrents à six cylindres, avec une moyenne ville-route de 10,2 L/100 km.
Le Blazer de base à deux roues motrices arrive avec un quatre cylindres de 2,5 litres dont la puissance plafonne à 193 chevaux, et le couple, à 188 livres-pied. Cette motorisation limite la capacité de remorquage à 680 kg (1500 lb), alors que le V6 permet de tirer 2041 kg (4500 lb). Sans doute adéquat dans un VUS compact, un tel moteur aura probablement fort à faire pour déplacer un véhicule de plus de 1700 kg.
Le Blazer hérite de l’excellente transmission à neuf rapports qui officie dans une panoplie de modèles GM depuis quelques années. Conçue dans les ateliers du constructeur, elle propose un mode manuel surtout utile pour le remorquage ou la conduite en terrain montagneux.
Chevrolet s’attend à ce que les acheteurs optent en grande partie pour le rouage intégral, comme c’est la coutume pour un VUS de cette catégorie. Ce système envoie la puissance au train arrière seulement lorsque les roues avant perdent de l’adhérence. Les versions RS et Premier peuvent aussi faire varier la répartition entre les deux roues arrière, ce qui peut s’avérer profitable en virage. Un sélecteur permet de rouler strictement avec les roues motrices avant pour économiser l’essence, ou encore d’alterner entre les mode sport, tout-terrain et remorquage.
Impressions de conduite
Faisons le point tout de suite: le Chevrolet Blazer 2019 n’a pas les capacités hors route de son ancêtre, qui avait un boîtier de transfert à deux vitesses et un châssis de camion. De toute manière, Chevrolet n’entretient pas ces prétentions.
Sur la route, cependant, la nouvelle mouture relègue l’ancien modèle aux oubliettes. L’équilibre entre le confort et la tenue de route paraît optimal, surtout dans la version True North que nous avons conduite entre Baie-Saint-Paul et Québec au printemps dernier. Stable, adroit et précis, le Blazer maîtrise beaucoup mieux les rebonds et mouvements de caisse que le Passport essayé quelques jours avant. Parmi les proches rivaux du nouveau Chevrolet, seul le Grand Cherokee affiche autant d’aplomb malgré son âge avancé.
Si vous cherchez la douceur avant tout, la version RS vous plaira peut-être un peu moins. Dans l’arrière-pays de Charlevoix, ses amortisseurs plus fermes ne filtraient pas aussi bien les bosses et crevasses que ceux des autres Blazer. Notre modèle d’essai chaussait de très larges pneus de 21 pouces à profil inutilement bas pour un VUS; les pneus de 18 ou de 20 pouces seront sans doute moins dommageables, tant pour le confort que pour le portefeuille.
À l’inverse, le moteur V6 coûtera sans doute un peu plus cher à utiliser que le quatre cylindres, mais ne vous en privez pas pour autant. Bien en verve, il émet une sonorité raffinée qui rend les accélérations très satisfaisantes. Avec neuf rapports parfaitement étagés, la boîte de vitesses masque efficacement le manque de couple à bas régime qu’on pouvait autrefois reprocher à ce moteur.
Si le Blazer se montre si agréable à conduire, c’est en bonne partie grâce à cette mécanique réussie, de concert avec une direction bien dosée et un silence appréciable à vitesse de croisière.