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Essai routier

BMW X4 M 2021

Qui a besoin d’un VUS de course de 500 chevaux?

6 mai 2021

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Performances étincelantes
  • Sonorité envoûtante
  • Tenue de route sportive
  • Direction et freinage exemplaires
  • Finition de haut niveau
  • Commandes acceptables

Points négatifs

  • Roulement très ferme
  • Places arrière restreintes
  • Polyvalence limitée
  • Forte consommation d’essence
  • Achat et pneus très coûteux

Survol

Pionnier des VUS «coupés» en 2008 avec le X6, un genre de X5 au toit plus arqué, BMW applique désormais la recette à la plupart de ses multisegments. Le BMW X4 dérive donc directement du X3, dont il reprend la partie avant, le tableau de bord et la mécanique. Un modèle M à vocation sportive est apparu en 2019; dans la version Competition, BMW a réussi à extraire plus de 500 chevaux d’un 6 cylindres turbo! C’est cette variante que nous avons échantillonnée l’hiver dernier, dans les limites qu’imposent les routes publiques à l’évaluation d’une telle machine.

Le prix d’entrée du X4 M s’établit à 87 545$, transport et préparation compris, soit 1600$ de plus que celui du X3 M. Pour 10 300$ additionnels, la version Competition porte la puissance de 473 à 503 chevaux et le diamètre des jantes de 20 à 21 pouces, en plus de se distinguer par des garnitures noir laqué, une sellerie exclusive et un système d’échappement sportif.

Le concurrent le plus proche du X4 M se trouve chez Mercedes-AMG. Il s’agit du Coupé GLC 63 S 4Matic+, dont les 503 chevaux – coïncidence ou non – émanent d’un V8 biturbo de 4 litres. Son prix de départ d’environ 100 000$ se compare à celui d’un X4 M Competition, mais ce dernier arrive un peu mieux équipé que le Mercedes avant l’ajout d’options. Le Porsche Macan Turbo pourrait être considéré comme un rival indirect en raison de sa puissance moindre (434 chevaux) et de ses proportions de VUS classique.

BMW assemble tous les modèles de sa gamme X à Spartanburg, en Caroline du Sud, sauf les X1 et X2.

Verdict

Qui a besoin d’un VUS de course, surtout lorsque son style nuit à sa fonction? Poser la question, c’est un peu y répondre. Mais les personnes assez choyées pour mettre plus de 1500$ par mois sur un véhicule ont tout avantage à considérer le BMW X4 M – ou le BMW X3 M, si elles doivent transporter à la fois passagers et bagages. Éprouver tant de plaisir à conduire un utilitaire frise l’indécence… tout comme le fera la facture des pneus d’hiver, ou encore la contravention si vous vous laissez emporter par les 503 chevaux.

Évaluation

Carrosserie, habitacle et espace de chargement


La silhouette élancée du BMW X4 lui donne un air plus dynamique que les lignes angulaires et classiques du X3. Les occupants doivent toutefois en payer le prix, particulièrement à l’arrière. La hauteur inférieure de 5 cm à celle du X3 rogne le dégagement au toit et influence même celui pour les jambes, puisque la banquette est avancée afin de ménager le plus possible l’espace pour la tête sous le plafond plongeant.

Celui-ci se prolonge dans un hayon fortement incliné qui limite beaucoup la hauteur du coffre. Cela se reflète sur l’espace pour la marchandise, amputé du tiers par rapport à celui du X3 lorsque la banquette est en place. La perte est moins sévère une fois les dossiers rabattus, mais dans les deux cas, le volume de chargement se compare à celui d’un VUS sous-compact… alors que le X4 est plus long que la plupart des modèles compacts. Consolation: la section centrale de la banquette se replie séparément pour permettre de transporter à la fois deux passagers arrière et des objets longs.

Aucun de ces travers ne touche les places avant, qui peuvent accueillir aisément des occupants de tous les gabarits. D’ailleurs, les nombreux réglages des sièges, la généreuse portée du volant télescopique de même que les accoudoirs et le repose-pied idéaux permettent de trouver une excellente position de conduite. Seules les personnes de très petite taille pourraient se plaindre de la longueur de l’assise, même lorsque sa rallonge est complètement rétractée. Outre ce souci, les baquets procurent un soutien sans faille, à défaut de se montrer très douillets.

Quiconque a pris place dans une BMW récente se sentira en terrain connu dans le X4. Deux grands écrans dominent le paysage, l’un derrière le volant et l’autre en plein centre du tableau de bord. Impeccablement clairs, complet et rapides, ces affichages figurent aussi parmi les plus logiques chez les constructeurs de luxe. Une grande part du mérite revient à la molette efficace sur la console centrale ainsi qu’à la présence de boutons traditionnels pour plusieurs fonctions, tant sur le tableau de bord que sur le volant.

L’excellente chaîne audio Harman Kardon, la chaleur enveloppante et immédiate des éléments des sièges, la texture des matériaux, l’agencement des teintes: tous les éléments de l’habitacle respirent la qualité et le souci du détail. La principale note discordante vient du sélecteur de vitesses électronique; exclusif aux modèles M, il est encore plus déroutant que la manette habituelle des autres modèles de la marque. Par ailleurs, le X4 M de notre essai a confirmé que le dégivrage des glaces d’une BMW requiert beaucoup d’attention et de manipulations par temps frais et humide.

Caractéristiques de sécurité

  • Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
  • Régulateur de stabilité avec système antipatinage
  • Contrôle de vitesse en descente
  • Coussins gonflables frontaux
  • Coussins gonflables latéraux avant
  • Rideaux gonflables latéraux
  • Ceintures de sécurité avant à prétendeurs
  • Cinq appuie-tête réglables
  • Caméra de recul
  • Capteurs d’aide au stationnement avant et arrière
  • Système de surveillance des angles morts
  • Alerte de circulation transversale arrière
  • Alerte de collision frontale imminente avec freinage automatique d’urgence et détection des piétons
  • Alerte de sortie de voie
  • Allumage automatique des feux de route
  • Freinage automatique d’urgence arrière
  • Alerte de sortie de voie avec correction automatique de la trajectoire, système de suivi de voie, assistance à l’évitement d’urgence, alerte de circulation transversale avant et régulateur de vitesse adaptatif (compris dans les ensembles Aide à la conduite avancée et Ultime)
  • Système de surveillance périphérique (compris dans les ensembles de Luxe et Ultime)

Visibilité


Elle est adéquate vers l’avant, sauf pour l’important angle mort aux intersections que crée la jonction des portières et des montants du pare-brise. Les larges montants centraux, la ligne de toit plongeante et la lunette très haute nuisent sérieusement au coup d’œil sur les côtés et vers l’arrière. De plus, les rétroviseurs latéraux sont trop petits. De nombreux systèmes électroniques atténuent le problème, mais ils ne sont pas toujours efficaces en conduite hivernale.

Phares: les phares DEL pivotants ont obtenu la note maximale de l’Insurance Institute for Highway Safety pour le X3, qui a une calandre et une garde au sol très similaires à celles du X4.

Mécanique


La pièce maîtresse de toute BMW de série M se situe derrière la fameuse calandre à double nasaux du constructeur bavarois. On parle bien sûr de la motorisation, qui fonctionne encore à l’essence dans le cas du X4 M – pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur, c’est la délicieuse et unique sonorité du 6 cylindres en ligne, un type de moteur qui rime presque avec le nom de BMW. Le pire, c’est la soif considérable de carburant super, qui s’est traduite par une consommation mesurée de 12,1 L/100 km durant notre essai. Le baume sur la plaie: ce résultat équivaut à la cote de Ressources naturelles Canada pour la grand-route. Nous atteignons rarement cette valeur sur notre parcours habituel, encore moins l’hiver. En ville, l’organisme indique une cote de 16,6 L/100 km.

On paie évidemment à la pompe pour les spécifications impressionnantes de ce moteur de 3 litres. Grâce, entre autres, à une paire de turbocompresseur à double action, la puissance atteint 473 chevaux dans le X4 M «normal», et 503 dans la variante Competition. Le couple maximal de 442 livres-pied arrive dès 2600 tours/minute dans les deux cas. Obtenir un tel rendement d’un moteur de cette cylindrée aurait été impensable il y a seulement quelques années. Pour en avoir davantage sans recourir à plus de cylindres, il faut carrément se tourner vers une motorisation électrique.

Une transmission automatique à huit rapports canalise toute cette puissance aux quatre roues par l’entremise d’un rouage intégral à prise constante. Construite par le spécialiste ZF, la boîte compte évidemment un mode manuel accessible par des palettes derrière le volant. Quant à la traction intégrale, elle favorise le train arrière pour accroître la sensation sportive. Elle accroît la proportion du couple aux roues avant selon les besoins en conduite dynamique ou en cas de perte d’adhérence à l’arrière. Un différentiel spécial peut également transmettre plus de puissance à l’une ou l’autre des roues arrière, toujours dans le but d’affiner la tenue de route.

Le conducteur a droit à plusieurs modes de conduite préprogrammés qui altèrent les réglages de l’accélérateur, de la transmission, du rouage intégral, de la servodirection, de l’amortissement et du système d’échappement. Il peut aussi paramétrer chacune de ces fonctions selon son humeur, puis enregistrer ses combinaisons préférées dans les programmes M1 et M2, accessibles par des boutons rouges au-dessus des branches du volant.

Impressions de conduite


On sent que le X4 M Competition n’est pas un multisegment ordinaire dès qu’on prend place sur les superbes baquets sport, revêtus d’un cuir rouge très suggestif dans notre exemplaire. La sensation s’accentue lorsqu’on lance le moteur, dont l’échappement sportif émet une sonorité à nulle autre pareille. Quelques kilomètres au volant confirment rapidement que les atours musclés ne sont pas de la frime.

Malgré les amortisseurs adaptatifs, la suspension cache assez mal les défauts du bitume. Le roulement ferme ne fait pas très bon ménage avec la conduite quotidienne, ce que mettent en lumière les pneus de 21 pouces à profil très bas. Ces énormes gommes coûteront une fortune à remplacer, d’autant plus qu’elles n’ont pas la même dimension sur chaque essieu. Il est donc impossible de les permuter pour équilibrer leur usure. Comme celle-ci doit être le plus égale possible avec un rouage intégral, il ne sera pas rare de devoir changer les quatre pneus à la fois.

En revanche, ces pneus différenciés et cette suspension quasi sèche font des merveilles pour la tenue de route. La caisse reste bien à plat dans les virages serrés et le véhicule suit parfaitement la trajectoire imprimée par la direction ultraprécise. Jamais on ne croirait se trouver dans un VUS de plus de 2000 kg tellement les sensations de la route sont franches et équilibrées. Selon notre expérience, seul un Porsche Macan Turbo paraît un brin plus agile dans une succession de courbes.

Le X4 M Competition conserve toutefois l’ascendant en matière de performance, du moins selon les données officielles. Son couple supérieur et les réactions instantanées de la boîte à huit rapports le font paraître légèrement plus à l’aise en reprises, quoiqu’il faudrait comparer les deux concurrents sur un circuit fermé pour trancher.

Chose certaine, les prestations et la trame sonore du dernier-né des 6 cylindres BMW ont de quoi enflammer les plus pragmatiques. Il faut impérativement enclencher le régulateur de vitesse adaptatif, au demeurant très progressif, pour rester dans l’intervalle de vitesse toléré sur l’autoroute. La stabilité y est telle qu’on se met à rêver des rubans d’asphalte sans limite de vitesse de l’Allemagne pour pouvoir exploiter davantage les capacités exceptionnelles de l’engin.

Autres faits saillants

Freinage: pédale parfaitement ferme et facile à moduler pour éviter l’intervention du module antiblocage, même en conditions hivernales. Puissance à la mesure de celle de la motorisation.

Insonorisation: bruits de roulement présents en raison des pneus surdimensionnés. Sifflement du vent bien filtré, même autour du toit panoramique. Sonorité du moteur toujours audible dans les modes de conduite sportifs, mais presque effacée à vitesse de croisière en mode normal.

Fiche technique