Hydrogène, électricité et essence bientôt au même endroit à Québec
Il ne reste que quelques semaines avant l’ouverture du premier poste public de ravitaillement en hydrogène au Québec.
Située sur le boulevard Wilfrid-Hamel à Québec, juste à l’ouest de l’autoroute Henri-IV, la station multicarburant du groupe Harnois Énergies proposera aussi des bornes de recharge pour véhicules électriques, en plus d’offrir de l’essence.

50 voitures à hydrogène bientôt sur la route
Le distributeur d’hydrogène conçu par la firme Hydrogenics restera un objet de curiosité pour le grand public, du moins pour l’instant. En fait, il s’agit de l’élément-clé manquant pour que commencent à rouler les 50 Toyota Mirai acquises par le gouvernement du Québec afin d’évaluer la viabilité de cette nouvelle source d’énergie dans le contexte québécois.
D’ailleurs, les trois quarts du budget initial de la portion «hydrogène» de la nouvelle station proviennent des gouvernements: Transition énergétique Québec (TEQ) fournit 2,9 millions de dollars, tandis qu’un autre million arrive de Ressources naturelles Canada. Toyota Canada est également partenaire du projet.
Un établissement similaire figure également dans les cartons pour la région de Montréal, sous réserve de l’approbation de TEQ. Cette fois, Honda Canada fera partie des investisseurs, lui qui propose déjà une version à hydrogène de la berline Clarity, notamment en Californie.
De l’hydrogène fabriqué à Québec
L’hydrogène en vente à Québec sera produit sur place à l’aide d’un électrolyseur. Selon les chiffres obtenus par le journal Le Soleil à l’occasion du Salon International de l’Auto de Montréal, 10 litres d’eau et 55 kWh d’électricité permettront de produire 1 kg d’hydrogène. Cette quantité suffirait pour parcourir 100 km, au coût d’environ 10$.
L’hydrogène: une solution prometteuse?
Au prix actuel de l’essence, cette somme ressemble fort à celle nécessaire pour franchir la même distance à bord d’un VUS compact traditionnel. Certains pourraient donc se demander où se cache l’avantage de l’hydrogène pour le consommateur, surtout quand on sait qu’une voiture 100% électrique (VÉ) coûte au moins quatre fois moins cher à faire rouler qu’un modèle à combustion.
Il s’agit d’une question bien légitime, d’autant plus que l’hydroélectricité abonde au Québec pour alimenter les VÉ. Pour CAA-Québec, la phase d’exploration qui s’amorcera bientôt dans la Vieille Capitale demeure tout de même fort pertinente. L’hydrogène ne deviendra peut-être pas la source d’énergie de choix pour les déplacements personnels des Québécois, mais il pourrait constituer une partie de la solution de rechange à l’essence pour le transport lourd ou pour les longs trajets.
Rappelons que faire le plein d’hydrogène prend à peu près le même temps que remplir un réservoir d’essence, un avantage indéniable. De plus, cette source d’énergie requiert beaucoup moins d’espace de stockage que l’électricité «pure», du moins selon la technologie actuelle des batteries.