S’attaquer à la congestion, c’est pas obligé de coûter cher!

Publié le 21 août 2018
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Pris dans le trafic? Vous n’êtes pas seul! Pas moins de 43% des Canadiens(1) y perdent une heure, voire deux, chaque jour. Cela peut représenter jusqu’à 10 jours complets de temps en famille perdu, sans parler des dollars gaspillés et de l’essence brûlée pour rien. À l’échelle du pays, c’est 11,5 millions d’heures par année qui disparaissent dans les bouchons. Nous avons besoin de solutions rapides et efficaces. Et ces solutions, elles existent!

La CAA en a identifié plusieurs dans une étude réalisée en collaboration avec une firme d’experts en transport(2). Il s’agit de solutions réalistes, peu coûteuses et qui ont donné des résultats encourageants ailleurs. En voici quelques exemples.

Il est intéressant d’apprendre que les pannes et les accidents sont les premières causes de congestion. Or, au Royaume-Uni, on installe de grands paravents sur les scènes d’accident pour empêcher que les curieux n’empirent les choses. C’est simple, mais ça marche. En Floride, les services d’urgence se coordonnent pour libérer les voies en un maximum de 90 minutes. Chaque dollar dépensé là en rapporte sept. Imaginez les gains de temps et d’argent! À n'en pas douter, la congestion routière a un réel impact sur nos vies.

Il existe maintenant des systèmes évolués pour détecter les profils types de circulation et gérer les feux de circulation en conséquence. À Toronto, 850 000$ ont été investis pour synchroniser ces derniers, et le retour sur l’investissement est de 64$ par huard dépensé!

À Paris, on a installé dans les bretelles d’autoroute des feux qui régulent l’entrée des voitures. Résultats : des économies de temps de 15%, une augmentation de la vitesse moyenne de 10 km/h en période de pointe et une réduction de 20% du nombre de collisions. Ce n’est pas négligeable, et la solution coûte pas mal moins cher qu’une nouvelle autoroute.

Il y a aussi un potentiel encore sous-exploité en matière de covoiturage, alors que la technologie existe pour faciliter tout le processus. Et en matière d’aménagement urbain, il faut penser davantage aux carrefours giratoires qui améliorent la sécurité et diminuent le temps d’arrêt.

Comme usager aussi nous pouvons faire notre part. Par exemple, sur une route congestionnée, il est prouvé qu’à un «cédez», mieux vaut s’insérer le plus tardivement possible et chacun son tour, comme une fermeture-éclair. Une simple signalisation en guise de rappel dans les bretelles d’autoroute pourrait faire le travail.

Les gouvernements ont de grands projets de transport collectif qui contribueront à améliorer notre mobilité. Mais cela ne doit pas faire écran aux solutions d’apparence modeste, peu coûteuses et efficaces. Que fait-on? Allons-nous de l’avant? Il sera intéressant de savoir ce qu’en pensent nos politiciens qui, justement, traiteront d’enjeux collectifs cruciaux dans les prochaines semaines. Gageons que la mobilité au sens large en fera partie et c’est tant mieux ! Nous avons de grandes attentes… et le devoir de poser des questions.

Édition automne 2018

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(1) Source: Sondage pan-canadien mené pour le compte de la CAA à l'automne 2016 auprès de 2012 répondants.

(2) Des solutions à la congestion, Firme CPCS, 2018.