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Essai routier

TOYOTA Sienna 2025

La reine des fourgonnettes s’enrichit… pour ses riches propriétaires!

18 juillet 2025

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Faible consommation pour le format
  • Moteur hybride bien adapté
  • Habitacle vaste et pratique
  • Excellente position de conduite
  • Fiabilité inégalée dans la catégorie
  • Valeur de revente exceptionnelle

Points négatifs

  • Moteur bruyant en accélération
  • Suspension parfois sèche
  • Sièges de la 2e rangée non amovibles
  • Confort discutable des sièges avant
  • Prix élevé
  • Risque important de vol

Survol

Lorsque Toyota a lancé la quatrième génération de la Sienna, pour l’année-modèle 2021, il en a fait la première fourgonnette uniquement offerte en version hybride. À contre-courant des traditionnels moteurs V6 de la catégorie, la combinaison d’un quatre cylindres et d’un moteur électrique a rapidement conquis le public cible avide d’économies à la pompe.

Nous avons eu l’occasion de remettre à l’essai ce modèle phare au printemps 2025, quelques mois avant son cinquième anniversaire. Le constructeur nous a alors confié une version Limited AWD munie de l’ensemble Platinum. Principale nouveauté pour le millésime 2025, ce groupe ajoute notamment des jantes spécifiques, une console réfrigérée et un aspirateur intégré dans l’habitacle, un concept introduit dans la Honda Odyssey en 2014.

Toyota fait état de retouches esthétiques, mais en toute franchise, nous ne les avons même pas identifiées au jeu des comparaisons. La Sienna adopte aussi le plus récent système multimédia du constructeur, assorti d’un écran tactile de 12,3 pouces dans les versions XLE, XSE et Limited. L’affichage mesure désormais 8 pouces dans la variante LE, alors que toutes les versions proposaient un écran de 9 pouces en 2024. Une réduction de la taille de l’écran central, ça ne se voit pas souvent.

En revanche, la recharge d’appareils mobile par induction et la connexion sans fil à Android Auto et Apple CarPlay sont dorénavant de série dans toute la gamme. Il en va de même d’une alerte de présence aux places arrière perfectionnée, qui détecte les personnes plutôt que de se fier sur l’ordre de fermeture des portières. Le système indique même sur quels sièges sont assis les occupants.

On pouvait se procurer une Sienna flambant neuve pour environ 30 000$ il y a moins de 10 ans. C’était environ 7 000$ à 10 000$ de plus que pour la reine des bas prix de l’époque, la Dodge Grand Caravan. Ce titre revient maintenant à la Kia Carnival, qui coûte tout de même au minimum 44 000$ – mais 50 244$ avec sa motorisation hybride optionnelle.

Dans cette optique, les 50 030$ qu’exige Toyota pour une Sienna LE paraissent raisonnables. La facture grimpe toutefois rapidement, puis culmine à presque 73 000$ pour une Limited avec groupe Platinum. Seule une Chrysler Pacifica hybride rechargeable Pinnacle et une Volkswagen ID. Buzz se détaillent plus cher dans le segment.

Conçue pour le public nord-américain, la Sienna est assemblée en Indiana, dans la même usine que les Highlander, Grand Highlander et Lexus TX.

Verdict

Il fut un temps où la Honda Odyssey régnait paisiblement dans le segment des fourgonnettes, tant en matière de prix que de technologie et de valeur de revente. Ce titre revient aujourd’hui à la Sienna, qui a surpassé sa rivale à tous ces chapitres, en plus de celui des ventes au Québec. Selon les données d’Automédia, un magazine destiné à l’industrie, Toyota a distribué plus de quatre fois davantage de minivans que Honda en 2024 dans la province.

Le groupe motopropulseur hybride de la Sienna explique à lui seul une bonne partie de cette domination. Grâce à lui, ce modèle requiert moins de carburant que toutes les autres fourgonnettes sur le marché, y compris la Chrysler Pacifica hybride rechargeable lorsque sa batterie est déchargée. Il semble que les acheteurs soient prêts à composer avec les envolées bruyantes de cette motorisation pour profiter de sa frugalité.

Ces personnes gagnent au passage une fiabilité hors pair ainsi qu’un habitacle convivial, lumineux, logeable et pratique, à l’exception notoire des sièges médians non amovibles. Si cela ne réduit pas votre intérêt pour la plus grande familiale de Toyota, armez-vous de patience: il faut compter au moins deux mois entre la commande et la livraison d’un exemplaire. Et préparez votre chéquier virtuel, puisque la facture est salée, peu importe la version choisie.

Évaluation

Un moteur hybride au point

Mis à part la série Prius, la Sienna est devenue, en 2021, la première Toyota exclusivement offerte avec une motorisation hybride. Depuis, les Crown, Crown Signia et Camry ont suivi la même voie, qu’empruntera également le très populaire RAV4 en 2026.

Qu’ont en commun tous ces véhicules, ainsi que les Highlander et Grand Highlander hybrides? Ils utilisent tous le même quatre cylindres de 2,5 litres à cycle Atkinson, jumelé avec une paire de moteurs électriques (qui devient un trio dans les modèles à traction intégrale). D’une puissance variable selon les modèles, cet ensemble fournit à la Sienna 245 chevaux bien assez fringants. Bruyants aussi, puisque si la transmission à variation continue électronique gère la cavalerie avec brio, elle la laisse s’exprimer sans bride à haut régime en forte accélération.

C’est une critique de longue date à l’égard de ce groupe motopropulseur, qui n’agit avec discrétion que dans les Lexus, mieux insonorisées que les Toyota. Or, peu importe le véhicule, cette motorisation se reprend par son rendement énergétique notable. Les 9,4L/100km que nous avons mesurés dépassent certes de beaucoup la cote officielle de 6,8L/100km pour un parcours mixte ville-route. Notre résultat demeure toutefois inférieur de 20% aux 11,7L/100km calculés après l’essai d’une Honda Odyssey dans des conditions semblables. À 1,50$ le litre pour 15 000km, cela représente une économie de plus de 500$.

Le royaume du pratico-pratique

Nous le répétons chaque fois que nous évaluons une fourgonnette: il n’existe pas mieux pour satisfaire les besoins d’une famille. La Sienna nous l’a encore prouvé grâce à ses trois rangées assez spacieuses pour tous les gabarits. S’y combine l’avantage de très longues glissières pour les baquets médians, qui permettent de répartir le dégagement presque à volonté pour les occupants arrière. Elles facilitent aussi beaucoup l’accès à la dernière banquette.

C’est sans compter les prises de recharge et porte-gobelets répartis partout dans l’habitacle, les espaces de rangement généreux et de forme variée ainsi que la climatisation automatique à trois ou quatre zones selon les versions. Les occupants de la deuxième rangée apprécieront les pare-soleil rétractables pour les glaces latérales, mais ceux de la troisième devront se passer de ce petit luxe, sauf dans la variante Limited.

Une fausse note pour la polyvalence

La livrée Limited de notre essai comportait des sièges capitaine fortement inclinables avec repose-pied dans la deuxième rangée. De concert avec les glissières allongées décrites ci-dessus, ces fauteuils transforment presque la Sienna en limousine. En prime, leurs réglages manuels sont nettement plus faciles à utiliser que les commandes électriques de la Kia Carnival SX+.

En contrepartie, comme cette dernière, la Sienna ne permet pas de retirer les baquets centraux. Les sièges «La-Z-Boy» ne sont même pas en cause, puisque les versions qui en sont dépourvues sont elles aussi privées de sièges amovibles. Toyota explique cette omission par la présence de coussins gonflables latéraux à l’intérieur des baquets. Soit, mais pour les visites à l’écocentre ou à la quincaillerie, presque toutes les rivales de la Sienna sont plus polyvalentes qu’elle.

Un confort honorable malgré quelques accrocs

La Sienna permet de se tailler une très bonne position de conduite, toujours assez haute pour obtenir une excellente visibilité, mais pas nécessairement trop perchée. Le repose-pied plus large et moins proéminent que dans l’ancienne génération contribue au confort, de même que les excellents accoudoirs centraux situés en saillie de la console centrale. Les passagers arrière ne sont pas en reste, particulièrement dans la deuxième rangée, dont les baquets s’avèrent accueillants peu importe la version choisie.

Les sièges avant ont cependant importuné certains de nos essayeurs par leur fermeté. Et si leur largeur permet d’accueillir tous les physiques, elle limite le soutien latéral en virage. Il faut également déplorer que l’ajustement du soutien lombaire soit interdit aux acheteurs d’une version LE, qui ont pourtant droit à huit autres réglages électriques.

La suspension fait également tiquer en certaines circonstances. Toyota l’a considérablement raffermie au passage à la nouvelle génération, en 2021. Cela a permis de réduire les amples mouvements de caisse typiques des fourgonnettes, si bien que la Sienna constitue désormais l’un des modèles les plus stables de la catégorie.

L’envers de la médaille: un amortissement parfois sec sur chaussée cahoteuse, qui tranche avec la douceur longtemps associée à ce véhicule. Les versions XSE empirent la situation avec leur suspension dite «sport», particulièrement avec les jantes de 20 pouces de la variante à deux roues motrices.

Presque un (gros) investissement

Nous avons déjà établi qu’il faut dépenser beaucoup pour acquérir une Sienna. Au moment de publier ces lignes, en juillet 2025, la mensualité de location sur quatre ans d’une version LE à traction s’élevait à 880$, taxes comprises. Compte tenu d’une valeur résiduelle de 25 000$ à la fin du bail de location, l’option du financement paraissait plus avantageuse, avec des paiements de 984$ sur six ans.

Même si nous recommandons la plus courte durée de financement possible, la valeur résiduelle extraordinaire de la Sienna (et des Toyota en général) justifie l’idée d’étirer le terme à six ans pour retrancher 157$ chaque mois par rapport à un contrat de cinq ans. Il n’est pas rare de voir des modèles de trois ou quatre ans d’usure se transiger encore à près 45 000$! En prime, si vous conservez votre véhicule longtemps, vous profiterez d’une durabilité à toute épreuve et de coûts d’entretien fort raisonnables.

Caractéristiques de sécurité

  • Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
  • Régulateur de stabilité avec système antipatinage
  • Aide au démarrage en pente
  • Coussins gonflables frontaux
  • Coussins gonflables pour les genoux du conducteur
  • Coussin gonflable dans l’assise du siège du passager avant (pour éviter qu’il glisse sous la ceinture)
  • Coussins gonflables latéraux avant et à la 2e rangée de sièges
  • Rideaux gonflables latéraux
  • Ceintures de sécurité à prétendeurs à l’avant
  • Sept ou huit appuie-tête réglables
  • Rappel de présence possible à l’arrière avec détection des occupants
  • Caméra de recul
  • Système de surveillance de la pression des pneus
  • Alerte de collision frontale imminente
  • Freinage automatique d’urgence avant avec détection des piétons et des cyclistes
  • Alerte de sortie de voie avec correction automatique de la trajectoire
  • Système de suivi de voie
  • Allumage automatique des feux de route
  • Système de surveillance des angles morts
  • Alerte de circulation transversale arrière
  • Régulateur de vitesse adaptatif
  • Capteurs d’aide au stationnement avant et arrière et freinage automatique d’urgence arrière (de série dans les Limited et Platinum, optionnels dans la XSE AWD, non offerts dans les autres versions)
  • Système de surveillance périphérique (de série dans les Limited et Platinum, non offert dans les autres versions)

Résultats aux tests de protection à l'impact

National Highway Traffic Safety Administration


Note globale: 5/5
Frontal: 4/5
Latérale: 5/5
Capotage: 4/5

Insurance Institute For Highway Safety


Frontal: 2/4
Frontal à faible chevauchement: 4/4
Latéral: 4/4

Fiche technique