2025 Subaru Ascent-01.jpg
Essai routier

SUBARU Ascent 2025

Un VUS familial compétent, mais trop souvent oublié

24 mai 2025

L'essentiel à retenir

Points positifs

  • Confort exceptionnel (sièges et suspension)
  • Excellente visibilité
  • Traction intégrale performante
  • Conduite sûre et stable sur l’autoroute
  • Habitacle plus logeable qu’il n’y paraît
  • Prix compétitif

Points négatifs

  • Moteur bruyant
  • Consommation d’essence décevante
  • Direction trop légère
  • Roulis notable en virage
  • Certaines commandes complexes
  • Technologie vieillissante

Survol

L’Ascent a marqué le retour d’un utilitaire à sept places chez Subaru en 2019. Le petit constructeur avait tenté de percer ce marché de 2006 à 2014 avec le Tribeca, un véhicule un peu hors norme qui a connu un succès pour le moins timide.

C’est sans doute pourquoi l’Ascent s’est tout de suite conformé au moule des autres VUS de Subaru. Pas de fioritures, des lignes simples et fonctionnelles, une grande surface vitrée, bref, des attributs d’abord pratiques que n’a pas altérés la révision légère du modèle en 2023. La principale nouveauté ajoutée à ce moment-là se trouvait à l’intérieur, où Subaru avait intégré son écran central vertical de 11,6 pouces.

La cuvée 2025 représente donc la septième sans changement majeur pour le plus volumineux des véhicules à six étoiles (regardez le logo!). Les personnes les plus perspicaces auront remarqué l’apparition d’une version Sport, qui s’inscrit entre les Limited et Premier au sommet de la gamme. Comme le Forester de même livrée, elle se distingue par des décorations et des jantes de couleur bronze, le retrait d’accents chromés et des garnitures de sièges en vinyle souple dit «toutes-saisons». La mécanique demeure toutefois la même que dans les autres Ascent, dominée par un quatre cylindres turbo, une transmission à variation continue et une traction intégrale à prise constante.

Offert entre 49 000$ et 59 000$, ce VUS intermédiaire construit en Indiana paraît légèrement plus abordable que la moyenne de la catégorie. Pour savoir si cet avantage impose des sacrifices, consultez les cinq faits saillants notés par nos experts autos dans la section Évaluation.

Verdict

Un peu comme le Buick Enclave et le Volkswagen Atlas, par exemple, l’Ascent fait rarement partie des premiers VUS intermédiaires nommés autour d’un barbecue. Il coche pourtant plusieurs des cases requises pour un véhicule familial, à commencer par celles qui touchent la sécurité. Son rouage intégral excelle l’hiver et ses dispositifs d’assistance à la conduite figurent parmi les plus performants de l’industrie. C’est sans compter sa remarquable visibilité, un trait caractéristique de Subaru.

Son roulement particulièrement confortable en fait aussi un candidat idéal pour composer avec notre réseau routier mal entretenu. Même l’espace intérieur étonne grâce à des dimensions en trompe-l’œil, qui font paraître l’Ascent plus petit qu’il l’est réellement.

Il faut toutefois déplorer un certain manque de raffinement du groupe motopropulseur, tant à cause de son caractère bruyant en accélération que de sa livraison de puissance inégale. Avec leur moteur V6 souple et plus silencieux, des concurrents comme le Honda Pilot et le duo Hyundai Palisade/Kia Telluride se révèlent plus sereins que l’Ascent tout en consommant moins d’essence. Ils sont aussi plus modernes à l’intérieur, mais aucun n’offre un rapport équipement-prix aussi avantageux que le Subaru. Ne serait-ce que pour cette raison, l’Ascent mérite un essai routier.

Évaluation

Une motorisation correcte, sans plus

L’Ascent fait partie des nombreux VUS intermédiaires munis d’un quatre cylindres turbo au lieu d’un V6. Similaire à celui de la Subaru Outback XT, ce moteur est assez puissant pour la tâche. Il devient toutefois bruyant en accélération, ce qui jette de l’ombre sur sa discrétion à vitesse de croisière. La transmission à variation continue en ajoute en émettant un sifflement aigu que d’autres constructeurs réussissent mieux à camoufler que Subaru.

Par ailleurs, le délai de réaction de la transmission et le temps de réponse du turbo occasionnent parfois des réactions saccadées – par exemple, lorsqu’il faut réaccélérer promptement tout de suite après avoir relâché la pédale. Les changements de rapports simulés à haut régime créent aussi des soubresauts. Ce manque de raffinement fait cependant place à une belle docilité en conduite normale.

Même lorsqu’on a le pied relativement léger, le moteur de l’Ascent rate la cible en matière d’économie d’essence. Nous avons mesuré 11,8L/100km lors de notre essai, mené en avril 2025 à au moins 75% sur l’autoroute. La cote combinée ville-route de Ressources naturelles Canada se situe à 11L/100km. À titre comparatif, le six cylindres d’un Mazda CX-90 Signature, beaucoup plus puissant que le «quatre» de Subaru, a requis seulement 9L/100km pour le même type de parcours.

Priorité confort

Lorsque nous disons que l’Ascent est rentré dans le rang, ce n’est pas seulement sur le plan stylistique. Son comportement routier fait passer la souplesse avant les prouesses, comme dans toutes les autres Subaru, exception faite des BRZ et WRX. Malgré la présence de jantes de 20 pouces, le véhicule paraît se moquer des défectuosités de la chaussée tellement il en isole bien les occupants. Cela ne l’empêche pas d’offrir une très bonne stabilité en ligne droite.

Le portrait est moins reluisant dans les virages, où la carrosserie s’incline considérablement. La tenue de route n’est jamais compromise et le rouage intégral aide à contenir le sous-virage (la tendance du train avant à continuer tout droit), mais on sent que la plateforme globale de Subaru atteint sa limite avec les quelque 2100kg de l’Ascent. La direction très légère et la pédale de frein spongieuse ne font rien pour rehausser la dynamique de conduite.

Plus logeable qu’il en a l’air

En théorie, l’Ascent peut accueillir jusqu’à huit personnes dans les versions Commodité et Limited. Toutes les autres ont deux sièges individuels à la deuxième rangée qui ont pour effet de supprimer une place.

Est-il réaliste d’installer trois occupants dans la troisième rangée? Pas vraiment, puisque les passages de roues restreignent la largeur de la banquette. En avançant les baquets de la seconde rangée, il est toutefois possible d’y accommoder deux adultes avec un dégagement honnête pour les jambes. Si on choisit plutôt de rabattre les dossiers des deux rangées arrière pour transporter de la marchandise, on obtient un plancher plat de 211cm (82 pouces), assez long pour y déposer une porte de chambre standard, par exemple.

À tout près de 5m, l’Ascent n’est certes pas un petit véhicule, mais il est un peu plus compact que plusieurs rivaux. Nous avons donc été surpris de constater qu’il tire bien son épingle du jeu, surtout lorsque la troisième rangée de sièges est rabattue. Des modèles comme le Chevrolet Traverse, le Honda Pilot, le Toyota Grand Highlander sont plus logeables, mais leur encombrement additionnel se fait sentir.

Un environnement fonctionnel, mais vieillissant

Un nombre croissant de véhicules bafouent aujourd’hui les principes élémentaires de l’ergonomie au nom de la mode. Un sélecteur de vitesses situé exactement là où se trouve habituellement le levier des essuie-glaces, une commande de phares perdue dans le dédale de l’écran central, la disparition de l’interrupteur sur la portière pour régler les rétroviseurs… Les exemples se comptent à la dizaine dans l’industrie, parfois au péril de la sécurité.

L’Ascent évite en grande partie ce piège: presque toutes les fonctions sont exactement là où on les attend, y compris le traditionnel levier de vitesses et un ordinateur de trajet flanqué d’une paire de cadrans analogiques parfaitement lisibles. Tant mieux, parce que là où Subaru a laissé le style l’emporter sur la forme, le résultat est mitigé. Nous parlons ici de l’écran tactile vertical de 11,6 pouces qui domine le tableau de bord. Malgré une mise à jour en 2023, trop de fonctions monopolisent encore l’attention du conducteur, dont celles de la ventilation, situées tout au bas de l’écran. La réaction demeure lente à l’occasion et le graphisme fait un peu bon marché.

En revanche, Android Auto et Apple CarPlay sans fil fonctionnent sans heurt. Les versions Limited, Sport et Premier proposent une chaîne audio Harman Kardon très réussie en plus d’un pratique appui-cuisse à réglage manuel pour le conducteur, comme dans les BMW. Les sièges avant très confortables, l’assemblage rigoureux et l’excellente visibilité sont autant d’attributs habituels de Subaru qu’on trouve aussi dans l’Ascent.

Quant au tableau de bord, la relève s’en vient: l’Outback 2026 proposera un écran tactile entièrement redessiné, de nouveau disposé à l’horizontale, qui s’accompagnera d’un bloc de boutons physiques entièrement dédié à la climatisation. On peut parier que cet ensemble migrera dans toutes les Subaru à mesure qu’elle seront renouvelées.

Cannibalisé par l’Outback

Le segment des VUS intermédiaires ne manque pas de concurrence, mais le principal rival de l’Ascent se trouve vraisemblablement dans la même salle d’exposition que lui. Il est vrai que l’Outback propose moins d’espace de chargement lorsque la seconde rangée des deux véhicules est en place. Toutefois, Subaru attribue à l’Outback un volume supérieur à celui de l’Ascent lorsque tous les sièges arrière sont repliés. Qui plus est, on peut obtenir le même groupe motopropulseur dans la familiale pour 7000$ à 8000$ de moins que dans l’utilitaire.

Il reste alors à l’Ascent l’avantage d’un peu plus de hauteur et de longueur dans le coffre ainsi que d’une capacité de remorquage de 2268kg (5000lb) plutôt que les 1588kg (3500lb) d’une Outback à moteur turbo. Clairement, cela ne suffit pas à convaincre une majorité de personnes: d’après les données compilées par le magazine Automédia, Subaru a écoulé presque six fois plus d’Outback que d’Ascent en 2024 au Québec.

Caractéristiques de sécurité

  • Freins antiblocage avec répartition électronique de la puissance et assistance au freinage d’urgence
  • Régulateur de stabilité avec système antipatinage
  • Aide au démarrage en pente
  • Contrôle de vitesse en descente
  • Coussins gonflables frontaux
  • Coussin gonflable pour les genoux du conducteur
  • Coussins gonflables latéraux avant
  • Rideaux gonflables latéraux
  • Ceintures de sécurité à prétendeurs aux places avant et latérales de 2e rangée
  • Sept ou huit appuie-tête réglables (ceux de l’avant sont conçus pour réduire l’effet de coup de fouet cervical en cas d’impact arrière)
  • Rappel de présence possible à l’arrière
  • Caméra de recul
  • Système de surveillance de la pression des pneus
  • Alerte de collision frontale imminente
  • Freinage automatique d’urgence avant et arrière
  • Alerte de sortie de voie avec correction automatique de la trajectoire
  • Système de suivi de voie
  • Assistance à l’évitement d’urgence
  • Allumage automatique des feux de route
  • Système de surveillance des angles morts avec correction automatique de la trajectoire
  • Alerte de circulation transversale arrière avec freinage automatique
  • Régulateur de vitesse adaptatif
  • Capteurs d’aide au stationnement avant et arrière
  • Système de surveillance périphérique (de série dans les versions Sport et Premier, non offerts dans les autres)

Résultats aux tests de protection à l'impact

National Highway Traffic Safety Administration

Note globale: 5/5
Frontal: 5/5
Latérale: 5/5
Capotage: 4/5

Insurance Institute For Highway Safety

Frontal: 3/4
Frontal à faible chevauchement: 4/4
Latéral: 4/4

Fiche technique